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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 9.1883 (Teil 4)

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Jullien, Adolphe: Une mystification à l'opéra au siècle dernier, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19462#0224

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184 L'ART.

— Ne m'en parlez plus, repartit le prince impatienté, et que Mlle Leclerc ouvre sa porte à tout
venant, s'il lui plaît ! »

Pour revenir à M"c Miré, un rapport de police du icr janvier 1762 nous apprend qu'elle avait
été assez longtemps entretenue par un fermier général, M. de Cramayel ; mais que M. de
la Grandville, officier aux gardes françaises, ayant conquis ses faveurs, le fermier général s'était
retiré et avait fait agréer ses hommages à une demoiselle Raye. L'officier avait alors quitté
M"c Miré pour s'attacher à M',c Raye et « s'était arrangé avec elle à raison de dix louis par
mois, sous condition qu'il ne la gênerait point. » C'était décidément une vocation chez M. de la
Grandville de chasser avec succès sur les terres de M. de Cramayel.

M"c Miré n'avait pas été embarrassée de se pourvoir ailleurs, et au mois de septembre 1764,
elle avait la douleur de perdre un de ses amants, nous ne savons trop lequel, car il serait difficile
d'établir la liste de tous ceux qui s'étaient partagé ses bonnes grâces, durant les trois années
écoulées depuis la retraite successive du fermier général et de l'officier aux gardes françaises.
Quel que fût enfin ce malheureux défunt, les Parisiens, qui rient de tout, rirent beaucoup de son
trépas et composèrent l'inscription suivante pour être gravée en musique sur son tombeau :

mi. ré. la. mi. la.

Une remarque pour finir. Métra, Bachaumont et d'autres gazetiers ont parlé à l'occasion de
Mlles Leclerc et Miré, comme filles à la mode, il est vrai, plutôt que comme danseuses. Mais
Grimm ne les nomme pas une seule fois clans le cours de sa longue correspondance.- Leur aurait-il
gardé rancune de la mystification qu'on lui avait infligée sous leur nom?

Adolphe Jullien.

Cul-de-lampe
composé et gravé par A. de Saint-Aubin.
 
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