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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 9.1883 (Teil 3)

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Michel, Émile: Rubens au musée de Munich, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19296#0169

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Frise composée et gravée par Théodore de Baig, de Nuremberg.

RUBENS AU MUSÉE DE MUNICH'

(fin)

ette période de la vie de Rubens (i621-1626)
est marquée par ses travaux les plus impor-
tants. Très en vue alors, il est dans toute la
maturité et la plénitude de son génie. C'est
le moment où il commence à peindre les
trente-neuf grandes toiles qui décoraient au-
trefois l'église des Jésuites à Anvers, et qui,
à l'exception des trois qui se trouvent aujour-
d'hui au musée de Vienne, ont été consumées
dans l'incendie du 18 juin 1718. Presque en
même temps, nous le trouvons occupé par la
plus vaste de ses entreprises, les dix-huit
compositions qui, après avoir formé la galerie
de Médicis, sont maintenant au Louvre.
Célèbre dans toute l'Europe, chargé de nom-
breuses commandes, le maître est désormais
à même d'y suffire, grâce aux procédés de
travail qu'il a adoptés et sur lesquels le musée de Munich nous fournit de précieuses indications.
De Piles, qui tenait du fils même de Rubens les renseignements qu'il nous a transmis à cet égard,
nous apprend que « l'on voit presque autant de petits tableaux de sa main qu'il en a fait de
grands, dont ils sont les premières pensées et les esquisses2 ». La Pinacothèque ne possède pas
moins de vingt-huit de ces esquisses, presque toutes à des degrés d'avancement très différents et
qui nous montrent par quelle série de travaux, concertés en vue du résultat, Rubens acquiert la
liberté avec laquelle il vient à bout de ces énormes tâches. Alors même qu'il paraît s'abandonner
à toute la fougue de sa vive imagination, il procède avec méthode et ne livre rien au hasard.
Tout a été réglé à l'avance. 11 a prévu et noté avec une grande précision les phases successives
de son travail. Tantôt le panneau est à peine couvert d'un léger frottis, fait d'un ton transparent
et coloré, mais le trait du dessin est nettement tracé et l'effet général déjà assuré; tantôt, dans
ces ébauches, les nuances sont indiquées, mais faibles encore et sans vives oppositions ; d'autres
fois enfin, par des rehauts plus vifs appliqués sur ces tons moyens, le peintre a mis en relief les
côtés saillants de son œuvre et l'harmonie générale qu'il y veut faire dominer. Rassuré par ces

1. Voir l'Art, g' année, tome iii, page 87.

2. R. de Piles, Conversations, page 220.

Lettre tirée de V « Orthographia » de Joh. Daniel Preislcr.
 
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