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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 9.1883 (Teil 3)

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Springer, Anton: L' art byzantin et son influence sur l'occident, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19296#0080

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L'ART.

ses chœurs, sont des émanations naturelles de modèles appartenant à l'art chrétien primitif. On
ne pourrait constater, dans tous ces sujets, des traces de l'influence byzantine que si Ton réussis-
sait à démontrer leur connexité avec le style byzantin, tel qu'il s'est développé à partir du
vf siècle. Jusqu'à présent, on n'a pas établi une différence assez tranchée entre l'ancien art
romano-oriental et l'art byzantin proprement dit; de là, une extrême confusion. Et cependant, il
ne saurait être question que de ce dernier quand on parle de l'influence de Byzance sur l'art
carlovingien et sur l'art roman primitif du ixc au xuc siècle. Si l'influence romano-orientale, de
quelques siècles plus ancienne, s'était fait sentir dans l'art occidental, elle n'aurait été d'aucun
profit pour le byzantinisme. La question prend de cette façon une forme bien autrement précise.

Quels sont les rapports entre l'art byzantin et l'art occidental ? Le premier ne fait-il que
donner et l'autre se contente-t-il de recevoir? Pour bien résoudre cette question, il faut avant
tout tracer un tableau parfaitement clair de l'art byzantin à toutes les époques; et il ne suffit
pas de s'en tenir aux caractères généraux, toujours les mêmes, il faut encore noter les nuances
qui s'accentuent dans le cours des temps. Un autre fait qui mérite un examen attentif, c'est que
l'art byzantin étend son influence même sur des pays et des peuples que la domination byzantine
n'atteint ni directement, ni indirectement, et qui n'entretiennent pas des relations suivies avec

Miniature tirée d'un psautier du viiic au ix' siècle.
(Bibliothèque d'Utrecht.)

la capitale de l'empire. Cette extension, une fois admise, comment peut-on l'expliquer? Par
quelles voies, par quels moyens les limites du domaine artistique de Byzance se trouvent-elles
reculées ?

Il est d'usage de parler de mode byzantine. Mais, peut-il être question de mode là où l'on
se trouve en présence d'un état de choses qui dure pendant des siècles? Assurément non. Nous
ne trouvons pas non plus assez probant le fait des moines fuyant devant les iconoclastes; d'autre
part, le mariage d'un empereur allemand avec la princesse Théophano, qui aurait entraîné à sa
suite, vers le nord, tout un cortège d'artistes byzantins, ne nous paraît pas non plus fournir une
explication suffisante. Les moines du vinc siècle ne peuvent pas avoir pris part au mouvement
artistique des xe et xic siècles; quant à l'impératrice Théophano, la légende bien connue sur son
châtiment posthume est bien de nature à faire naître quelques cloutes sur l'étendue de son
influence personnelle. Nous admettons volontiers qu'elle ait importé le luxe byzantin à la cour
impériale et qu'elle se soit attiré ainsi les colères du clergé. Mais ce clergé n'aurait pas condamné
la fille de l'empereur de Byzance, si elle s'était bornée à protéger la miniature qui était surtout
cultivée dans les cellules des cloîtres.

C'est dans des causes générales et immuables qu'il faut chercher le secret d'une influence
plusieurs fois séculaire. Quelles sont celles de ces qualités qui ont séduit l'Occident et qui l'ont
poussé à une imitation parfois servile? Pour étudier et résoudre cette question il faut, nous le
répétons, savoir au juste ce qu'est l'art byzantin.
 
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