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https://doi.org/10.11588/diglit.73757#0207
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0.5
1 cm
SAMUEL BOCHART.
A profonde érudition de celuy dont je vais parler ne permet pâ§
qu'on luy refuse une place dans ce Volume , & elle luy donne un
droit incontestable d'estre mis au nombre des Hommes Illustres
de son siecle. Il nâquit à Rouen de René Bochart Ministre de cet-
te Ville , & d'Esther du Moulin fille de Pierre du Moulin fameux
Minière de Charenton. Il estoit de 1'lllustre Famille de Bochart Champigny , de
la branche de Menillet.
On peut juger du progrès qu'il fit danslestude des belles Lettres, parles qua-
rante Vers Grecs qu'il composa n'ayant encore que 15. ans à laloüange de Numa
Dempster , qui les publia à la teste de ses Antiquitez Romaines. Il fit sa Philos
sophie à Saumur,où il soustint des Theses avec tout l'applaudissfement imagi-
nable. A son retour d'Angleterre où il demeura quelque temps avec Cameron
son Maistre en Théologie qu'il y avoit suivi , il s'attacha sous Thomas Erpenius
à l'estude de l'Arabe qu'il apprit à fonds, de mesme que l'Hebreu & la plupart
des autres Langues Orientales. Ensuite il fut receu Minière à Caën , où la pre-
mière chose d'éclat qu'il fit fut une Dispute contre le Pere Veron,dans laquel-
le par sonesprit & avec le secours de son érudition, il remporta tout l'avantage
qu'il pouvoir esperer en défendant une mauvaise cause.
Sa réputation s'augmenta beaucoup par la publication du Phaleg & du Cha^
naan , qui contiennent une Geographie lacrée de tous les Pays où les Peuples
furent dispersez après la confusion des Langues à la Tour de Babel. Rien n'est
égal aux Recherches curieuses qu'il y a dans ce Livre , & à la profondeur de
l'érudition qui s'y trouve par tout. Il donna ensuite un Livre intitulé , De Ant
malins facr^ Scripturœ , où il décrit & explique la nature de tous les animaux
dont il est parlé dans le vieil & dans le nouveau Testament. Il fit encore plu-
sieurs Traitez des Minéraux , des Plantes , & des Pierres precieu/es dont il est
fait mention dans l'Ecriture sainte ; comme aussi un Traité du Paradis Terrefire.
Il s'appliqua à ces sortes d'Ouvrages , parce qu'il avoit entrepris de prescher
sur la Genese. Il ne crut pas d'abord qu'il pousseroit si loin cette sorte de tra-
vail ; mais il s'y engagea insensiblement par la connexité que ces matières ont
les unes avec les autres. Le Traité des Animaux a esté imprimé à Londres en
1665. sous le Titre de Hiero^oicon. Il aesté réimprimé à Francfort en 1675. & a Ley-
de en 1692. La Reine de Suede prevenuë par la grande réputation de Monsieur
Bochart , l'attira à sa Cour, & luy fit un accueil & un traitement tres-honorable.
De jeunes fous qui approchoient la Reine ont fait cent mauvais contes sur le
voyage qu'il fit en Suede ; mais rien n'y a donné lieu que sa haute réputation ,
& la gravité que luy donnoit son grand merite.
il ^1-J^ une Tertre en ia$q. sur l'autorité des Rois & sur l'institution des
<^w # autre en 1651. contre le Jesuite la Barre , touchant
donnée dans le Synode National de Charenton:
^a^ sl . montre par plusieurs sçavantes raisons qu'il n'y
soit jamais venu en Italie. Il estoit de l'Acade^
de plusieurs excellens hommes. Il mourut subke-
V
A profonde érudition de celuy dont je vais parler ne permet pâ§
qu'on luy refuse une place dans ce Volume , & elle luy donne un
droit incontestable d'estre mis au nombre des Hommes Illustres
de son siecle. Il nâquit à Rouen de René Bochart Ministre de cet-
te Ville , & d'Esther du Moulin fille de Pierre du Moulin fameux
Minière de Charenton. Il estoit de 1'lllustre Famille de Bochart Champigny , de
la branche de Menillet.
On peut juger du progrès qu'il fit danslestude des belles Lettres, parles qua-
rante Vers Grecs qu'il composa n'ayant encore que 15. ans à laloüange de Numa
Dempster , qui les publia à la teste de ses Antiquitez Romaines. Il fit sa Philos
sophie à Saumur,où il soustint des Theses avec tout l'applaudissfement imagi-
nable. A son retour d'Angleterre où il demeura quelque temps avec Cameron
son Maistre en Théologie qu'il y avoit suivi , il s'attacha sous Thomas Erpenius
à l'estude de l'Arabe qu'il apprit à fonds, de mesme que l'Hebreu & la plupart
des autres Langues Orientales. Ensuite il fut receu Minière à Caën , où la pre-
mière chose d'éclat qu'il fit fut une Dispute contre le Pere Veron,dans laquel-
le par sonesprit & avec le secours de son érudition, il remporta tout l'avantage
qu'il pouvoir esperer en défendant une mauvaise cause.
Sa réputation s'augmenta beaucoup par la publication du Phaleg & du Cha^
naan , qui contiennent une Geographie lacrée de tous les Pays où les Peuples
furent dispersez après la confusion des Langues à la Tour de Babel. Rien n'est
égal aux Recherches curieuses qu'il y a dans ce Livre , & à la profondeur de
l'érudition qui s'y trouve par tout. Il donna ensuite un Livre intitulé , De Ant
malins facr^ Scripturœ , où il décrit & explique la nature de tous les animaux
dont il est parlé dans le vieil & dans le nouveau Testament. Il fit encore plu-
sieurs Traitez des Minéraux , des Plantes , & des Pierres precieu/es dont il est
fait mention dans l'Ecriture sainte ; comme aussi un Traité du Paradis Terrefire.
Il s'appliqua à ces sortes d'Ouvrages , parce qu'il avoit entrepris de prescher
sur la Genese. Il ne crut pas d'abord qu'il pousseroit si loin cette sorte de tra-
vail ; mais il s'y engagea insensiblement par la connexité que ces matières ont
les unes avec les autres. Le Traité des Animaux a esté imprimé à Londres en
1665. sous le Titre de Hiero^oicon. Il aesté réimprimé à Francfort en 1675. & a Ley-
de en 1692. La Reine de Suede prevenuë par la grande réputation de Monsieur
Bochart , l'attira à sa Cour, & luy fit un accueil & un traitement tres-honorable.
De jeunes fous qui approchoient la Reine ont fait cent mauvais contes sur le
voyage qu'il fit en Suede ; mais rien n'y a donné lieu que sa haute réputation ,
& la gravité que luy donnoit son grand merite.
il ^1-J^ une Tertre en ia$q. sur l'autorité des Rois & sur l'institution des
<^w # autre en 1651. contre le Jesuite la Barre , touchant
donnée dans le Synode National de Charenton:
^a^ sl . montre par plusieurs sçavantes raisons qu'il n'y
soit jamais venu en Italie. Il estoit de l'Acade^
de plusieurs excellens hommes. Il mourut subke-
V