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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
deux morceaux provenant du Cabinet Crozat, de la même époque et
presque aussi beaux que ceux de Munich; au Musée d’Anvers, les
Joueurs cle cartes au cabaret, nouvellement acquis; à Bruxelles,
dans le Cabinet du prince d’Aren-
berg, la Scène de cabaret avec le
monogramme et la fausse date 1640,
très appréciée, bien que ne pouvant
être mise en regard des chefs-
d’œuvre de Munich; dans la collec-
tion Speck-Sternberg, près Leipzig,
un Intérieur avec personnages. Enfin
quelques morceaux douteux, une
Rixe de deux paysans, aux Offices,
donnée sans raison aucune à J. Van
Son 1 ; dans la galerie d’Augsbourg,
le Cabaret, un jeune homme en
demi-figure, endormi près d’une
table, tenant une pipe et une tète
de mort dans les mains (sous le
nom de Van Haensbergen), etunPor-
t/rait dit de Brouwer par lui-même,
où l’on ne reconnaît ni les traits ni
la facture du maître, et qui pourrait
bien être de Joos Van Craesbeeck.
Déjà, dans quelques-unes de ces
compositions, le ton local s’efface
devant la coloration générale, qui
est tantôt d’un blond clair, tantôt
d’un gris froid, de sorte que l’harmonie totale éveille l’impression que
donne une eau-forte réussie ; dans les toutes dernières années, cet
effacement du ton local est érigé en règle et les colorations grises
s’assombrissent parfois jusqu’à devenir noirâtres. Le pinceau est
conduit avec une sûreté et une légèreté rares, comme un pinceau
d’aquarelliste expert, étalant hardiment ses lavis ; les dimensions
s’élargissent et l’on rencontre quelquefois des bustes presque de
grandeur naturelle. Tout d’abord, les tons noirâtres, la large facture
où chaque coup de pinceau modèle une forme déterminée, offrent
1. Une glace et une couche épaisse de vernis et cle poussière empêchent un
examen concluant.
(Musée de Berlin.)
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
deux morceaux provenant du Cabinet Crozat, de la même époque et
presque aussi beaux que ceux de Munich; au Musée d’Anvers, les
Joueurs cle cartes au cabaret, nouvellement acquis; à Bruxelles,
dans le Cabinet du prince d’Aren-
berg, la Scène de cabaret avec le
monogramme et la fausse date 1640,
très appréciée, bien que ne pouvant
être mise en regard des chefs-
d’œuvre de Munich; dans la collec-
tion Speck-Sternberg, près Leipzig,
un Intérieur avec personnages. Enfin
quelques morceaux douteux, une
Rixe de deux paysans, aux Offices,
donnée sans raison aucune à J. Van
Son 1 ; dans la galerie d’Augsbourg,
le Cabaret, un jeune homme en
demi-figure, endormi près d’une
table, tenant une pipe et une tète
de mort dans les mains (sous le
nom de Van Haensbergen), etunPor-
t/rait dit de Brouwer par lui-même,
où l’on ne reconnaît ni les traits ni
la facture du maître, et qui pourrait
bien être de Joos Van Craesbeeck.
Déjà, dans quelques-unes de ces
compositions, le ton local s’efface
devant la coloration générale, qui
est tantôt d’un blond clair, tantôt
d’un gris froid, de sorte que l’harmonie totale éveille l’impression que
donne une eau-forte réussie ; dans les toutes dernières années, cet
effacement du ton local est érigé en règle et les colorations grises
s’assombrissent parfois jusqu’à devenir noirâtres. Le pinceau est
conduit avec une sûreté et une légèreté rares, comme un pinceau
d’aquarelliste expert, étalant hardiment ses lavis ; les dimensions
s’élargissent et l’on rencontre quelquefois des bustes presque de
grandeur naturelle. Tout d’abord, les tons noirâtres, la large facture
où chaque coup de pinceau modèle une forme déterminée, offrent
1. Une glace et une couche épaisse de vernis et cle poussière empêchent un
examen concluant.
(Musée de Berlin.)