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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 31.1885

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Nr. 1
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Darcel, Alfred: La collection Basilewsky
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https://doi.org/10.11588/diglit.24592#0047

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40

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

les lundis, ce dernier y recevait ses amis. Les collectionneurs, les
bibelotiers ainsi qu’on les appelle, formaient le noyau de cette société
qui chaque jour de la semaine trouve chez l’un de ses membres des
cigares et une tasse de thé au milieu d’une collection choisie. Le
dimanche, c’est à Passy, parmi les bois sculptés qui sont la passion
de notre collaborateur M. Ed. Bonnaffé qui a su former avec eux un
cabinet si original. Le lundi se partageait entre le regretté Charles
Davillier et Basilewsky. De la rue Pigalle à la rue Blanche la distance
n’était pas assez grande pour que les deux collectionneurs ne pussent
un instant se dérober à leurs visiteurs pour aller se serrer la main.
La magnifique collection de l’hôtel de la rue de Villejust est ouverte
le mardi par M. Spitzer. Le mercredi on va dans les salons du quai
Voltaire dont les lambris sculptés et dorés au temps de Louis XVI
abritent les magnifiques meubles du xvie siècle que M. Chabrières-
Arlès y a apportés de Lyon, et le jeudi c’est le tour du hall semblable
à une chapelle de la Renaissance que M. Edmond Foule a édifié et
orné de si belles sculptures de pierre en regard des jardins du
Trocadéro. Le vendredi appartient à M. Odiot, dont les objets d’art
curieusement choisis sont distribués dans son appartement situé en
plein Paris, sur le boulevard de la Madeleine, et le samedi à Al. le
baron Jérôme Pichon, dont la précieuse bibliothèque occupe, dans
l’ile Saint-Louis, les anciens salons de l’hôtel Lauzun, magnifiquement
décorés au xvne siècle.

Les membres de ce cénacle avaient de plus fondé un dîner mensuel,
« le dîner des Auvergnats » ainsi qu’ils l’ont appelé. Dans le salon
rouge de Brébant comme dans les réunions de chaque jour on traitait
de tous les « potins » de « l’Hôtel » qui n’est autre que l’Hôtel des
Ventes ; de l’objet nouveau arrivé le matin chez le marchand qui l’avait
montré en cachette à chacun d’eux prétendant qu’il était le seul à qui
il eût fait cette faveur ; de l’objet rare arrivé directement de province
ou de l’étranger dans un cabinet célèbre; du tour nouveau joué par
un marchand sans scrupule à un amateur... parfois peu naïf, à l’aide
d’un trucage éhonté.

De toutes ces réunions celle dans la galerie de la rue Blanche était
la plus ancienne et la plus nombreuse. Avec les collectionneurs il y
venait de simples amateurs, des érudits, des membres de l’Institut
même, c’est-à-dire des savants, puis quelques amis qui n’avaient point
de haine trop féroce contre la curiosité, et des Russes, enfin, en rési-
dence ou de passage à Paris. A l’accueillante hospitalité d’A. Basi-
lewsky, ainsi qu’à la richesse de sa collection au milieu de laquelle
 
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