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L'ART.
bibliographique et le dernier est consacre aux additions et
corrections. Le volume se termine par un Index fort impor-
tant qui a e'té l'objet des plus grands soins. C'est en son genre
un modèle, mais qui ne justifie ni la suppression de la table
des matières, ni l'absence d'une table des illustrations ; celles-ci
cependant sont d'assez haute valeur pour mériter cet hon-
neur: elles y ont d'autant plus droit qu'il n'est pas même fait
mention de leur présence dans le titre de l'ouvrage. Le choix
de M. Curtis s'est arrêté judicieusement à M. Adolphe Lalauze
et à M. E. Saint-Raymond; le premier cette fois a retrouvé
sa pointe des meilleurs jours pour aquafortiser d'après une
photographie un miracle de Saint Diego d'Alcala, œuvre
importante de Murillo qui fait partie de la collection de l'au-
teur à New-York, et, d'après une copie de Ternante (n° 4248
du Musée de Versailles), le fameux Portrait du Pape Inno-
cent X, le magnifique Velazquez, orgueil du Palais Doria à
Rome, chef-d'œuvre qui n'a jamais été reproduit directement
d'après l'original, et que le Prince Doria vient d'accorder à
l'Art l'insigne faveur de laisser graver par un des plus bril-
lants pensionnaires de l'Académie de France, M. BulandL
Quant à M. Saint-Raymond, que les lecteurs de cette revue
apprécient depuis longtemps comme critique d'art2, il n'a pas
moins de succès comme aquafortiste et M. Curtis ne pouvait
mieux s'adresser ni pour le Portrait de Vela^que^ emprunté à
la prestigieuse toile du Mitseo del Prado : Las Meninas, — le
maître, âgé de cinquante-sept ans, s'y est peint debout près
de son chevalet ; — ni pour ce dernier ouvrage de Murillo qui
couronna si glorieusement sa carrière et lui coûta la vie, le
Mariage de Sainte Catherine, de l'église des Capucins, à
Cadix, où le vaillant graveur s'est rendu tout exprès pour
reproduire cette page exquise. M. Saint-Raymond a pendant
son séjour en Espagne exécuté pour l'Art, d'après un autre
Murillo non moins célèbre : Sainte Elisabeth, reine de Hon-
grie, guérissant les teigneux, de l'Académie de Saint-Ferdi-
nand, à Madrid :l, une grande planche où son talent se mani-
feste d'une façon encore plus accomplie.
Je n'irai pas chercher querelle à M. Curtis pour quelques
rares inexactitudes qui sont surtout des fautes d'impression de
noms propres et dont il serait de mauvais goût de le rendre
responsable. J'aime bien mieux le féliciter d'avoir su former
la plus complète collection de gravures d'après Velazquez et
Murillo, plus complète que celle de feu Sir William Stirling-
Maxwell, l'éminent auteur de : Annals of the Artists of
Spain, le savant historien et critique de Vela^que^ and his
Works, collection qui passait pour être sans rivale avant la
victorieuse concurrence de l'écrivain américain. Ce dernier a
su, lui aussi, tirer de ses passions de Curieux le plus fécond
parti en nous donnant ce volume où abondent les renseigne-
ments de toute nature, volume à qui tout amateur réserve
dans sa bibliothèque une place d'élite à côté du Catalogue
raisonné de Smith.
Paul Le roi.
DEUX DESSINS DE JEAN-BAPTISTE H.UET
Notre savant collaborateur, M. A. Genevay, a consacré dans l'Art une étude trop remarquable à J. B. Huet'' pour que nous
ayons à revenir sur ce peintre-graveur de tant d'esprit, de tant de goût. Nous sommes heureux de pouvoir offrir à nos lecteurs
deux œuvres excellentes de ce maître charmant, un dessin à la plume rehaussé de sépia : Trophée de chasse, signé et daté de
1772, que M. Bottollier-Lasquin nous a permis de faire fac-similer, ainsi que la belle aquarelle, les Colporteurs7', signée en toutes
lettres et datée de 1782.
1. L'Art a déjà publié, de M. Buland, une fort belle planche d'après un Portrait dèfemme par Holbein, du Musée de la Haye. (Voir l'Art, année, tome U,
page 316.)
2. Voir l'Art, 4e année, tome III, page 265, et tome IV, pages 3, 2?, 97; 5e année, tome Ier, page 197, et 7e année, tome 1er, page 347.
3. Nrt 274 du Catalogue descriptif et historique de M. Charles lî. Curtis.
4. Voir l'Art, 2e année, tome IV, page 124.
5. M. Bottollier-Lasquin a acquis le Trophée de chasse à la vente de la collection de M. le comte Jacques de la Béraudière, et les Colporteurs lors de la
dispersion de la collection Adolphe Fould.
Le Directeur-Gérant : EUGÈNE VÈRON.
CUL-DE-LAMPE
compose et dessiné pour l'Art par .1. Haber'.-Dys.
L'ART.
bibliographique et le dernier est consacre aux additions et
corrections. Le volume se termine par un Index fort impor-
tant qui a e'té l'objet des plus grands soins. C'est en son genre
un modèle, mais qui ne justifie ni la suppression de la table
des matières, ni l'absence d'une table des illustrations ; celles-ci
cependant sont d'assez haute valeur pour mériter cet hon-
neur: elles y ont d'autant plus droit qu'il n'est pas même fait
mention de leur présence dans le titre de l'ouvrage. Le choix
de M. Curtis s'est arrêté judicieusement à M. Adolphe Lalauze
et à M. E. Saint-Raymond; le premier cette fois a retrouvé
sa pointe des meilleurs jours pour aquafortiser d'après une
photographie un miracle de Saint Diego d'Alcala, œuvre
importante de Murillo qui fait partie de la collection de l'au-
teur à New-York, et, d'après une copie de Ternante (n° 4248
du Musée de Versailles), le fameux Portrait du Pape Inno-
cent X, le magnifique Velazquez, orgueil du Palais Doria à
Rome, chef-d'œuvre qui n'a jamais été reproduit directement
d'après l'original, et que le Prince Doria vient d'accorder à
l'Art l'insigne faveur de laisser graver par un des plus bril-
lants pensionnaires de l'Académie de France, M. BulandL
Quant à M. Saint-Raymond, que les lecteurs de cette revue
apprécient depuis longtemps comme critique d'art2, il n'a pas
moins de succès comme aquafortiste et M. Curtis ne pouvait
mieux s'adresser ni pour le Portrait de Vela^que^ emprunté à
la prestigieuse toile du Mitseo del Prado : Las Meninas, — le
maître, âgé de cinquante-sept ans, s'y est peint debout près
de son chevalet ; — ni pour ce dernier ouvrage de Murillo qui
couronna si glorieusement sa carrière et lui coûta la vie, le
Mariage de Sainte Catherine, de l'église des Capucins, à
Cadix, où le vaillant graveur s'est rendu tout exprès pour
reproduire cette page exquise. M. Saint-Raymond a pendant
son séjour en Espagne exécuté pour l'Art, d'après un autre
Murillo non moins célèbre : Sainte Elisabeth, reine de Hon-
grie, guérissant les teigneux, de l'Académie de Saint-Ferdi-
nand, à Madrid :l, une grande planche où son talent se mani-
feste d'une façon encore plus accomplie.
Je n'irai pas chercher querelle à M. Curtis pour quelques
rares inexactitudes qui sont surtout des fautes d'impression de
noms propres et dont il serait de mauvais goût de le rendre
responsable. J'aime bien mieux le féliciter d'avoir su former
la plus complète collection de gravures d'après Velazquez et
Murillo, plus complète que celle de feu Sir William Stirling-
Maxwell, l'éminent auteur de : Annals of the Artists of
Spain, le savant historien et critique de Vela^que^ and his
Works, collection qui passait pour être sans rivale avant la
victorieuse concurrence de l'écrivain américain. Ce dernier a
su, lui aussi, tirer de ses passions de Curieux le plus fécond
parti en nous donnant ce volume où abondent les renseigne-
ments de toute nature, volume à qui tout amateur réserve
dans sa bibliothèque une place d'élite à côté du Catalogue
raisonné de Smith.
Paul Le roi.
DEUX DESSINS DE JEAN-BAPTISTE H.UET
Notre savant collaborateur, M. A. Genevay, a consacré dans l'Art une étude trop remarquable à J. B. Huet'' pour que nous
ayons à revenir sur ce peintre-graveur de tant d'esprit, de tant de goût. Nous sommes heureux de pouvoir offrir à nos lecteurs
deux œuvres excellentes de ce maître charmant, un dessin à la plume rehaussé de sépia : Trophée de chasse, signé et daté de
1772, que M. Bottollier-Lasquin nous a permis de faire fac-similer, ainsi que la belle aquarelle, les Colporteurs7', signée en toutes
lettres et datée de 1782.
1. L'Art a déjà publié, de M. Buland, une fort belle planche d'après un Portrait dèfemme par Holbein, du Musée de la Haye. (Voir l'Art, année, tome U,
page 316.)
2. Voir l'Art, 4e année, tome III, page 265, et tome IV, pages 3, 2?, 97; 5e année, tome Ier, page 197, et 7e année, tome 1er, page 347.
3. Nrt 274 du Catalogue descriptif et historique de M. Charles lî. Curtis.
4. Voir l'Art, 2e année, tome IV, page 124.
5. M. Bottollier-Lasquin a acquis le Trophée de chasse à la vente de la collection de M. le comte Jacques de la Béraudière, et les Colporteurs lors de la
dispersion de la collection Adolphe Fould.
Le Directeur-Gérant : EUGÈNE VÈRON.
CUL-DE-LAMPE
compose et dessiné pour l'Art par .1. Haber'.-Dys.