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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 9.1883 (Teil 4)

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Leroi, Paul: Un maestro collectionneur
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Dilke, Emilia Francis Strong: Les dessins de Claude Lorrain: le Livre de Vérité; les dessins d'après nature
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https://doi.org/10.11588/diglit.19462#0062

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44 L'ART.

douzaine de cadres de raffiné qui prouvent que le maestro ne voit pas moins juste lorsqu'il
s'adresse au passé que lorsqu'il achète des modernes.

En obtenant l'honneur de visiter sa collection, on n'a pas seulement la joie d'étudier les
maîtres dans leur fleur, on se retire tout heureux d'avoir fait la connaissance d'un très galant
homme, d'un artiste éminent, d'une organisation émue, originale sans pose aucune, en un mot
absolument sympathique.

Paul Leroi.

LES

DESSINS DE CLAUDE LORRAIN

. LE LIVRE DE VÉRITÉ

LES DESSINS D'APRÈS NATURE

(suite)

es choses de là mer à leur tour ont été l'objet d'études
assidues. A plusieurs reprises, Claude reproduit dans
leurs moindres détails les embarcations qu'il a sous
les yeux. Ce qu'il a appris en étudiant de vulgaires
bâtiments de commerce lui servira plus tard pour
mettre en scène les superbes vaisseaux destinés à
attirer les torches des Troyennes furieuses ; une flot-
tille de pêcheurs sous les murs d'une vieille ville
fortifiée deviendra le modèle des fiers trois-ponts qui
ne doivent porter que des héros et des reines.

Ces études de marine n'ont pas toutefois le privi-
lège de l'absorber tout entier. A aucun moment,
Claude ne néglige de rechercher la structure exacte
des arbres, des feuilles, des fleurs, qui mettront dans
ses paysages l'accent de la vérité : parmi les dessins
qu'il nous a laissés, ceux qui ont pris naissance vers
le milieu de sa carrière offrent la touche la plus magistrale. Ce ne sont qu'arbustes, broussailles
poussant entre des rochers arides, des groupes d'arbres de toute espèce; pour les bien rendre,
il a appelé le pinceau au secours de la plume ; il a demandé à l'encre de Chine de calmer et
de délayer les tons chauds du bistre. Une étude de pins et de cyprès (n° 0.0.6-114), croissant
sur la pente d'une montagne, au-dessus d'une route, mérite d'être citée pour sa facture curieuse
et pour la tendance qui s'y révèle de chercher la couleur même en n'employant que des tons
neutres. Le trait est au crayon, soutenu par un lavis de bistre, mais le bistre est tellement
mélangé avec l'ocre rouge qu'on voit la terre ferrugineuse s'échauffer sous le ciel ardent ;
l'illusion, pour peu qu'on veuille s'y prêter, est complète. Un autre dessin, une étude de pins et

1. Voir l'Art, q° année, tome III, pages 253 et 265.
 
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