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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 9.1883 (Teil 3)

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Cavallucci, C. J.; Molinier, Émile: Les Della Robbia, [5]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19296#0311

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Rencontre de saint Dominique et de saint François.
Terre cuite attribuée à Andréa délia Robbia. (Loggia de l'hôpital Saint-Paul, à Florence.) — Dessin de John Watkins.

LES DELLA ROBBIA'

(suite)

III

a mort de Luca délia Robbia ne devait point ralentir la production
des oeuvres d'art auxquelles son nom est demeuré attaché. Bien au
contraire, un très grand nombre des travaux en terre cuite émaillée
de son neveu, de son continuateur Andréa, paraissent être postérieurs
à la mort de l'illustre chef de cette famille d'artistes. Élève direct de
Luca, Andréa a cependant imprimé à la plupart de ses œuvres un
caractère qui les fait aisément distinguer de celles de son oncle. S'il
sait atteindre toute la souplesse qu'avait déployée Luca clans ses plus
belles œuvres, s'il la dépasse même souvent, il ne peut se défendre de
tomber dans une trop grande délicatesse, sans jamais parvenir à donner
à ses figures cette gravité et cette grandeur qui doivent faire par-
donner à Luca le soin parfois trop scrupuleux avec lequel il a traité les détails. Toujours
aimables, les Vierges d'Andréa, — et comme la plupart des sculpteurs de la Renaissance, Andréa
a surtout sculpté des Vierges, — les Vierges d'Andréa, dis-je, sont infiniment moins réalistes
que celles de Luca ; si elles témoignent d'une véritable recherche de l'idéal, leur expression est
parfois un peu mièvre, leur modelé un peu mou et un peu rond. La faute n'en est pas tout
entière à Andréa ; s'il est incontestablement inférieur à son oncle, s'il n'en possède pas l'origina-
lité, cela tient un peu à l'époque à laquelle il a vécu. Luca est un artiste de la première moitié
du xve siècle; Andréa ne naît qu'en 143 5 et ce n'est que bien après 1450 qu'il commence à
manier l'ébauchoir et le ciseau; on ne peut donc lui reprocher de n'avoir pas envisagé la nature
de la même manière que son oncle.

Andréa, héritier de tous les procédés de Luca, paraît avoir énormément travaillé; aidé de
ses fils et sans doute d'autres élèves, il semble avoir transformé son atelier en une véritable
fabrique. Sans vouloir attacher aucun sens défavorable à ce mot, nous le croyons le seul propre
à caractériser un atelier d'où sont sortis tant de sculptures, car, sans contredit, c'est à Andréa

i. Voir l'Art, g' année, tome III, pages i52, 178, 189 et 206.

Lettre du xvte siècle.
 
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