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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 31.1885

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Nr. 2
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Magne, Lucien: Le vitrail, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24592#0173

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

époque : bordures maigres, dessin tourmenté, disposition compliquée
des médaillons. La fenêtre de Sainte-Marguerite a cependant de
réelles qualités décoratives. Mais insensiblement le procédé est
substitué à l’effort de l’intelligence humaine, et on ne peut mécon-
naître que l’art du vitrail a décliné dès le milieu du xme siècle.

A ce moment, soit par économie, soit pour des nécessités d’éclai-
rage, les décorations en grisaille furent très fréquemment appliquées.
Les plus anciennes, comme aux cathédrales d’Auxerre et de Troyes,
sont formées de combinaisons de lignes et de feuillages intercalés.
Elles sont aussi remarquables par le caractère du dessin que par la
finesse de l’exécution. Mais on reconnut de bonne heure la nécessité
d’éviter des confusions de lignes, fatigantes pour l’œil, en divisant les
motifs de grisaille par des points colorés. Cette disposition avait été
inaugurée à Saint-Serge. On la retrouve à l’église abbatiale de Saint-
Germer, à la cathédrale de Châlons-sur-Marne, et elle se généralisa
rapidement. A Saint-Rémi de Reims quelques fenêtres de la galerie
haute du chœur sont formées d’une véritable mosaïque colorée ; mais
les fragments anciens sont malheureusement rares.

On exécuta aussi, dès la fin du xnie siècle, des décorations entières
formées de sujets en couleur brochant sur des fonds de grisaille.
C’était une heureuse innovation en ce que la lumière participait des
tons nacrés de la grisaille et des colorations du sujet. On pouvait
ainsi satisfaire aux nécessités d’éclairage en évitant la juxtaposition
dangereuse de fenêtres en grisaille et de fenêtres entièrement colorées ;
dans ce cas en effet les vitraux en couleur sont éclairés à revers et
cet inconvénient peut être signalé à l’une des chapelles absidales de
Chartres. A la cathédrale de Châlons-sur-Marne les sujets forment
une bande horizontale sur la grisaille. A l’église Saint-Pierre de
Chartres les sujets occupent toute la hauteur des lancettes et l’effet
est moins satisfaisant.

C’est à l’église Saint-Urbain de Troyes qu’est la plus belle
application de cette ordonnance décorative. L’église Saint-Urbain, qui
peut être considérée comme la dernière application logique des
principes du moyen âge, fut commencée par le pape Urbain IV et
continuée par son neveu le cardinal Ancher. La construction du
transept s’achevait à la fin du xme siècle et c’est à ce moment que
durent être exécutées les verrières.

Comme à Châlons-sur-Marne, les sujets, intercalés dans des
médaillons à quatre lobes, forment une bande colorée brochant sur
la grisaille. Le dessin de cette grisaille est très délicat et des filets
 
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