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GAZETTE UES BEAUX-AliTS
nouvelle à l’étude des documents peints. Elle permet d’écarter actuel-
lement l’idée de constructions métalliques, que certains savants
considéraient comme un des éléments constitutifs de l’ancienne
architecture égyptienne.
Admettons donc la colonne issue du
soutien de bois. Que sera le chapiteau?
Après avoir montré la différence profonde
qui sépare le chapiteau égyptien du chapi-
teau grec, l’auteur adopte, pour la déve-
lopper avec plus d’ampleur et en la modi-
fiant légèrement, une idée contenue dans
le premier volume de MM. Perrot et Chi-
piez : le chapiteau égyptien ne représente U
pas une assise solide sur laquelle pose l’en- '
tablement, mais au contraire une simple F%- -
décoration, un bouquet de fleurs attaché au pilier primitif pendant
les jours de fête, que l’architecte a conservé plus tard comme motif
d’ornement et qu’il a fait ensuite passer dans la pierre. Les divers
chapitres du livre, munis d’abondantes illustrations, développent et
commentent cette assertion avec un grand luxe de preuves à l’appui.
On ne saurait trop louer Ja marche logique que suit l’auteur, la
rigueur de ses déductions, la connaissance précise qu’il a des monu-
ments, pour les avoir étudiés sur place pendant trois années de
séjour et de voyages en Egypte et en Nubie.
Il nous montre (figures 1 à 9) toutes les métamorphoses que le
bouquet initial a subies dans le cours des siècles.
En dépit des abréviations, des mutilations, nous
reconnaissons toujours la grosse fleur centrale,
entourée à la base d’un cercle de petites fleurs
ou de boutons, le lien plusieurs fois enroulé qui
enserre les petites fleurs et les rattache au noyau
central. Ces fleurs — l’auteur cherche à résoudre
ici un problème bien des fois discuté — se ra-
mènent, en somme, aux deux espèces de lotus
les plus répandues dans la vallée du Nil, le lotus
blanc et le lotus bleu. C’est donc avec la flore la I
plus vulgaire de leur sol que les Egyptiens ont ly'
créé la décoration variée et somptueuse de leurs édifices : grande
leçon pour les modernes, qui, au lieu de ressasser l’acanthe ou les
palmettes des Grecs, feraient mieux, comme les anciens eux-mêmes
GAZETTE UES BEAUX-AliTS
nouvelle à l’étude des documents peints. Elle permet d’écarter actuel-
lement l’idée de constructions métalliques, que certains savants
considéraient comme un des éléments constitutifs de l’ancienne
architecture égyptienne.
Admettons donc la colonne issue du
soutien de bois. Que sera le chapiteau?
Après avoir montré la différence profonde
qui sépare le chapiteau égyptien du chapi-
teau grec, l’auteur adopte, pour la déve-
lopper avec plus d’ampleur et en la modi-
fiant légèrement, une idée contenue dans
le premier volume de MM. Perrot et Chi-
piez : le chapiteau égyptien ne représente U
pas une assise solide sur laquelle pose l’en- '
tablement, mais au contraire une simple F%- -
décoration, un bouquet de fleurs attaché au pilier primitif pendant
les jours de fête, que l’architecte a conservé plus tard comme motif
d’ornement et qu’il a fait ensuite passer dans la pierre. Les divers
chapitres du livre, munis d’abondantes illustrations, développent et
commentent cette assertion avec un grand luxe de preuves à l’appui.
On ne saurait trop louer Ja marche logique que suit l’auteur, la
rigueur de ses déductions, la connaissance précise qu’il a des monu-
ments, pour les avoir étudiés sur place pendant trois années de
séjour et de voyages en Egypte et en Nubie.
Il nous montre (figures 1 à 9) toutes les métamorphoses que le
bouquet initial a subies dans le cours des siècles.
En dépit des abréviations, des mutilations, nous
reconnaissons toujours la grosse fleur centrale,
entourée à la base d’un cercle de petites fleurs
ou de boutons, le lien plusieurs fois enroulé qui
enserre les petites fleurs et les rattache au noyau
central. Ces fleurs — l’auteur cherche à résoudre
ici un problème bien des fois discuté — se ra-
mènent, en somme, aux deux espèces de lotus
les plus répandues dans la vallée du Nil, le lotus
blanc et le lotus bleu. C’est donc avec la flore la I
plus vulgaire de leur sol que les Egyptiens ont ly'
créé la décoration variée et somptueuse de leurs édifices : grande
leçon pour les modernes, qui, au lieu de ressasser l’acanthe ou les
palmettes des Grecs, feraient mieux, comme les anciens eux-mêmes