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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 9.1883 (Teil 4)

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Genevay, Antoine: Charles Le Brun et son influence sur l'art décoratif, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19462#0086

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Cartouche de Jailloi

Lettre tirée d'un alphabet du XVIIe siècle.

ous avons parlé du château de Vaux dont Le Brun fut un des
décorateurs, de la Galerie d'Apollon au Louvre, une de ses œuvres
les mieux réussies, de Sceaux que Colbert lui livra tout entier;
nous nous sommes longtemps arrêté à Versailles que, depuis deux
siècles, visitent et étudient les voyageurs et les artistes du monde
entier. Notre intention première était de passer rapidement sur un
autre château où s'est attaché le génie décoratif du maître, mais
une circonstance heureuse, dont nous parlerons bientôt, nous a fait
revenir sur cette résolution. Etait-elle juste d'ailleurs ? Avions-nous
le droit de traiter avec négligence celle des résidences royales qui,
après Versailles, a joué le rôle le plus important dans l'histoire de
Louis XIV ? Comme le fastueux palais de Fouquet, à Vaux, comme le château de Colbert, à
Sceaux, Marly, si aimé du grand roi, a disparu fauché à ras de terre, ses fondations mêmes
ont été dispersées par le Vandalisme; il a à peine duré un siècle, et Volney, témoin de ce
désastre, assis sur un de ses débris aurait pu ajouter un chapitre à ses Ruines et méditer aux
bords de la Seine, ainsi qu'il l'avait fait en Orient, sur la fin des dynasties et la chute des
empires.

L'origine de Marly, même la question d'art à part, mérite d'être racontée, c'est toute une
révélation historique.

Si la pompeuse étiquette de Versailles pesait sur toute la cour, elle accablait d'un poids plus
lourd encore celui qui l'avait voulue et qui l'imposait. Louis XIV rêva donc de s'en affranchir
pendant quelques heures de temps à autre, en trouvant près de Versailles un coin caché où il
pût, déposant sa majesté, se dérober à la représentation royale et échapper aux regards de ses
courtisans, de l'Europe entière et peut-être à lui-même. Vain désir d'une âme lassée ! Il n'est pas

i. Voir l'Art, 9e année, tome III, pages 81 et 114.
 
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