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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 9.1883 (Teil 3)

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Leroi, Paul: Aquarellistes franҫais et étrangers, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19296#0114

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VI

l existe décidément très grand nombre de gens que la vérité met de fort méchante
humeur, pour ne pas dire qu'elle les indigne. Mon premier article m'avait valu de fort
courtoises observations, mon second m'en attire de violentes ; la plus épicée m'est arrivée
pendant que je lisais, dans le Journal des Débats du 23 juillet, la Semaine dramatique
de M. J. J. Weiss presque exclusivement consacrée à la Comédie à la Cour, le beau
livre de M. Adolphe Jullien, l'excellent critique musical du Français, livre si somptueu-
sement édité par la maison Firmin-Didot -, j'ai très paisiblement continué ma lecture,
et, arrivé au passage que je transcris, je n'ai jamais tant regretté de n'avoir point de
talent, — la sincérité seule ne suffit pas, — car mon unique ambition eût été d'avoir
l'insigne honneur d'être ainsi jugé :

« Pour la critique, telle que l'entend M. Jullien, il faut, avec la science et le goût, une
énergie singulière de caractère. Le moral est peut-être, dans M. Jullien, ce qu'on doit le plus
admirer. Serviteur intègre et inflexible du vrai, M. Adolphe Jullien ne respecte ni le rang, ni le
renom acquis, ni l'âge ni le sexe. On a beau lui dire : « Je suis de l'Institut; je suis grand-officier
« de la Légion d'honneur et je serai demain grand-croix; mon nom est célèbre clans toute l'Europe. »
Il répond crûment : « Oui, mais vous ne savez pas la musique et vous venez d'écrire un bien
« mauvais drame musical. » A dire ainsi la vérité sans fard, dans notre temps et notre pays où tout
se règle par les salons et les relations, les coteries et les Académies, il y a bien de l'honneur. »

VII

La Société d'Aquarellistes français compte dans son sein des artistes, les uns trop éminents,
les autres de trop de talent, — je les ai cités, — pour qu'il faille lui chercher ailleurs d'autres
modèles, mais il n'en résulte nullement qu'il lui soit superflu d'avoir l'œil très ouvert sur ce qui
se passe à l'étranger où les utiles enseignements ne lui feront également pas défaut.

Ce n'est point vers l'Angleterre trop oublieuse aujourd'hui de la manière des Bonington, des
David Cox, des Turner, que je songerais à appeler principalement son attention. Ce n'est pas
davantage vers l'Italie ou l'Espagne malgré leurs très grands progrès, — l'aquarelle de chic y
fleurit et, en dépit de ses séductions que je ne nie point, impossible de me décider à sacrifier
sur pareil autel. Un seul aquarelliste souverain est sorti de là, — il appartient réellement aux

i. Voir l'Art, 9' année, tome II, page 1C0, et tome III, page 70.
 
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