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Springer, Anton: L' art byzantin et son influence sur l'occident, [2]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19296#0079
Miniature tirée d'un psautier du viii" au ix° siècle.
(Bibliothèque d'Utrecht.)
L'ART BYZANTIN
ET
SON INFLUENCE SUR L'OCCIDENT'
(suite)
La langue grecque avait, aux premiers siècles de
la chrétienté, l'autorité d'une langue sacrée ; le latin
était, au contraire, considéré comme la langue d'Etat,
même après la translation du siège de l'Empire à
Constantinople. Ce dualisme pénètre, à notre avis,
toute l'ancienne civilisation chrétienne et, par consé-
quent, aussi le développement des arts. Et cette civi-
lisation vivra aussi longtemps que durera le dualisme
en question. Mais, dès que celui-ci aura disparu, dès
que l'Église romaine aura fait du latin sa langue
officielle et que l'Empire se sera trouvé en présence
des complications inextricables de l'Orient, avec un
adversaire tel que l'Islam, on verra l'art occidental
se séparer de l'art oriental; l'art byzantin propre-
ment dit prendra naissance. Je ne crois pas qu'on
puisse faire une objection sérieuse à cette considé-
ration qui s'appuie sur l'histoire; je m'en réfère,
d'ailleurs, en ce qui concerne les rapports des deux
écoles, jusqu'au siècle de Justinien, aux excellentes
Recherches pour servir à l'histoire de la peinture,
publiées par M. Bayet dans le dixième fascicule de
la Bibliothèque des écoles françaises d'Athènes et de Rome.
Ce fait une fois admis, le problème prend aussitôt une forme plus simple et plus saisissable.
Certes tel trait commun à l'art occidental et à l'art byzantin tire son origine de l'ancienne
tradition chrétienne, nous ne songeons pas à le nier; mais il n'est pas besoin pour cela de voir
partout l'influence byzantine. Le Christ imberbe par exemple, que l'on rencontre dans plusieurs
manuscrits carlovingiens, les portraits typiques des évangélistes, David psalmodiant au milieu de
i. Voir l'Art, 90 année, tome 111, page 5y.
La Femme de Jon.
Miniature de la fin du ix° siècle. (Biblioth. nat., n° 510.)
(Bibliothèque d'Utrecht.)
L'ART BYZANTIN
ET
SON INFLUENCE SUR L'OCCIDENT'
(suite)
La langue grecque avait, aux premiers siècles de
la chrétienté, l'autorité d'une langue sacrée ; le latin
était, au contraire, considéré comme la langue d'Etat,
même après la translation du siège de l'Empire à
Constantinople. Ce dualisme pénètre, à notre avis,
toute l'ancienne civilisation chrétienne et, par consé-
quent, aussi le développement des arts. Et cette civi-
lisation vivra aussi longtemps que durera le dualisme
en question. Mais, dès que celui-ci aura disparu, dès
que l'Église romaine aura fait du latin sa langue
officielle et que l'Empire se sera trouvé en présence
des complications inextricables de l'Orient, avec un
adversaire tel que l'Islam, on verra l'art occidental
se séparer de l'art oriental; l'art byzantin propre-
ment dit prendra naissance. Je ne crois pas qu'on
puisse faire une objection sérieuse à cette considé-
ration qui s'appuie sur l'histoire; je m'en réfère,
d'ailleurs, en ce qui concerne les rapports des deux
écoles, jusqu'au siècle de Justinien, aux excellentes
Recherches pour servir à l'histoire de la peinture,
publiées par M. Bayet dans le dixième fascicule de
la Bibliothèque des écoles françaises d'Athènes et de Rome.
Ce fait une fois admis, le problème prend aussitôt une forme plus simple et plus saisissable.
Certes tel trait commun à l'art occidental et à l'art byzantin tire son origine de l'ancienne
tradition chrétienne, nous ne songeons pas à le nier; mais il n'est pas besoin pour cela de voir
partout l'influence byzantine. Le Christ imberbe par exemple, que l'on rencontre dans plusieurs
manuscrits carlovingiens, les portraits typiques des évangélistes, David psalmodiant au milieu de
i. Voir l'Art, 90 année, tome 111, page 5y.
La Femme de Jon.
Miniature de la fin du ix° siècle. (Biblioth. nat., n° 510.)