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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 31.1885

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Nr. 2
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Magne, Lucien: Le vitrail, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24592#0167

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LE VITRAIL.

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des panneaux en contournant la pierre. Cette disposition simple est
d’un excellent effet.

Les deux autres fenêtres sont occupées par des cercles concen-
triques traversés par les doubles filets de losanges entrelacés. Les
fonds sont garnis de feuillages délicats, aussi remarquables par la
finesse des attaches que par le caractère du dessin. A l’une des
fenêtres des points de verre bleu sont enchâssés dans les tiges ; des
cercles colorés de deux tons servent d’attaches aux losanges et
occupent le centre de chaque panneau.

La réforme artistique, due à l’interprétation de la nature,
s’accomplit au début du xme siècle dans les provinces les plus
directement soumises à l’autorité royale, l’Ile-de-France, la Cham-
pagne, l’Orléanais, la Touraine et le Berry. Mais elle ne modifia
d’abord que le dessin des verrières ; les colorations claires du siècle
précédent étaient encore conservées pour les draperies, dont les tons
étaient généralement le jaune brillant, le bleu clair, le vert et le
blanc ; le rouge et le bleu foncé restaient réservés aux fonds.

Les verrières de Chartres et de Reims ont une place à part dans
l’œuvre immense du xme siècle. Les figures décoratives des fenêtres
hautes, dans ces deux cathédrales, peuvent être citées comme les
œuvres les plus parfaites de cet art nouveau qui s’affranchissait
définitivement des traditions romanes. Il faut lire dans le Poème des
miracles de Notre-Dame de Chartres le récit de la reconstruction de
la cathédrale après l’incendie de 1194, pour apprécier l’enthousiasme
religieux à cette époque. Le peuple tout entier répondait à l’appel de
l’évêque de Chartres et chacun voulait contribuer de ses deniers à
l’édification de la nouvelle église 1.

Lors pristrent treluit a promestre
Dou leur argent donner et mestre
En feire riche iglise et noble.

Clers et borjois et rente et niueble
Abandonèrent en aïe (aide)

Chacun selon sa menantie (fortune).

A commencer l’œvre se pristrent
Et quant qu’il fu mestier i quistrent;

Chars firent charpenter et feire
Por les pierres porter et treire
Quil en ert besoing et mestiers :

Li meneterex de mestiers.

L Construction d’une Notre-Dame au xme siècle, par Alexandre Assier. Paris,
1858, p. 16.
 
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