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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 9.1883 (Teil 4)

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Fouqué, Octave: Le théatre contemporain: Victor Maurel
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https://doi.org/10.11588/diglit.19462#0253

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LE THÉÂTRE CONTEMPORAIN

VICTOR MAUREL'

ictor Maurel a aujourd'hui l'âge du Christ. Il est né à Mar-
seille, où son père exerçait avec honneur la profession d'archi-
tecte.

Le jeune Maurel était destiné à suivre la carrière paternelle
et fut envoyé dans ce but à l'Ecole des arts et métiers d'Aix.
Il s'y fit remarquer beaucoup moins par son application à tirer
des lignes et à tracer des ronds" à l'aide du compas, que par
sa belle voix, qu'il savait déjà conduire avec goût ; ses
camarades et ses maîtres se plaisaient à l'entendre et s'in-
géniaient à lui fournir des occasions de chanter. M. Maurel
père renonça à maintenir le jeune baryton parmi les plans,
les élévations, les devis et les mémoires ; pourtant ce n'est
pas sans appréhension qu'il voyait son fils se vouer au théâtre.
Par la rapidité de ses succès, Victor Maurel devait donner un
démenti à ces affectueuses angoisses.

Entré à l'École de musique de Marseille, il fut bientôt
dirigé sur le Conservatoire de Paris, où il obtint, au mois
d'août 1867, les premiers prix de' chant et d'opéra. Il était
JZj^ engagé aussitôt par M. Perrin.et, vers la fin de Tannée,

^ débutait sur la scène de la rue Le Peletier. Son physique

^ agréable, son air d'intelligence, la distinction de ses manières,

J lui acquirent les sympathies des abonnés et de la presse. Mais

l'organisation de notre Grand-Opéra est telle qu'un débutant
éprouve les plus grandes difficultés à s'y produire. Le fort
ténor, toujours rare, toujours désiré, trouve la place nette et fait bientôt son nid ; mais il en est
autrement pour les barytons et pour les basses. Les lauréats du Conservatoire, sur qui les
théâtres d'État ont une sorte de mainmise et que l'Opéra a droit de retenir à des conditions
réglées par le cahier des charges, sont rivés à des rôles de second et de troisième plan. Chaque
emploi ayant son titulaire, les occasions de s'essayer sont rares. Il faudrait l'obstination enragée
d'un termite pour faire son trou dans cette muraille humaine, ou la patiente indifférence d'un

Lettre composée et dessinée
pour l'Art

1. Quelques jours avant sa mort, notre regretté collaborateur, Octave Fouque, nous avait remis cet article, ainsi que deux autres sur
Mmc Pauline Viardot et Nicot, que nous publierons prochainement.
 
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