Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 9.1883 (Teil 4)

DOI Artikel:
Zorzi, A. P.: Sant' Elena et Santa Marta à Venise
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.19462#0263

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
SANT' ELENA ET SANTA MARTA, A VENISE. 217

dans les cérémonies publiques et d'accompagner le Bucentaure dans une barque spéciale au jour

de l'Ascension. En poursuivant son chemin on arrive à la chaussée
de Santa Marta, longue bande de terre couverte d'humbles et très
vieilles maisons, habitées par de pauvres gens ; à Tune de ses extrémités
s'élevait une église. Cette église fut bâtie en 1018 par la famille Cen-
traniga ou Barbolano, qui porta plus tard le nom de Salamon : on
croit que son bienfaiteur a pu être Pierre Centranigo, qui fut élu doge
en 1026. En i3i5, Philippe Salamon et Marco Sanudo Torsello
contribuèrent pour une part très considérable à sa reconstruction et
en même temps à celle d'un hôpital, à l'instigation d'une dame Gia-
comina Scorpioni. Giovanni Zane en posa la première pierre, et la
dédia à saint André et à sainte Marthe. En i3i8, l'hôpital fut trans-
formé en couvent et l'évêque ordonna que la première abbesse et celles
qui lui succéderaient auraient à présenter tous les ans une rose de
soie à leur bienfaiteur Salamon et après lui au plus âgé de la famille,
et qu'elles devraient lui demander son consentement pour leur élection.
En 1338, on fit faire un bas-relief représentant sainte Marthe entourée
le lion de Saint-Marc de religieuses et on le plaça sur la grande porte qui servait d'entrée
qui surmontait la colonne de la >d l'église et au monastère. En 1446-48, l'église fut agrandie de telle

Piazzale di Santa Marta. , . , ... 1 1 11 • ' 1-

^ sorte qu elle comprit dans son enceinte le sol de 1 ancienne église et

Dessin cfEttore Tito. 11

celui du cimetière. En 1463, le célèbre voyageur Antonio Contarini
racheta aux Turcs les reliques de sainte Marthe, prises
par eux au siège de Mételin, et en fit don à ce monas-
tère. En 1480, l'église fut consacrée par Antonio Sarraco.
Au xviie siècle, des autels furent refaits en beaux marbres
et avec une riche décoration ; ils étaient au nombre de
sept. Ce fut là le premier acte de vandalisme ; car
en 1600 on avait la manie de tout changer, et d'intro-
duire partout le style baroque, mais si l'on détruisait, ce
qu'on mettait à la place avait du moins un caractère
architectural. Aujourd'hui, on détruit uniquement pour
détruire, ou pour construire d'absurdes baraques. L'église
était à une seule nef, les peintures des lambris étaient
des perspectives d'architecture, de la main de Lambranzi :
elles couvraient la nef dans toute son étendue. On y
voyait des tableaux de Bartolomeo et d'Antonio Vivarini,
de Leandro Bassano, d'Andréa Vicentino (la Manne
dans le désert), de l'école de Paul Véronèse, de Monte-
mezzano, de Pietro Ricci (une Résurrection de La\are),
d'Odoardo Fialetti (le Martyre de saint Laurent), d'An-
tonio Zanchi (YEntrée du Christ à Jérusalem), de Santo
Piatti (la Piscine probatiquej, du cavalier Bambini et
d'autres artistes encore. Cette église possédait beaucoup
d'autres objets de grande valeur; une célèbre image
d'argent ornée de pierres précieuses, legs de Bartolommeo
Bernardo di San Nicolo (1492), qu'on ne montrait qu'aux
grandes fêtes; et d'immenses richesses en tapis, vête-

° . Colonne surmontée du Lion de Saint-Marc

mpnrc çnrprdotaux calices, reliquaires, crucifix cl or, etc., . . . „. , ,. „ . ,,„,.,.

meniS saceiuuid.UA, i-auv-^o, j , , , ge trouva;t sur ja pla^aie di Santa Marta.

où le fisc a puisé à pleines mains! On y trouvait la Dessin d'Ettore Tito,

sépulture de Vittore Duodo, vice-capitaine du Golfe,

condamné à la prison pour n'avoir pas fait son devoir à Gallipoli ; elle était placée à l'intérieur,

Tome XXXV. 3j
 
Annotationen