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Les Fiançailles. —
(Sixième pièce des Amours de Gombaut et de Macée.)
NOTRE BIBLIOTHEQUE
CCCXXII
Les Amours de Gombaut et de Macée. Etude sur une tapisserie
du Musée de Saint-Lô, avec cinq héliogravures et neuf fac-
similés d'estampes anciennes, par Jules Guiffrey. Un volume
grand in-40 de 60 pages. Paris, Charavay frères, 4, rue de
Furstemberg. 1882.
« Une phrase de Molière, dit M. J. Guiffrey, a valu aux
Amours de Gombaut et de Macée une véritable célébrité. Qui
ne connaît la plaisante énumération d'objets hétéroclites,
de vieilles nippes sans valeur qu'Harpagon veut faire accepter
pour mille écus à son client? « Et pour les dix mille écus
« restants, il faudra que l'emprunteur prenne les hardes, nippes
« et bijoux dont s'ensuit le mémoire : premièrement, un lit de
« quatre pieds, à bandes de points de Hongrie; plus un pavil-
« Ion à queue, d'une bonne serge d'Aumale rose sèche, avec le
« molet et les franges de soie; plus une tenture de tapisserie
(i des Amours de Gombaut et de Macée. »
« Il n'en a pas fallu davantage pour attirer l'attention sur
l'histoire de Gombaut et de Macée, pour provoquer la curiosité
des chercheurs, pour mettre, en honneur une tapisserie oubliée
depuis longtemps et bien intéressante cependant comme
monument de la langue et des mœurs de notre pays. »
M. Guiffrey a d'autant plus tenu à prendre sa place parmi
ces chercheurs, qu'il s'agissait d'une tapisserie. Il s'est donc
mis à l'œuvre, et il offre aux curieux une très intéressante
monographie de cette vieille histoire.
Son travail est partagé en trois parties.
La première est consacrée à l'exposition et à l'étude des
faits qui montrent combien fut populaire, au moins pendant
deux cents ans, l'histoire de Gombaut et Macée.
Le premier texte qu'il trouve est l'inventaire des objets
d'art composant la succession de Florimond Robertet, « inven-
taire dressé le 4e jour d'août i532 ».
Mais la tapisserie existait au moins trente ou quarante ans
avant l'inventaire de Florimond Robertet. D'un autre côté, on
trouve également une suite d'estampes gravées sur bois,
exécutées vers l'an 1600 et qui reproduisent les huit sujets
qu'on retrouve dans la tapisserie.
La Bibliothèque Nationale vient d'acquérir de magnifiques
épreuves de la série complète. C'est sur cet exemplaire, connu
et signalé depuis plus de vingt années, qu'ont été exécutées les
reproductions réduites qui accompagnent l'étude de M. Guif-
frey. Le Cabinet des Estampes possédait déjà cinq pièces de
cette histoire, classées dans la collection Hennin, mais ces
épreuves sont bien inférieures à celles qui ont été acquises les
dernières. Nous n'entrerons pas dans les détails sur ce point.
On les trouvera dans le travail de M. Guiffrey. Il nous suffit
d'attirer l'attention sur le fait qui ressort de ce concours des
graveurs et des tapissiers, à savoir la popularité du sujet.
Ce sujet, ce sont les amours du paysan Gombaut avec la
bergère Macée; c'est une idylle rustique, au gros sel, qui
exprime à sa manière la passion subite dont s'éprennent pour
les spectacles de la vie tranquille de la campagne nos pères de
la fin du xvi° et du commencement du xvne siècle, lassés des
guerres religieuses et des massacres sans pitié. Les tapissiers
mêmes du roi, aux Gobelins, ne dédaignent pas cette histoire
villageoise.
Avant Molière, Benserade, dans son ballet de Cassandre,
(Sixième pièce des Amours de Gombaut et de Macée.)
NOTRE BIBLIOTHEQUE
CCCXXII
Les Amours de Gombaut et de Macée. Etude sur une tapisserie
du Musée de Saint-Lô, avec cinq héliogravures et neuf fac-
similés d'estampes anciennes, par Jules Guiffrey. Un volume
grand in-40 de 60 pages. Paris, Charavay frères, 4, rue de
Furstemberg. 1882.
« Une phrase de Molière, dit M. J. Guiffrey, a valu aux
Amours de Gombaut et de Macée une véritable célébrité. Qui
ne connaît la plaisante énumération d'objets hétéroclites,
de vieilles nippes sans valeur qu'Harpagon veut faire accepter
pour mille écus à son client? « Et pour les dix mille écus
« restants, il faudra que l'emprunteur prenne les hardes, nippes
« et bijoux dont s'ensuit le mémoire : premièrement, un lit de
« quatre pieds, à bandes de points de Hongrie; plus un pavil-
« Ion à queue, d'une bonne serge d'Aumale rose sèche, avec le
« molet et les franges de soie; plus une tenture de tapisserie
(i des Amours de Gombaut et de Macée. »
« Il n'en a pas fallu davantage pour attirer l'attention sur
l'histoire de Gombaut et de Macée, pour provoquer la curiosité
des chercheurs, pour mettre, en honneur une tapisserie oubliée
depuis longtemps et bien intéressante cependant comme
monument de la langue et des mœurs de notre pays. »
M. Guiffrey a d'autant plus tenu à prendre sa place parmi
ces chercheurs, qu'il s'agissait d'une tapisserie. Il s'est donc
mis à l'œuvre, et il offre aux curieux une très intéressante
monographie de cette vieille histoire.
Son travail est partagé en trois parties.
La première est consacrée à l'exposition et à l'étude des
faits qui montrent combien fut populaire, au moins pendant
deux cents ans, l'histoire de Gombaut et Macée.
Le premier texte qu'il trouve est l'inventaire des objets
d'art composant la succession de Florimond Robertet, « inven-
taire dressé le 4e jour d'août i532 ».
Mais la tapisserie existait au moins trente ou quarante ans
avant l'inventaire de Florimond Robertet. D'un autre côté, on
trouve également une suite d'estampes gravées sur bois,
exécutées vers l'an 1600 et qui reproduisent les huit sujets
qu'on retrouve dans la tapisserie.
La Bibliothèque Nationale vient d'acquérir de magnifiques
épreuves de la série complète. C'est sur cet exemplaire, connu
et signalé depuis plus de vingt années, qu'ont été exécutées les
reproductions réduites qui accompagnent l'étude de M. Guif-
frey. Le Cabinet des Estampes possédait déjà cinq pièces de
cette histoire, classées dans la collection Hennin, mais ces
épreuves sont bien inférieures à celles qui ont été acquises les
dernières. Nous n'entrerons pas dans les détails sur ce point.
On les trouvera dans le travail de M. Guiffrey. Il nous suffit
d'attirer l'attention sur le fait qui ressort de ce concours des
graveurs et des tapissiers, à savoir la popularité du sujet.
Ce sujet, ce sont les amours du paysan Gombaut avec la
bergère Macée; c'est une idylle rustique, au gros sel, qui
exprime à sa manière la passion subite dont s'éprennent pour
les spectacles de la vie tranquille de la campagne nos pères de
la fin du xvi° et du commencement du xvne siècle, lassés des
guerres religieuses et des massacres sans pitié. Les tapissiers
mêmes du roi, aux Gobelins, ne dédaignent pas cette histoire
villageoise.
Avant Molière, Benserade, dans son ballet de Cassandre,