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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 9.1883 (Teil 4)

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Jules Dupré
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https://doi.org/10.11588/diglit.19462#0078

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Cartouche inventé et dessiné par Ranson, peintre-décorateur.

Nous avons plus d'une fois signalé les sérieux mérites
d'un jeune écrivain dont les débuts dans la critique d'art ont
vivement attiré l'attention des juges compétents. Les études
que M. André Michel publie fréquemment dans le Parlement
affirment de plus en plus sa légitime autorité; elles se dis-
tinguent toujours par une grande conscience et l'horreur du
banal, et il est de plus en plus rare qu'elles ne se recommandent
pas aussi par une extrême justesse de vues et une connaissance
approfondie de la technique de l'art, du faire particulier à
chaque maître, du sentiment donf»il s'inspire, connaissance
qui révèle l'esprit le plus studieux, le plus observateur. Nous
en trouvons une nouvelle preuve dans l'article que M. André
Michel a consacré à Jules Dupré, à propos du Salon national,
dans le Parlement du 12 octobre. Nous ne pouvons résister au
plaisir d'en citer quelques fragments :

« La présence de M. Jules Dupré au Salon national est un
événement et un enseignement. Il semble, quand on entre dans
la salle où ses huit tableaux sont exposés, qu'on change tout à
coup d'époque. Ces paysages d'une ampleur et d'une gravité
magistrales, d'une gamme si puissante dans ses tonalités
sourdes, saisissent le regard et vous ont bientôt averti que vous

êtes en présence d'eeuvres écloses sous une température morale
très différente de celle où nous vivons. Dans les transformations
de la technique, l'esprit entrevoit les évolutions de l'esthétique,
c'est-à-dire de l'âme française depuis cinquante ans.

« Les débuts de M. Jules Dupré nous reportent en pleine
bataille romantique, au commencement de l'âge héroïque du
paysage français. C'était-au Salon de 183 1 ; Delacroix y avait
envoyé sa Liberté; Ary Scheffer, ses premiers Faust; Roque-
plan, Devéria, Johannot, Decamps, Barye, Diaz se pressaient,
comme un petit bataillon sacré, autour du maître, et prenaient
bravement position en face des batteries ennemies, du monstre
Institut, conspué, mais redoutable, scandalisé et ébloui sous
ses conserves bleues, par la « truculence » de ces nouveaux
venus tapageurs et irrespectueux. Valenciennes était mort
depuis quelques années, mais ses élèves dociles et nombreux,
et Bidault qui vivait et exposait encore, virent, avec stupeur,
des paysages d'une formule toute nouvelle, sans nymphes,
sans ruines, sans mythologie, et signés de noms déjà mal
notés, comme Fiers et Cabat, ou encore parfaitement inconnus,
comme Jules Dupré et Théodore Rousseau.

« Où avaient-ils fait leur éducation? Ils étaient tous fils
 
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