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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 9.1883 (Teil 4)

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Dargenty, G.: Le salon national
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https://doi.org/10.11588/diglit.19462#0040

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Dessin de Jules-Louis Dupré, d'après son tableau. (Exposition nationale de 1883.)

LE SALON NATIONAL

e ne crois pas qu'il soit utile et je crois encore moins qu'il soit
intéressant de revenir sur les considérations, les appréciations, les
réflexions qui ont précédé et suivi la réalisation du Salon officiel, si
improprement appelé Exposition nationale.

Les artistes sont depuis trois ans leurs maîtres ; le Salon annuel
leur appartient, ils le gèrent et le gouvernent à leur fantaisie, aucune autorité
ne les gêne, rien ne les entrave; ils sont libres d'appliquer toutes les réformes
que leur comité jugera utiles ; cela est bien. Il est bon que chacun gouverne
sa propre barque au mieux de ses intérêts, et il est mauvais qu'une autorité
quelconque s'impose à un groupe libre, même pour lui faire du bien et lui
tendre une main secourable. Mais de ce que l'État abdique en matière d'art
une tutelle réputée oppressive, est-ce une raison pour qu'il se désintéresse
absolument de la question et qu'il renonce à user des moyens légitimes qu'il
possède pour instruire le public, lui offrir une récréation intellectuelle toujours
fructueuse? voilà ce qu'il est impossible d'admettre.

Lettre composée et dessinée 1 1

vour r.irt Donc la question me paraît jugée et je ne crois pas qu'il soit raisonnable

par J. Habert-Dys.

de soutenir sérieusement qu'en organisant une Exposition triennale, quinquen-
nale ou décennale, suivant enfin un mode particulier quelconque, l'État doive être considéré
comme le concurrent déloyal de la Société libre des artistes, retirant d'une main ce qu'il semble
abandonner de l'autre.

Nous sommes, en vérité, des gens tout à fait étranges, absolument inintelligents de la
liberté, non moins impatients de celle des autres que du joug qui nous meurtrit ; nous rêvons
toujours, sans en avoir conscience, au lendemain de la chute d'un monopole, de le ressusciter à
notre profit. Cela dit, en ce qui touche à ce très légitime Salon triennal, l'idée qui a présidé
à sa création est-elle heureuse, sera-t-elle féconde, renclra-t-elle ce qu'on en attend? Ces Salons
successifs seront-ils des résumés sincères d'une période artistique? Donneront-ils enfin, par une
réunion d'oeuvres de choix, la véritable histoire de l'art pendant les années comprises dans
l'intervalle de deux Expositions et pourra-t-on, d'après eux, marquer à l'étiage un chiffre fixant
 
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