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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 31.1885

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Nr. 4
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Lafenestre, Georges: Le Musée de Harlem, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24592#0370

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354

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

admirateurs de Hais ne manquaient pas autrefois d’aller voir dans
le Hofje van Beresteyn et dont trois viennent d’entrer au Louvre.
Burger l’a décrit ici même avec sa verve accoutumée 1 : « Nicolas
van Beresteyn, vêtu de noir, est assis au milieu de la campagne.
Sa femme, assise contre ses genoux, y appuie le coude et la main;
une petite fille, en riant, offre des fleurs au père; au-dessus d’elle
une jeune suivante cueille des cerises à un cerisier qui sert de
fond — ça fait comme un ciel vert avec des étoiles rouges — et un
petit garçon lui tire la main pour atteindre à la branche. A droite,
groupe d’une femme accroupie et de quatre petits enfants qui jouent
avec un oiseau. » Cette peinture, faite sur une toile grossière, a subi,
au xvne siècle même, probablement par suite d’un accident ou la
survenance d’un nouvel enfant, une addition fâcheuse; la dernière
petite fille, à droite, a été peinte par une main étrangère sur une
bande de toile ajoutée ou changée; de plus, quelques maladroites
restaurations ont altéré, sur plusieurs points, l’intégrité de l’œuvre
primitive. Quoi qu’il en soit, cette composition, familière et gra-
cieuse, d’un genre assez rare dans l’œuvre virile du maitre portrai-
tiste, reste une pièce d’une réelle importance pour son histoire2.
Burger croyait y voir une œuvre de maturité plus avancée et voulait
reculer la date traditionnelle de 1629; il nous semble, au contraire,
qu’il la faut avancer 3. Quelques gaucheries naïves dans la composi-
tion, quelques duretés dans l’exécution des draperies, une expansion
générale et sans repos de clarté et de fraîcheur, le peu de relief des

Quoique le tableau ait été achevé en 1627, la scène représentée est de 1622. Il est
possible que l’œuvre ait été abandonnée puis reprise.

1. Gazette des beaux-arts, lre série, t. XXIV, p. 228.

2. Vosmaer signale seulement, comme deux pièces du même genre et du même
temps, deux petits tableaux de la collection privée du roi des Belges, représentant,
l'un deux fillettes jouant avec un chat, l’autre un petit garçon et une fillette jouant
aux cartes. « Une même enfant a servi de modèle dans les deux peintures. C’est
une jolie petite fille blonde aux joues roses. Il lui manque une dent, ce qui ne
l’empêche pas d’être charmante. Elle rit de si bon cœur! La gracieuse tête rappelle
la jeune demoiselle de Beresteyn que Hais devait peindre plus tard. » (Eaux-
fortes d’après Franz Hais, par Unger, avec une étude sur le maître, par Vosmaer.
Leyde 1873.) M. Bode ne reconnaît pas la main de Hais dans ces peintures et les
attribue à son fils Franz. [Studien zur Geschichte der Hollandischen Malerei, p. i03.)

3. Les registres du Béguinage confirment cette appréciation. Ce n’est point,
comme on l’a cru jusqu’ici, Nicolas van Beresteyn, le fondateur de l’établissement
en 1684, qui figure dans le tableau de famille, sous l’aspect d’un homme mûr, avec
sa femme, mais bien son père, accompagné de sa mère. Nicolas et sa sœur Erae-
rentia sont deux des enfants qui les entourent. Tous deux moururent sans enfants,
 
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