Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 9.1883 (Teil 4)

DOI Artikel:
Burty, Philippe: Le roman japonais, [1]: Okoma
DOI Artikel:
Marx, Roger: C. A. Sellier (1830-1882) et l'exposition de ses oeuvres a l'École des Beaux-Arts
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.19462#0274

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
226

L'ART.

renfermant une somme qui fera son apparition à l'instant psychologique. Les ronds brodés sur
chaque vêtement contiennent le nom du personnage. Le texte, en caractères cursifs dits Fira Kana,
emplit le blanc des angles.

Tout est figuré au trait, sans ombres portées, et la perspective est montante. Mais ce trait
est bien en place, expressif, sans fioritures : le pinceau qui Ta tracé était léger, rapide,
observateur, précis et décoratif à la façon de la plume de nos miniaturistes avant qu'ils aient
absorbé les méthodes italiennes. On n'a point encore insisté sur le mérite des graveurs qui taillent
ces bois. 11 est grand. Il a dû se développer sous l'oeil même des dessinateurs, dans leur propre
atelier. Il a trouvé un subjectile incomparable dans le papier du pays, soyeux et épais, d'une
chaleur de ton qui ravissait Rembrandt. Sur ce papier, l'encre, qui n'est jamais opaque, donne
des noirs veloutés. Les six parties qui composent l'édition japonaise des Nouvelles scènes de ce
monde périssable exposées sur six feuilles de paravent sont tirées sur des feuilles de format
in-octavo, qui sont pliées en paravent. Ces pages sont ainsi les véritables fac-similés de l'écriture
de Riutei Tanefico et des dessins de Toyokuni.

Ph. Burty.

(La suite prochainement.)

C. A. SELLIER

(i83o-i882)

ET L'EXPOSITION DE SES ŒLVRES A L'ÉCOLE DES BEAUX-ARTS

A MM. Jules Claretie et Ferdinand Gaillard.

p l n'arrive pas souvent qu'un artiste soit apprécié à sa véritable
valeur par ses contemporains. Tantôt on exalte ses mérites, tantôt
on les amoindrit, et ce n'est guère qu'au moment où il n'est plus
là pour se faire valoir ou pour se défendre qu'on porte sur son
oeuvre un jugement définitif et valable. Les expositions posthumes,
comme celle de Sellier, aident singulièrement le public à se former une opinion :
elles mettent sous ses yeux l'existence entière d'un peintre, depuis ses premiers
pas jusqu'à sa fin ; elles montrent à tous la succession de ses travaux, l'ensemble
de ses efforts.

Comprendra-t-on bien, à l'heure présente, les tentatives de Sellier? Lui
tiendra-t-on assez compte de son constant désir de la nouveauté et de ses
recherches non interrompues ? Nous hésitons à le penser : le tempérament de Sellier
était en tout point opposé aux tendances du goût actuel ; son talent formait un étrange
contraste avec la manière des maîtres qui sont le plus en faveur aujourd'hui. Autant ils
aiment le plein air et la vive lumière, autant Sellier recherchait le clair-obscur et la
pénombre ; ils estiment que l'on doit trouver dans la réalité les sujets de tous les tableaux, et
qu'il n'est rien besoin de chercher au delà, tandis que c'est surtout cet au delà qui inquiétait et
qui troublait Sellier.
 
Annotationen