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Perrault, Charles; Dezallier, Antoine [Bearb.]
Les Hommes Illustres Qui Ont Paru En France pendant ce Siecle: Avec leurs Portraits au naturel (Band 2) — A Paris: Chez Antoine Dezallier, 1700

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https://doi.org/10.11588/diglit.73757#0119

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NICOLAS LE FEVRB
PRECEPTEUR DE LOUIS XIII
EluY dont j'entreprens icy l'Eloge a réuni en sa personne deux
qualitez qui ne se rencontrent pas ordinairement ensemble , une
profonde érudition , & une très grande (implicite. Ce dernier avan-
tage luy venoit du bon fond de Ion naturel, & de l'éducation Chré-
tienne qu'il avoit receuë de ses parens ; pour l'autre , il le tenoit de

son application continuelle à l'étude. Il nâquitle 4. Juillet 1545. & commença ses
estudes au College de la Marche , où il pensa mourir dés les premieres années de
son enfance par un accident bien singulier & bien cruel. Il tailloit une plume, ce
qu'il en avoit emporté avec le canif luy sauta dans l'œil, où voulant porter la main
dans le moment, à cause de la douleur vive qu'il resfentit, il y porta aussi la poin-
te du canif, qui luy creva l'œil de telle sorte que toute l'humeur qu'il renfermoit
en sortit, & se répandit sur l'habit de son frere qui estoit proche. Il en tomba
grièvement malade; & lors qu'il revint en santé , il sembla que la force de
l'œil perdu estoit passée toute entiere dans l'autre œil , dont il voyoit ausli clair
que des deux quand il les avoit. Son pere estant mort, sa mere eut toute l'at-
tention possible à faire que rien ne manquast à ses estudes. Quand il eut achevé
ses Humanitez & sa Philosophie, elle l'envoya avec son frere à Thurin , ensuite
à Pavie, & enfin à Boulogne pour y apprendre le Droit sous d'excellens Maî-
tres qu'il y avoit alors en ces Pays-là, pour ne rien obmettre de ce qui pouvoir
contribuer à former son esprit & ses mœurs. Il continua de voyager pendant l'an-
née 1571. par toute l'Italie, où estant presque impossible de mettre le pied en au-
cun endroit qu'on ne marche sur quelque monument venerable de l'Antiquité,
il remarqua une infinité de choses qui dans la suite luy furent d'une grande uti-
lité dans ses estudes.
A l'âge de 18. ans il prit la resolution de vivre dans le cœlibat ; & sur ce qu'un
de ses Amis le pressoit d'entendre à quelque proposition de mariage qu'on luy fai-
soit,fe voudrons , répondit-il, efre aufl ferme dans toutes les bonnes résolutions que j'g
prifesfur la conduite de ma lie , que je le fuis dans celle de ne jamais me marier. Il fe
donna tout entier à l'estude : cependant pour contenter sa mere il prit une Char-
ge de Conseiller des Eaux & Forests, dont il s'acquitta avec toute l'exactitude ima-
ginable. Dans ce temps , la peste faisant beaucoup de ravage dans Paris , sa mere
en fut frappée. Il ne put se séparer un moment d'auprès d'elle, ni s'empescher
de luy rendre tous les devoirs & toutes les assistances dont on peut consoler &
secourir une personne malade, quoy que la plupart de ses domestiques l'eussent
abandonnée. Il l'accompagna jusqu'au tombeau, où dans la suite il voulut estre
mis auprès d'elle.
Ayant perdu son pere dans le mesme-temps, il quitta sa Charge, & prit le parti
de se consoler dans sa solitude par son application aux belles connoissances , &
aux devoirs de pietè dont il faisoit une profession particuliere. Il lia une intime &
estroite amitié avec Pierre Pithou, un des plus sçavans, des plus sages, & des plus
hommes de bien de son siecle. Ils se logèrent ensemble, & passerent plusieurs an-
P
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