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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 9.1883 (Teil 3)

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Springer, Anton: L' art byzantin et son influence sur l'occident, [1]
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.19296#0069

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L'ART BYZANTIN

ET

SON INFLUENCE SUR L'OCCIDENT

a critique d'art s'est attachée longtemps avec obstination aux deux axiomes
suivants : L'école byzantine, selon les uns, « personnifie la décadence la plus
profonde de l'imagination créatrice ; elle marque l'arrêt et en quelque sorte
la pétrification de la production artistique. Llle manque de vie, c'est pour cela
qu'elle n'a pas varié. » Pour d'autres, au contraire, l'école byzantine a tenu
sous son joug, depuis le vi° jusqu'au xnL' siècle, l'Europe tout entière, et si
l'on remarque quelques efforts en Occident, ces efforts se sont constamment
produits sous les auspices des Byzantins.

Émettre la première de ces opinions, c'est manquer de courtoisie envers
Byzance ; c'est, en effet, placer la capitale de l'empire d'Orient au
niveau de l'ancienne Egypte, de l'Egypte telle que se la représentaient
les générations d'autrefois, c'est-à-dire une nation momifiée dès son
berceau. N'oublions pas, en effet, que cet art, auquel on refuse toute
vitalité et toute saveur, semblait à nos ancêtres digne de captiver leur
admiration, et de leur servir de guide et de modèle. Formuler l'autre,

Initiale tirée d'une Bible du x" siècle,

provenant de l'ancienne abbaye Saint-Martial c'est, en vérité, fairC prCUVC \'is-à-vis de l'Occident d'une sévéHté

de Limoges. « ■ • • •

(Bibliothèque notionaie.) excessive. Il faudrait, cette supposition fût-elle fondée, nous résigner a

un aveu humiliant, et reconnaître, dût l'orgueil de l'Europe occidentale
en être froissé, que les anciennes races romanes et germaniques n'avaient que de médiocres
dispositions pour les arts. Mais non, les enseignements généraux de l'histoire et l'expérience
acquise dans l'étude des choses du passé protestent hautement contre une pareille assertion.
Affirmer l'intervention féconde de l'école byzantine sur l'Occident, c'est reconnaître que, pendant
cinq longs siècles, le sentiment du beau est resté stationnaire ; c'est, en outre, constater que,
contrairement à ce qui se passe dans la poésie et dans les autres manifestations de l'esprit

Tome XXXIV. 9
 
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