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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 31.1885

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Nr. 2
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Mantz, Paul: Rubens, 12
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https://doi.org/10.11588/diglit.24592#0134

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llUBENS.

123

après, le comte-duc écrivait à Rubens que le roi d’Espagne avait
nommé un ambassadeur extraordinaire auprès de la cour britannique.
Cet ambassadeur était un homme d’épée, don Carlos Coloma. Charles Ier,
à qui Rubens alla annoncer cette bonne nouvelle, se montra fort
satisfait de ce choix.

La situation étant ainsi réglée ou du moins préparée, il ne
s’agissait plus que d’un détail frivole en apparence : il fallait faire
partir Cottington pour Madrid, don Carlos Coloma pour Londres.
Rubens désirait ardemment ce double départ, car il y voyait une
délivrance. Les textes semblent prouver que, malgré les gracieusetés
qui de toutes parts lui étaient faites, malgré les formidables banquets
où il allait s’asseoir, il ne s’amusait pas démesurément en Angleterre.
Le départ de Cottington, l’arrivée de don Carlos Coloma devaient, il le
pensait du moins, être le signal de son retour à Anvers. Mais il put
croire un instant que les ambassadeurs désignés étaient, l’un et
l’autre, d’une force suprême sur l’art de ne pas se mettre en route.
Chacun d’eux se ht attendre. La vérité est que l’Europe, en 1629, était
si fraternellement organisée que, lorsque deux puissants monarques
prenaient leurs dispositions pour conclure la paix, les voisins
s’empressaient de venir à la traverse et de paralyser les velléités
qu’ils trouvaient gênantes.

Londres, en cet été de 1629, fut un terrible foyer d’intrigues. Les
représentants de la France et de la Hollande et même l’envoyé de
Venise firent tout au monde pour empêcher la réalisation du projet
auquel s’intéressait Rubens. Je n’ai pas à redire ici les machinations
que mit en œuvre une diplomatie habile à se servir de toutes les
armes. Ces luttes ténébreuses sont racontées avec une lucidité par-
faite dans le livre de M. Gachard, dont le récit, toujours appuyé sur
des pièces d’archives, nous fait assister aux moindres scènes de la
comédie. A ces difficultés, entretenues par le mauvais vouloir des
nations voisines, s’ajoutaient les lenteurs de l’Espagne qui, en toute
cette affaire, paraît avoir eu le génie du retardement. Rubens, ainsi
qu’on l’a déjà dit, n’avait pas manqué d’envoyer à Olivarès l’écrit où
Richard Weston, stipulant au nom du roi, indiquait dans quelles
conditions les négociations commencées pouvaient se poursuivre.
Cette note officielle appelait une réponse. Ce n’est que dans le courant
de septembre qu’elle parvint à Rubens. Cottington se décida enfin à
rejoindre le poste qui lui était confié. Mais il ne partit que vers les
premiers jours de novembre. Il lui avait fallu du temps pour se pré-
parer, car ce diplomate était doublé d’un négociant : il consentait à
 
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