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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 9.1883 (Teil 4)

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Dilke, Emilia Francis Strong: Les eaux-fortes de Claude Lorrain
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https://doi.org/10.11588/diglit.19462#0193

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NOTRE BIBLIOTHÈQUE. r57

Le premier état du Chevrier ne porte aucune inscription ; sur le second, on lit la
date « 1663 », déjà citée, avec des lettres que Ton traduit toujours : A. G. Ces lettres sont tracées
très légèrement à la pointe, et, en les regardant de près, on verra, comme je l'ai vu moi-même1,
que les deux lettres C L qui doivent les précéder ne sont qu'effacées, et que l'inscription
complète doit s'écrire : « CLA. G. 1663 ». C'est un charmant croquis, une vue du bord de la mer,
que le peintre a reproduit dans le Chevrier; mais les épreuves — comme celles d'autres de ses
dernières eaux-fortes — n'ont pas la profondeur, la couleur qui distinguent les belles'épreuves de
ses chefs-d'œuvre et qui les mettent presque hors de pair.

L'emploi de la pointe sèche, qui s'use si vite à l'impression, est aussi pour quelque chose
dans les inégalités et les bizarreries de l'œuvre de Claude. M. Duplessis ne comprend pas,
dit-il, pourquoi le peintre a gravé les deux croquis d'arbres (R.-D., 42), « dans lesquels il a bien
imparfaitement déployé les qualités qui le distinguent ». Il aurait pu en dire autant de plusieurs
autres estampes. Pourquoi Claude a-t-il gravé VArabesque (R.-D., 40), la Femme assise (R.-D., 41),
le Pâtre et la Bergère -ou le Passage du gué ? On s'étonne de trouver le Troupeau à l'abreuvoir
à côté d'une merveille telle que le Soleil levant, qui restera toujours, ainsi que le Bouvier, l'une
des plus parfaites expressions du génie de Claude.

Émilia E. S. Pattison.

1. Épreuve de la collection de M. Brodhurst. Burlington Club, 1872.

NOTRE BIBLIOTHEQUE

CCCXXX1I

Adolphe Jullien. La Comédie à la Cour, les Théâtres de
Société Royale pendant le siècle dernier. La Duchesse du
Maine et les Grandes Nuits de Sceaux ; Madame de Pompa-
dour cl le Théâtre des Petits-Cabinets; le Théâtre de Marie-
Antoinette à Trianon. Un volume in-4° de j2'3 pages, très
brillamment illustré. Paris, librairie de Firmin-Didot et O,
56, rue Jacob. i883

III

Tous ceux qui sont restés fidèles — et nous nous honorons
d'être de ceux-là — à la mémoire de Théophile Thoré, le
loyal et sagace critique, ne peuvent s'empêcher de songer à
leur cher W. Burger en lisant M. Adolphe Jullien. C'est la
même fixité de principes, la même passion de la vérité, le
même dédain de la convention, de la mode et des jugements
tout faits, la même indifférence de l'opinion reçue, des succès
de vogue, succès trop souvent d'ignorance et de réclame, la
même haine du poncif, la même vaillance constamment au
service de toute création méconnue si elle est neuve, originale,
hardie.

Cette invariable affirmation de ses principes, cette convic-
tion de doctrine, cette soif de vérité, cet amour aussi sagace
que désintéressé du beau, ce caractère finissent toujours par
avoir le dernier mot et triompher des Philistins. C'a été le cas
pour Thoré-Burger après de bien longues luttes ; c'est la récom-
pense de M. Jullien, ce triomphe des principes pour lesquels il
n'a cessé de combattre et en faveur desquels on continue à le

trouver toujours armé. Sa tâche a été plus difficile encore que
celle du maître-critique qui se croisa en l'honneur des chefs de
l'école moderne de peinture. La victoire finale des Delacroix,
des Rousseau, des Corot, des Millet, des Diaz, fut une gloire
nationale de plus ; M. Adolphe Jullien, lui, est forcé, le plus
fréquemment, de livrer bataille pour des génies étrangers,
partie autrement difficile à gagner. S'il venge Berlioz, il célèbre
et Wagner et Schumann, et nous nous rangeons à son avis,
subjugués par tant de talent fait de bonne foi, de savoir
incontesté et d'admiration réfléchie. Un fort beau livre, Gœtlie
et la Musique, ses Jugements, son Influence, les Œuvres qu'il a
inspirées'-, est l'expression la plus complète de l'autorité exercée
sur le lecteur auquel l'écrivain s'impose magistralement. Dès
la première page il joue franc jeu; sa dédicace initie à sa con-
clusion: A Madame Clara Schumann, hommage respectueux
de l'auteur en gage d'admiration pour les œuvres de son illustre
époux, ce Robert Schumann « qui devait faire de Faust une
conception musicale hors ligne et tout à fait digne d'aller de
pair avec l'œuvre originale :! ». Éloge aussi superbe que mérité,
mais dont toute la valeur n'est appréciable que pour ceux qui
savent à quel point M. Adolphe Jullien s'est pénétré du génie
de Gœthe. Ceux-là se rallient immédiatement à la conclusion
qu'il tire de l'examen des partitions inspirées par Faust :

« Schumann est le seui d'entre eux qui, à l'exemple de
Gœthe, ait fait de sa conception musicale l'œuvre de toute sa
vie, qui y ait traduit les aspirations de ses divers âges, qui ait,
pour ainsi dire, vécu la vie de ses personnages. Cette simili-
tude complète avec son modèle lui donne déjà sur ses rivaux
une supériorité incontestable, mais il a aussi sur Berlioz et
sur M. Gounod le précieux avantage d'être essentiellement
Allemand d'esprit, de cœur et de tendances, de saisir, par
conséquent, mieux que personne les sens les plus cachés, les

1. Voir l'Art, Q° année, tome IV, pages 79 et 97.

■2. Paris, Librairie Sandoz cl Fischbacher, G. Fisclib'ccher, éditeur 33, rue do Seine, i!S8o. Un volume in-iS de 3u pages.
3. Page 38. '

Tome XXXV. 24
 
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