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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 4)

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Burty, Philippe: Exposition universelle de 1878: Le Japon ancien et le Japon moderne
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https://doi.org/10.11588/diglit.16911#0297

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LE JAPON ANCIEN ET LE JAPON MODERNE. 263

par une adjonction d'encre de Chine (idée analogue à l'adjonction de l'étain dans les matières
vitrifiables qui composent nos émaux mats), ne dut naître que plus tard dans ces saisons où
naît la satiété des modes anciennes et où quelque artiste impose une mode nouvelle. Ce vieux
coffret est en laque de Kamazura, nom de la capitale de la province de Yorimoto.

Dans le tome VI des Trésors du temple de Ituku Sima, catalogue illustré que j'ai déjà eu
l'occasion de citer, quelques laques anciens sont représentés. Ils ne sont' évidemment point
conservés pour leur seule ancienneté. Ce sont des coffres, des instruments auxquels se rattachent
quelques souvenirs historiques. Ils nous fournissent des dates et par suite des renseignements
pour classer les styles. Un grand coffre noir,
à couvercle carré, supporté par quatre pieds
sortant légèrement, servit pour serrer les
vêtements du Mikado Antoku, lorsqu'il était
enfant. Il régna de 1181 à n8f. Le laque
est parsemé de grues qui volettent au milieu
de branches du pin symbolique et çà et là
en saisissent dans leur bec. Ces dessins, d'un
goût archaïque, sont tracés au trait.

M. Wakaï avait eu l'excellente idée de
faire grouper sur les côtés, le dessus, les
vantaux extérieurs et intérieurs, les tiroirs
d'un coffret en bois naturel , vingt-trois
spécimens de vingt-trois sortes de laques
différents appartenant à tous les styles et
à toutes les époques, par les vingt laqueurs
les plus habiles que possède encore le Japon.
Le devant et les vantaux étaient dus à
M. Iwasse Téi-Minobé, l'auteur de ce splendide
paravent à fond noir, qui a été vendu
60,000 francs, et dont un artiste japonais,
M. Yeizo Hirayama, a bien voulu reproduire
pour VArt une feuille.

Nous avons quelque crainte de fatiguer
nos lecteurs. Mais les laques sont de si
délicieux objets qu'il nous semble qu'on ne
peut s'en rassasier ! La société française au
xviii6 siècle les appréciait à leur valeur. Le
Louvre a conservé la collection de la reine
Marie-Antoinette. Il y . a quelque vingt ans
on citait la collection de Mmo de Montebello.
Celle de M. Thiers a, dit-on, été léguée à
la France par l'éminent historien. Les femmes
du monde vont-elles s'y remettre? Mm0 Louis
Cahen (d*Anvers) a donné l'exemple en gar-
nissant toute une vitrine de boîtes d'un goût exquis, les unes en ancien, les autres en beau
moderne. Un amateur dont le nom et les passions sont en tout conformes au nom et aux folies
de celui qui signe ces pages, poursuit la série de ces pharmacies qui, dans un petit espace,
fournissent les modèles de l'exécution la plus parfaite et la plus variée : le laque usé, le laque
rouge à la façon de Pékin, le laque d'or qu'on croirait un morceau d'or poli, l'aventuriné,
le piqueté sur fond noir, le Kourine, l'ivoire et l'écaillé laqués. M. de la Narde avait exhibé des
morceaux délicats, et M. Bing, des écritoires du plus grand prix. Enfin, à côté de la riche société
Kocho Kaïcha, le Musée de Tokio avait garni une vitrine d'objets dont l'ancienneté était garantie.

Feuille de p a h a yi : \ i
laqué fond noir, avec fleurs d'or, de porcelaine et de nacre en relief.
Exposé par la maison Minoda Chodjiro, de Tokio.
Dessin de Yeizo Hirayama.
 
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