Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 31.1885

DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:
Darcel, Alfred: La collection Basilewsky
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24592#0049

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
42

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

plus habile des marchands ; M. Leroux, un habitué fidèle, qui n’a
pas collectionné que des horloges et une foule d’autres choses dans
son appartement de la rue Godot-de-Mauroy, mais encore une foule
d’anecdotes sur le bibelot et sur ceux qui s’en occupent, trompeurs
et trompés, historiettes qu’il devrait bien réunir en un volume qui
serait des plus piquants.

On y voyait notre ami Maillet du Boullay, amateur d’un goût
aiguisé qui faisait la navette entre son musée d’antiquités de Rouen et
les curiosités qu’il a transportées de son appartement de l’avenue des
Champs-Elysées en son château d’Herqueville ; M. Gavet, si difficile
à se satisfaire qu’il travaille depuis de longues années à organiser sa
collection dans la maison qu’il s'est fait bâtir pour elle dans la Cité;
M. L, Desmottes qui a transporté de Lille à la place Royale sa belle
collection de bois sculptés et d’émaux, etc. ; M. Roussel, qui a pour les
armes du xvie siècle un faible clairvoyant; M. le comte de Guitaud,
amateur de la Renaissance; MM. Nivière, Danyaud et le Barbier de
Tinan qui réunit, dit-on, une collection macabre de têtes de mort
taillées dans toutes les matières imaginables; M. Récappé, enfin,
dont les magasins sont le rendez-vous journalier des chercheurs
ses amis.

Toutes les fois qu’il avait acquis quelque pièce importante et rare,
M. A. Basilewsky convoquait le cénacle autour de la table où il la
faisait circuler au dessert après que les chefs-d’œuvre d’un cuisinier,
que les connaisseurs en « harnois de gueule » avaient proclamé l’un
des premiers de Paris, et que les vins dignes du cuisinier avaient
disposé les convives à une bienveillance inutile. Il l’a convoqué aussi,
afin de dire un suprême adieu à la collection, la veille du jour où
M. Chenue, le roi des emballeurs et l’emballeur des rois, s’en est
emparé pour l’expédier à Pétersbourg. Nous étions tous là, nous
moquant quelque peu des gens qui, depuis l’annonce de la vente de
la collection, assaillaient de demandes pour la visiter celui qui l’a
formée, sans parler des offres de ceux qui prétendent s’ingérer dans
l’emploi des six millions qu’il l’a vendue, et nous ne nous apercevions
pas que nous faisions comme les premiers. Chacun s’était pris à
regarder sérieusement les choses qui couvraient les tables et les
dressoirs de la galerie où l’on se réunissait si souvent, trouvant tout
naturel de vivre au milieu d’elles sans s’en préoccuper davantage.
L’usage y rendait indifférent.

Après les avoir jadis maniées ou examinées une à une, à des
époques successives, afin d’en dresser le catalogue, nous les avons
 
Annotationen