DOI Heft:
Notre bibliothèque
DOI Heft:Nos gravures
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19462#0032
20
L'ART.
intéressant travail de M. Vachon. Les réserves que j'ai été
obligé de faire à propos des cinq statues du monument en
l'honneur du roi de Pologne, — elles s'appliquent moins à la
figure en pied du vaillant capitaine, qu'à la personnification
des quatre nations vaincues, — ces réserves se trouvent justi-
fiées dans la comparaison de ces cinq œuvres maniérées avec
le Saint-Jean Baptiste de grandeur naturelle que Pierre Vaneau
« a taillé dans un bloc de noyer » pour le baptistère de la
Collégiale de Brioude. C'est là un morceau d'une tout autre
portée et, sans en exagérer le mérite qui est indéniable, il est
certain que par le goût, l'allure, le caractère, le Saint Jean-
Baptiste est bien plus digne de l'auteur des bas-reliefs. Ce que
Frise surmontant le bas-relief : « Le Droit victorieux ».
(Collection de M. le comte de Chaumeils-Lacoste.)
l'auteur nous apprend d'un « autel en bois sculpté, surmonté
d'un immense retable également en bois, de trois mètres de
hauteur environ », exécuté par Vaneau pour la Chapelle de la
Croix, à la Collégiale de Brioude; sa description du Martyre
de Saint André, bas-relief dans la sacristie de la cathédrale du
Puy, me font croire à la supériorité du sculpteur religieux; il
me semble que c'est là surtout que Pierre Vaneau triomphe,
tout en ne retranchant rien de mon admiration pour les bas-
reliefs du monument de Jean Sobieski.
Je loue trop sincèrement le nouveau livre de M. Marius
Vachon, pour qu'il trouve mauvais que je lui signale une
légère tache; il est d'ailleurs probable qu'elle n'est qu'un
lapsus calami. Une note de la page 46 se termine ainsi :
« Tacca, sculpteur italien du xvnie siècle, fut élève de Jean de
Bologne. » Il est difficile d'appartenir au xviii0 siècle et d'avoir
eu pour maître — ce qui est exact pour Pietro Tacca, — l'auteur
de l'Enlèvement des Satines, de la Loggia de' Lan^i, de la
statue équestre de Cosme Ie1' qui s'élève à deux pas sur la
Pia^a délia Signoria, de la statue équestre de Ferdinand Ier,
érigée Pia^a dell' Annun^iata, et du fameux Mercure, une des
merveilles du Museo Nationale de Florence. Tacca est mort
en 1640.
L. Gauchez.
NOS GRAVURES
Nos lecteurs se rappellent l'excellent début qu'a fait dans l'Art, comme aquafortiste, M. Rudolf Ernst. Aujourd'hui le jeune
artiste autrichien, qui ne manie pas le pinceau avec moins de succès que la pointe, nous donne une nouvelle planche qui
reproduit fort habilement un de ses tableaux : Sa seule joie.
L'Intérieur de Parc, au crayon noir rehaussé de blanc et de teintes de sépia, est du meilleur faire d'Oudry. Moreau le
jeune y a ajouté quelques spirituelles figures. A la vente de la collection de M. le comte Jacques de la Béraudière (, M. Bottollier-
Lasquin a acquis ce dessin, qui était catalogué sous le numéro 220.
1. Voir Y Art, ge année, tome II, page 1.
2. Voir l'Art, 9e année, tome 1er, page 232, et tome II, page 27.
Le Directeur-Gérant : EUGÈNE VÉRON.
L'ART.
intéressant travail de M. Vachon. Les réserves que j'ai été
obligé de faire à propos des cinq statues du monument en
l'honneur du roi de Pologne, — elles s'appliquent moins à la
figure en pied du vaillant capitaine, qu'à la personnification
des quatre nations vaincues, — ces réserves se trouvent justi-
fiées dans la comparaison de ces cinq œuvres maniérées avec
le Saint-Jean Baptiste de grandeur naturelle que Pierre Vaneau
« a taillé dans un bloc de noyer » pour le baptistère de la
Collégiale de Brioude. C'est là un morceau d'une tout autre
portée et, sans en exagérer le mérite qui est indéniable, il est
certain que par le goût, l'allure, le caractère, le Saint Jean-
Baptiste est bien plus digne de l'auteur des bas-reliefs. Ce que
Frise surmontant le bas-relief : « Le Droit victorieux ».
(Collection de M. le comte de Chaumeils-Lacoste.)
l'auteur nous apprend d'un « autel en bois sculpté, surmonté
d'un immense retable également en bois, de trois mètres de
hauteur environ », exécuté par Vaneau pour la Chapelle de la
Croix, à la Collégiale de Brioude; sa description du Martyre
de Saint André, bas-relief dans la sacristie de la cathédrale du
Puy, me font croire à la supériorité du sculpteur religieux; il
me semble que c'est là surtout que Pierre Vaneau triomphe,
tout en ne retranchant rien de mon admiration pour les bas-
reliefs du monument de Jean Sobieski.
Je loue trop sincèrement le nouveau livre de M. Marius
Vachon, pour qu'il trouve mauvais que je lui signale une
légère tache; il est d'ailleurs probable qu'elle n'est qu'un
lapsus calami. Une note de la page 46 se termine ainsi :
« Tacca, sculpteur italien du xvnie siècle, fut élève de Jean de
Bologne. » Il est difficile d'appartenir au xviii0 siècle et d'avoir
eu pour maître — ce qui est exact pour Pietro Tacca, — l'auteur
de l'Enlèvement des Satines, de la Loggia de' Lan^i, de la
statue équestre de Cosme Ie1' qui s'élève à deux pas sur la
Pia^a délia Signoria, de la statue équestre de Ferdinand Ier,
érigée Pia^a dell' Annun^iata, et du fameux Mercure, une des
merveilles du Museo Nationale de Florence. Tacca est mort
en 1640.
L. Gauchez.
NOS GRAVURES
Nos lecteurs se rappellent l'excellent début qu'a fait dans l'Art, comme aquafortiste, M. Rudolf Ernst. Aujourd'hui le jeune
artiste autrichien, qui ne manie pas le pinceau avec moins de succès que la pointe, nous donne une nouvelle planche qui
reproduit fort habilement un de ses tableaux : Sa seule joie.
L'Intérieur de Parc, au crayon noir rehaussé de blanc et de teintes de sépia, est du meilleur faire d'Oudry. Moreau le
jeune y a ajouté quelques spirituelles figures. A la vente de la collection de M. le comte Jacques de la Béraudière (, M. Bottollier-
Lasquin a acquis ce dessin, qui était catalogué sous le numéro 220.
1. Voir Y Art, ge année, tome II, page 1.
2. Voir l'Art, 9e année, tome 1er, page 232, et tome II, page 27.
Le Directeur-Gérant : EUGÈNE VÉRON.