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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 9.1883 (Teil 3)

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Dilke, Emilia Francis Strong: Les dessins de Claude Lorrain, [1]: le Livre de Vérité, les dessins d'après nature
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https://doi.org/10.11588/diglit.19296#0289

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LES

DESSINS DE CLAUDE LORRAIN

LE LIVRE DE VÉRITÉ
LES DESSINS D'APRÈS NATURE

n ne saurait parler des dessins de Claude sans men-
tionner au premier rang la célèbre collection connue
sous le titre de Livre de Vérité ; et cependant la
grande réputation de ce livre, quoi qu'on en dise, a
fait du tort à la gloire de son auteur. Un certain
public, passionné pour la vérité du détail dans l'inter-
prétation de la nature, l'a interrogé dans ce sens. On
a prétendu que le Livre de Vérité présentait un recueil
d'études soi-disant d'après nature, et l'on s'est figuré
que c'était dans les pages de ce recueil que Claude
se renseignait lorsqu'il voulait peindre.

Rien de moins vrai, et, pour peu qu'on prenne la
peine d'étudier l'œuvre du peintre, rien de moins
vraisemblable. D'abord cette hypothèse est en pleine
contradiction avec la légende, et la légende a toujours
une certaine valeur quand elle n'est pas démentie par
les faits. Les neveux de Claude affirmèrent en effet
à Baldinucci que leur oncle réunissait, dans le Livre
de Vérité, les études faites d'après ses tableaux, en
vue d'empêcher la vente des pastiches qui se fabri-
quaient alors à Rome sous son nom. Ces dessins
reproduisaient fidèlement, d'après eux, les compositions
peintes par le maître, portaient les noms des amateurs qui les avaient commandées ou achetées,
et formaient ainsi un registre facile à consulter. Ces assertions, toutefois, demandent à être
contrôlées, car comment croire que ce recueil, qui a tant de raisons d'être, étant donné la
manière de travailler de Claude, n'a dû son existence qu'à une sorte d'accident fortuit? Le marquis
de Laborde a déjà exprimé ses doutes là-dessus et, à mon avis, il n'a pas eu tort.

Ce fut en i85i-i852 que M. de Laborde visita Chatsworth et releva, avec autant de soin
que le permettait le temps limité dont il disposait, les inscriptions tracées au revers des dessins
du Livre de Vérité. Il publia ses notes dans les Archives de l'art français (tome Ier,
pages 435, 436), et c'est avec son travail en main que j'ai, à mon tour, examiné le fameux
recueil. Je croyais, de prime abord, qu'il n'y avait pas lieu, ainsi que l'avait affirmé M. Georges
Duplessis, « de revenir sur ce travail ». Aussi fus-je à la fois surprise et ravie de voir qu'il
restait encore beaucoup à glaner après mon prédécesseur. Je quittai le château, après y avoir
travaillé plusieurs jours, avec les meilleurs souvenirs de l'obligeance extrême du bibliothécaire
Sir James Lacaita; grâce à lui, j'ai pu examiner le Livre de Vérité dans le plus grand détail

Lettre composée et dessinée pour l'Art par J. Habert-Dys.
 
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