ISMAEL BOÜILLAUD,
ASTRONOME
!OÉÆfcy
||SmaelBoüillauD naquit à Loudun le 28. Septembre i6op
Ses parens Calvinistes le mirent aux études , où il profita beau-
llcoup en peu de temps. Son esprit pénétrant luy ayant fait voir
"une partie des erreurs où il estoit , il se fit instruire , & abjura
___l'heresie à l'âge de vingt-un an ; il reçut ensuite les Ordres sa-
crez,& il fut promû à celuy de la Prestrise à l'âge de xy. ans.
Il apprit les Humanitez dans le lieu de sa naissance, la Philosophie à Paris ,
& le Droit à Poitiers. Au sortir des Ecoles , devenu capable d'entrer dans le
fccret des Sciences , il s'appliqua fortement à la Theologie , à la connoissance
de l'Histoire profane & sacrée , aux Mathématiques , & particulierement à 1'A^
stronomie , où il fit un si grand progrès, que dans la Preface du Catalogue de
la Bibliothèque de S. Victor qu'il avoit pris soin de dresser , on luy donne la
qualité d'Astrononle.
En1658. il fit imprimer un Traité de la nature de la Lumiere. Mr delà
Chambre & Mr Petit, tous deux Medecins , écrivirent long-temps après , l'un
contre l'autre sur le même sujet , & Mr Boüillaud s'étonnoit que ces deux ex-
cellens hommes osassent se mêler de parler de la lumiere , n'ayant aucune con-
noissance del'Optique. Il y a lieu d'estre surpris de l'étonnement de M. Boüil-
laud; car quoy qu'il y ait de la liaison entre ces deux choses, & que l'Optique
ne se puisse bien comprendre sans connoistre la nature de la lumiere , cela ne
conclut point que pour parler pertinemment de la nature de la lumiere , il faib
le estre tres-sçavant dans l'Optique.
L'année suivante il publia à Amsterdam son Philolans , ou ses Dissertations du
véritable Systême du monde. En 1640. il composa une Dissfertation sur S. Be-
nigne , où il fait voir les contradictions qui se trouvent dans la Chronique, qui
dit qu'en l'année igç. dans la troisiéme Indidion , sous le regne de l'Empereur
Severe , S. Benigne serviteur de Dieu fut envoyé avec ses compagnons dans les
Gaules pour y prêcher l'Evangile : que cette million se fit par S. Polycarpe Mé-
tropolitain d'Asie, suivant le conseil de S. Irenée qui luy estoit apparu peu de
jours après son martyre. M. Boüillaud fait voir qu'au temps de l'Empereur Se-
vere on ne parloit point encore d'Indidions , qui ne furent instituèes que par
Constantin en l'année 311. que Iç titre de Metropolitain donné à S. Poly^
carpe estoit alors inconnu , & enfin que S. Irenée qui mourut 36. ans après S.
Polycarpe, n'a pu luy apparoistre. En 1 644. il traduisit en Latin Theon de
Smirne Philosophe Platonicien , & l'illustra de ses Notes. L'année suivante il mit
au jour un grand ouvrage intitulé ^firologia Philolaica, où il pretend démontrer
les mouvemens des Planettes par une nouvelle & véritable hypothese, avec
des Tables tres-faciles. Quatre ans après il composa un Traite en faveur des
Eglises de Portugal, qui depuis que ce Royaume avoit secoüè le joug de la
domination Espagnole, demeuroient dépourvues d'Evêques , par le refus que
faisoit le Pape de donner des Bulles à ceux que le Roy Jean IV. avoit nommez,