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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 31.1885

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Nr. 5
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Molinier, Émile: La collection Albert Goupil, 1, L'art occidental
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https://doi.org/10.11588/diglit.24592#0396

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LA COLLECTION ALBERT GOUPIL.

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avec plaisir. Un médaillon de marbre, un profil de personnage du
xve siècle, celui-là bien italien et provenant de Florence, a été fixé
au milieu du manteau de la cheminée; malgré leur différence de
nationalité, les deux morceaux s’accordent sans peine et forment un
ensemble fort agréable à l’œil.

Des meubles du xvie siècle, que surmontent des tapisseries, sont
disposés de chaque côté de la cheminée, tandis qu’au fond, faisant
face au jour, sont placées les pièces capitales de la collection. Au
centre une madone en terre cuite du plus pur style florentin et que
l’on pourrait attribuer, sans trop risquer de se tromper, à Antonio
Rossellino — c’est l’opinion de notre confrère et ami M. Louis
Courajod — sépare deux des plus belles tapisseries que l’on puisse
voir : VAnnonciation et VAdoration des rois mages. Au-dessous, sur
des gaines élevées, à droite et à gauche d’un grand meuble, se voient
d’une part un buste de saint Jean-Baptiste en marbre, signé opvs
mini; de l’autre un second buste de saint Jean, également en marbre,
qui ne peut être né que sous le ciseau de Donatello.

Le côté qui fait face à la cheminée est occupé par une construction
bizarre que l’on ne peut mieux comparer qu’à ces tribunes où
autrefois, dans les salles de fête, on plaçait les musiciens. Sur des
colonnes de marbre, à chapiteaux dorés, est établie une sorte de
galerie ou de balcon dont la balustrade ajourée se détache sur des
tapisseries à grands personnages. Cette construction en bois se
prolonge jusqu’au sol et des sphinx, enlevés, croyons-nous, au
montant de quelque cheminée, soutiennent un dais central et
encadrent la porte sur laquelle elle fait saillie. Enfin, au centre de
la salle une énorme pièce de ferronnerie du plus pur style Louis XIY,
de lanterne devenue vitrine, abrite des bibelots ou de charmantes
sculptures modernes, tandis que plus loin une vitrine plus grande
renferme des mannequins revêtus de costumes historiques qui ne
sont pas un des moindres joyaux de la collection Goupil. Ajoutez à
cela une quantité de meubles, de sièges, de tentures, du meilleur
choix, aux tons passés et harmonieux, et vous aurez une idée des
principales lignes de ce bel ensemble.

Après ce premier coup d’œil jeté sur cette mise en scène, qui,
quoi qu’on en dise, n’est pas absolument inutile en matière d’arran-
gement d’objets d’art, nous pouvons nous approcher des principales
pièces de la collection et les passer en revue.

A tout seigneur tout honneur : c’est au saint Jean de Donatello
 
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