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La chronique des arts et de la curiosité — 1896

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Nr. 1 (4 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19744#0013
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ET DE LA CURIOSITE

avaient fortement poussé au noir, ce « qui
rendait l'appartement sombre et triste » ; on
s'adressa à Boucher qui, par le charme léger
de ses compositions, semblait le décorateur
indiqué de cette cour élégante.

Il peignit à cet effet quatre grisailles : la
Charilé, l'Abondance, la Fidélité, la Pru-
dence; l'ouvrage fut achevé en 1735, mais
l'artiste ne fut payé que le 20 janvier 1738
(Exercice 1735) :

Au sieur Boucher, peintre, 1000 livres pour
son payement de quatre tableaux en gri-
saille qu'il a faits pour la chambre à coucher
de la Reyne, au château de Versailles, pen-
dant l'année 1735.

L'emplacement de ces camaïeux fut ainsi
déterminé : « Dans le haut du plafond —
rapporte La Martinière clans le Grand Dic-
lionnaire géographique (1708) — on a
figuré une coupole qui s'élève en perspec-
tive : elle est remplie d'une mosaïque tour-
nante, garnie de roses fleuronnées, avec un
écusson des armes du Roi et de la Reine,
qui en fait la pointe. Dans les quatre autres
parties on a placé, dans chaque milieu, deux
enf;ints de carton sculptés, assis sur la cor-
niche, avec des palmes et des festons qui
s'étendent. Ces enfants soutiennent une bor-
dure de forme chantournée ovale, couronnée
d'un cartouche avec une tête au-dessus;
•ces bordures renferment chacune une belle
figure peinte en grisaille par Boucher ».

La chambre de la Reine (nu-115) a con-
servé aujourd'hui cette- disposition et l'on y
voit les quatre grisailles de Boucher :

La Charité (du côté du Salon de la Paix),
entourée d'enfants.

L'Abondance (en face des fenêtres), répan-
dant à ses pieds des fleurs, des fruits et des
■bijoux.

La Fidélité (du côté du Salon de la Keine),
assise près d'un autel et tenant un cœur en-
flammé.

La Prudence (du côté des fenêtres), tenant
un miroir entouré d'un serpent.

La décoration de cette pièce était et est
encore complétée par la Jeunesse et la Vertu
présentant les deux princesses à la France,
de Natoire, et la Gloire s'emparant des en-
fants de France, de De Troy.

La Chasse du Tigre

Pour orner la galerie de ses petits apparte-
ments du château de Versailles, Louis XV,
en 1736, commanda une série de six chasses
étrangères : de Troy eut à faire la Chasse
du lion; Parrocel, la Cliasse de l'éléphant;
Vanloo, la Chasse de l'ours; Lancret, là
Chasse du léopard; Pater, la Chasse chi-
noise; à Boucher échut la Chasse du tigre.

Sauf celui de Pater, qui ne fut porté qu'à
2000 livres, ces différents tableaux furent

évalués 2i00 livres ; le 13 mars 1737 cette
somme fut comptée à Boucher (Exercice
1736) :

Au sieur Boucher, peintre, 1200 livres pour
faire avec les 1200 livres à luy ordonnés le
7 janvier 1737 le parfait payement de 2400 li-
vres à quoy monte un tableau représentant
la chasse du tigre qu'il a fait pour la petite
gallerie du château de Versailles pendant l'an-
née dernière.

C'est en cette môme pièce qu'un Inventaire
des tableaux qui se sont faits pour le ser-
vice du Roy depuis celui du mois d'avril
1722 jusqu'à 1737 (Archives Nationales,

01 1965) signale comme suit la composition
de Boucher :

Un tableau représentant des turcs qui com-
battent contre des tigres dont un paroit très
effrayé, dans le fond duquel paroit un beau
soleil, haut de 5 pieds 10 pouces sur 3 pieds
11 pouces de large, cintré parle haut à oreilles,
dans sa bordure dorée.

Ce tableau se trouve actuellement au
musée d'Amiens, où il fut envoyé en 1802,
avec la Chasse au crocodile, à l'occasion du
Congrès de la paix. Le catalogue l'intitule
par erreur la Citasse aux léopards : ce fut
Lancret, en effet, qui exécuta ce sujet ; d'après
ce même catalogue, ce tableau se trouvait
naguère à Trianon; il a ln>,74 de hauteur
sur l'»,29 de largeur; il fut gravé par
FHpart.

Au château de Fontainebleau

En 1737 Bouclier ne fut point oublié dans
la décoration de Fontainebleau, où il fut
employé avec Vanloo, Parrocel, Lancret,
Chavannes, de Troy, Natoire et Galloche.

Au prix fort de 2400 livres, il fit quatre
paysages pour les petits appartements de ce
château; le 4 décembre 1737 il était payé :

Au sieur Boucher, 2400 livres pour son paye-
ment de 4 tableaux représentant divers su-
jets de paysages qu'il a faits pour les petits
appartemens du château de Fontainebleau
pendant la présente année.

Ces quatre tableaux, l'Inventaire des Ta-
bleaux nouvellement faits pour le service
du Roy pendant l'année 1737 (Archives
Nationales, 01 1965) en donne la descrip-
tion, les mesures et l'emplacement.

Deux se trouvaient dans la « petite salle
à manger du roy contiguë à la grande »,
c'étaient :

Un tableau représentant un concert de deux
figures sur un fond de paysage, beaucoup de
plantes et d'herbages, un dome s'élève dans
le fond du tableau, cintré par le haut, à
oreilles par le bas, de 3 pieds 3 pouces sur

2 pieds 9 pouces ;

Un tableau représentant une femme qui
tient un pannier, une autre tient du poisson,
même forme et figure que le précédent.
 
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