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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 31.1885

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Nr. 4
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Lafenestre, Georges: Le Musée de Harlem, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24592#0371

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LE MUSÉE DE HARLEM.

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figures et par-dessus tout Légalité plus mince de la peinture, trahis-
sent au contraire la période de formation. Le tableau a quelques-
unes des inexpériences de la jeunesse ; il en a aussi toute la vivacité
joyeuse, tout l’aimable entrain, toute la fleur, avec une note délicate
et émue de tendresse qui résonne rarement sous la main souvent
rude, parfois même grossière, de notre maître inégal.

La date de 1629 n’est, en réalité, portée que par le Portrait
d'homme, vu jusqu’aux genoux, la tête nue, la main droite sur la
hanche, tenant de l’autre son chapeau, qui, une seconde fois, quel-
ques années après, représente le père du fondateur de l’hospice. Cette
peinture, de beaucoup la meilleure des trois, est absolument intacte
et d’une exécution magistrale, non plus en pleine lumière, comme les
banquets de 1627, mais dans une gamme énergique et sombre d’une
intensité puissante, avec des raffinements de transparences, des
modulations de nuances, des vigueurs de modelés, des souplesses de
reliefs d’une qualité rare et inattendue. La confrontation de ces pièces
datées est bien faite pour étonner, si connue que soit la dextérité de
Franz Hais et si disposés que soient ses biographes les plus sérieux
à le croire capable d’avoir en même temps pratiqué les systèmes les
plus divers et travaillé à la fois avec conviction dans le clair et dans
le noir. Quant à nous, il nous semble y voir, comme dans les deux
Portraits d’Albert van Nierop et de Cornelia van Nierop, entrés récem-
ment au Musée de Harlem et datés de 1631, la marque du changement
nouveau qui s’opérait chez Hais, et son retour réfléchi vers l’emploi
du clair-obscur et des gammes plus restreintes de tons plus pro-
fonds, avec la tranquillité d’une science plus mûre et d’une conviction
mieux assise. Le Portrait de la Dame de Beresteyn, formant pendant
à celui de son mari, est conçu dans le même esprit calme et grave. Il
date, sans doute, de la même époque, et prouve que Hais, le peintre
des pêcheurs, des ivrognes, des fous, était capable de tout, même
de peindre, avec distinction, le visage doux et pâle, au sourire
attristé, d’une patricienne un peu languissante. Ici, Hais se rattache
aux peintres en titre de la noblesse ; sa supériorité de praticien éclate
par endroits, comme dans la souplesse légère de la collerette en
mousseline et dans l’éclat laiteux des carnations.

Puisque cette famille affable des Beresteyn devait quitter l’humble

ce qui explique leur libéralité commune. Le Portrait d’Emerentia représente une
fillette de 42 à 14 ans; d'après son faire magistral, on peut le supposer peint
entre 1630 et 4634; en admettant qu’Emerentia ait été l’un des plus jeunes enfants
du tableau de famille, ce dernier ne remonterait donc guère au delà de 1620.
 
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