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Perrault, Charles; Dezallier, Antoine [Oth.]
Les Hommes Illustres Qui Ont Paru En France pendant ce Siecle: Avec leurs Portraits au naturel (Band 2) — A Paris: Chez Antoine Dezallier, 1700

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https://doi.org/10.11588/diglit.73757#0179

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PHILIPPES COLLOT,
OPERATEUR POUR LES MA LADIES DE LA PIERRE



I ceux qui excellent dans l'exercice des beaux Arts méritent le
nom d'Illustres , & doivent estre élevez par des Eloges au dessus
du commun des hommes, quoy que souvent ces beaux Arts, tels
que la Musique & la Peinture , n'ayent pour but qu'une legere sa-
tisfadion des sens , dont il seroit facile de se passer ; combien ces
sortes de recompenses sont-elles plus legitimement deuës à ceux qui ont excellé

dans des Arts infiniment utiles , & qui vontà délivrer les hommes des douleurs
les plus violentes ,& mesme de la mort qui seroit inévitable sans leur secours ?
Autrefois des Eloges n'auroient pas suffi,&il auroit fallu leur élever des statuës.
Tel estoit celuy dont je vais parler,& tels choient son pere,son ayeul, & son
bisayeul, & depuis luy son fils & ses petits-fils , qui tous ont eu le don de tailler
les malades de la pierre avec une adresfe singuliere , & un succés presque tou-
jours heureux.
L'on n'a point de certitude du temps où la maladie de la pierre a commen-
cé d'estre connue ; l'on croit que les hommes en ont toujours esté affligez , &
que si l'on n'en a point parlé , c'est qu'elle pasToit pour lèpre dans les premiers
siecles , & que l'on s'en cachoit comme d'une maladie honteuse. Hippocrates
en a écrit, & mesme a protesté de n'en faire jamais l'operation , parce qu'il
la trouvoit trop perilleuse. C'est l'aveu qu'il en fait dans son serment , où il
charge de cette operation ceux qui en font une profession particulière. Audi ne
voit-on point qu'aucun Chirurgien faisant les autres operations de Chirurgie ,
se soit rendu habile en celle cy , tant à l'égard du petit appareil qui est fort
ancien , que du grand appareil qui n'a esté inventé qu'en l'année ipj. par un
nommé Jean des Romains natif de Cremone, qui communiqua son secret à
Marianus Sanéfus des Barlettes Docteur en Medecine à Padoue. Ce Marianus
l'enseigna à un nommé Odavius de Ville , qui fut le Maistre du bisayeul de ce-
luy dont je parle , appelle Laurent Collot. Celuy-là exerça la Medecine en la
Ville de Tresnel en Champagne, où il fit un grand nombre d'Opérations, qui
le rendirent tres.celebre. En l'année 1556. Henri II. luy ordonna de venir à Pa-
ris, & de s'y establir. Il le gratifia d'un present considerable , le fit Chirurgien
de sa Maison,& crea pour luy une Charge d'Operateur pour la pierre , qui a
esté possedée par ses descendans jusqu'au Sieur Collot d'aujourd'huy , qui la pos-
sederoit encore , s'il avoir voulu en donner l'argent qu'on luy en a demandé
C'estoit alors le seul, qui par la mort d'O&avien de Ville , fust instruit du secret
du grand appareil. Il l'apprit à son fils , qui ne se rendit pas moins habile ni
moins celebre que son pere. C'est d'eux que parle Ambroise Paré , dans son
Traité des Monstres , où après avoir rapporté plusieurs exemples des belles
Operations qu'ils avoient faites , il assure qu'il ne croit pas que ni le pere ni le
fils ayent jamais de pareils dans leur profession. Ce fils fut pere d'un troisiéme
Laurent Collot, qui hérita de leur habileté ,& qui donna la vie à Philippes CoL
lot,celuy dont j'entreprens l'Eloge.
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