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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 9.1883 (Teil 4)

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Grand-Carteret, John: L' Exposition Internationale de Munich, [2]
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198 L'ART.

dessins à la plume de Oberlsender, l'inépuisable caricaturiste, qui fournit aux Fliegende Blœtter
tant de compositions humouristiques, des sujets divers, composés spécialement pour la belle
publication des éditeurs Gerlach et Schenk, à Vienne, Allégories et Emblèmes ; enfin, les cartons
du Triomphe, dessiné par Rudolf Seitz, un véritable artiste de la Renaissance, Triomphe
composé uniquement d'enfants, et destiné à un cortège qui devait avoir lieu pour le Jubilé des
Wittelsbach.

Dans toute cette partie, plus spécialement décorative, l'art allemand brille d'un grand éclat.
De moins en moins il se sent porté vers la peinture historique ou religieuse, vers la composition
idéale. On sent qu'il a besoin, pour s'épanouir, de plus de liberté, de plus d'intimité, surtout
après avoir été comprimé si longtemps par le classicisme de la génération cornélienne.

La note humouristique, l'étude poussée au dernier degré de l'observation, la passion de la
décoration et du moyen âge historique, voilà plus que jamais les qualités dominantes des
Allemands. Et, s'ils sont ainsi réfractaires au grand art, à la beauté typique, c'est parce que,
particularistes avant tout, ils préfèrent ce qui est local, familier, intime.

L'art allemand, comme celui de toutes les races du Nord, est un art bourgeois, fait pour
s'accommoder aux exigences de la vie quotidienne et non pour planer dans une sphère idéale.

John Grand-Carteret.

(La suite prochainement.)

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CCCXXXII

Adolphe Jullien. La Comédie à la Cour, les Théâtres de
Société Royale pendant le siècle dernier. La Duchesse du
Maine et les Grandes Nuits de Sceaux ; Madame de Pompa-
dour et le Théâtre des Petits-Cabinets; le Théâtre de Marie-
Antoinette à Trianon. Un volume in-4" de 3-23 pages, très
brillamment illustré. Paris, librairie de Firmin-Didot et C1",
56, rue Jacob. 1883

VI

On ne peut quitter M. Adolphe Jullien sans s'arrêter à son
Histoire du Costume au Théâtre depuis les origines du Théâtre
en France jusqu'à nos jours. Le sujet n'avait jamais été sérieu-
sement abordé d'ensemble. Effleurée tout au plus jusqu'ici,
« cette question du costume, une des plus importantes qui
soient dans l'histoire et dans l'art du théâtre, se complique, en
effet, de détails secondaires qui ont dû l'obscurcir à certains
moments et en arrêter pour un temps le progrès. Ainsi de cette
thèse soutenue par quelques écrivains pour faire conserver aux
interprètes des tragédies de Racine les costumes du xvn° siècle
par la raison spécieuse que c'étaient là, sous le masque
antique, de véritables évocations à la scène des mœurs, du
langage et des manières de la cour du Grand Roi. Les obstacles
mêmes que cette lente réforme a rencontrés de toute part
pendant deux siècles pour en arriver au degré de vérité relative
que nous voyons aujourd'hui suffiraient presque à prouver

qu'elle était justifiée et désirable, car il n'y a que les bonnes
choses pour faire aussi lentement leur chemin dans le monde,
et cette histoire d'une amélioration sur un point particulier de
l'art théâtral est, à l'envisager de plus haut, l'histoire éternel-
lement renouvelée du progrès général, du progrès qui n'est
jamais si près de vaincre que lorsqu'il semble être vaincu-. »

C'est excellemment dit, et tout ce superbe volume n'est
que la démonstration de cette vérité ; il n'est pas un des qua-
torze chapitres qui ne soit de l'intérêt le plus captivant ;
M. Jullien est un historien qui s'empare du lecteur, se l'attache
et l'entraîne irrésistiblement de la première à la dernière page.

S'il était encore nécessaire de vous apprendre quel intelli-
gent amoureux du xvin° siècle est notre auteur, l'Histoire du
Costume au Théâtre se chargerait de ce soin avec une souveraine
éloquence. C'est du début de ce siècle qui lui est à tant de
titres si cher, que datent les tentatives de révolution dans le
costume des acteurs, et il faut voir comment est peinte de
main de maître l'artiste audacieuse — elle eut toutes les
audaces —■ qui la première osa porter la main sur l'arche
sainte de la routine..

C'est la Maupin que je veux dire, « cette femme singulière,
si intelligente et si indépendante, aussi fine lame que belle
chanteuse, brave jusqu'à la témérité, passionnée jusqu'à la
démence:l ».

L'ombre de réforme esquissée par la Maupin ne devait se
transformer définitivement en révolution triomphante qu'avec
Talma. M. Jullien nous mène jusqu'à lui en passant par
Mmc Dancourt, Adrienne Lecouvreur, M"0 Salle, Mllc Raucourt,
Lekain, MUo Clairon, Mmc Favart, Mmc Dugazon, Noverre,
la Saint-Huberty, Larive, Mme Petit-Yanhove, etc., et en

1. Voir l'Art, g" année, tome IV, pages 7.9, 07 et 157.
■2. Pages xi et xn de Y Avant-Propos.
 
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