DOI Artikel:
Springer, Anton: L' art byzantin et son influence sur l'occident, [3]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19296#0127
Miniature tirée d'un manuscrit de Joiî, si1 siècle.
(Couvent du Mont Sinaï.)
L'ART BYZANTIN
et
SON INFLUENCE SUR L'OCCIDENT1
ii
'il nous était permis de résumer dans une formule historique
le résultat de nos recherches, nous dirions que la prédomi-
nance des éléments byzantins dans certaines parties de l'Occi-
dent suppose, dans ces contrées, une complète impuissance en
matière d'art ; le recours à l'étranger s'explique par l'insuffi-
sance des éléments indigènes.
Mais n'est-ce pas aller bien loin que de croire, pour les
plus nobles régions de l'Occident, pour l'Italie centrale et la
haute Italie, pour l'Allemagne, la France et l'Angleterre, à
une stagnation intellectuelle telle que, du vie au xie siècle, il
ait fallu puiser sans cesse à pleines mains dans l'arsenal
byzantin et lui demander à la fois des sujets et des types ?
de Joh. Daniel Premier.
Fac-similé d'une gravure je joh. christoph Weigei. Pour trancher définitivement le problème, il faudrait passer
en revue, avec le plus grand soin, les différentes faces de
l'art occidental au commencement du moyen âge. Si nous ne disposons pas ici de la place néces-
saire pour une étude de ce genre, nous pensons que quelques observations, propres à préciser la
question, ne seront pas hors de propos. Nous engageons d'ailleurs le lecteur à consulter sur ce
sujet les Etudes sur l'histoire de la peinture de M. Eugène Miïntz ; ce travail est fait avec le
soin et la précision habituels de l'auteur.
La tendance à localiser les formes et les sujets se manifeste de très bonne heure. Elle se
rattache aux cultes locaux qui dominent dans certaines villes ou régions et qui ont ainsi contribué
à populariser la doctrine chrétienne. L'art, pour se faire comprendre et pour exercer une légitime
autorité, se voyait forcé de suivre ce courant. C'est là un des obstacles opposés aux progrès de
l'influence étrangère.
Cette affirmation exige quelques explications. Le christianisme n'est point une religion naturelle,
i. Voir l'Art, 9" année, tome III, pages 07 et 67.
(Couvent du Mont Sinaï.)
L'ART BYZANTIN
et
SON INFLUENCE SUR L'OCCIDENT1
ii
'il nous était permis de résumer dans une formule historique
le résultat de nos recherches, nous dirions que la prédomi-
nance des éléments byzantins dans certaines parties de l'Occi-
dent suppose, dans ces contrées, une complète impuissance en
matière d'art ; le recours à l'étranger s'explique par l'insuffi-
sance des éléments indigènes.
Mais n'est-ce pas aller bien loin que de croire, pour les
plus nobles régions de l'Occident, pour l'Italie centrale et la
haute Italie, pour l'Allemagne, la France et l'Angleterre, à
une stagnation intellectuelle telle que, du vie au xie siècle, il
ait fallu puiser sans cesse à pleines mains dans l'arsenal
byzantin et lui demander à la fois des sujets et des types ?
de Joh. Daniel Premier.
Fac-similé d'une gravure je joh. christoph Weigei. Pour trancher définitivement le problème, il faudrait passer
en revue, avec le plus grand soin, les différentes faces de
l'art occidental au commencement du moyen âge. Si nous ne disposons pas ici de la place néces-
saire pour une étude de ce genre, nous pensons que quelques observations, propres à préciser la
question, ne seront pas hors de propos. Nous engageons d'ailleurs le lecteur à consulter sur ce
sujet les Etudes sur l'histoire de la peinture de M. Eugène Miïntz ; ce travail est fait avec le
soin et la précision habituels de l'auteur.
La tendance à localiser les formes et les sujets se manifeste de très bonne heure. Elle se
rattache aux cultes locaux qui dominent dans certaines villes ou régions et qui ont ainsi contribué
à populariser la doctrine chrétienne. L'art, pour se faire comprendre et pour exercer une légitime
autorité, se voyait forcé de suivre ce courant. C'est là un des obstacles opposés aux progrès de
l'influence étrangère.
Cette affirmation exige quelques explications. Le christianisme n'est point une religion naturelle,
i. Voir l'Art, 9" année, tome III, pages 07 et 67.