Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

La chronique des arts et de la curiosité — 1896

DOI issue:
Nr. 2 (11 Janvier)
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.19744#0022
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
12

LA CHRONIQUE DES ARTS

Les Commandes officielles de tableaux

au xviii» siècle (1)

(Suite)

François BOUCHER

(Suite)

La Chasse du Crocodile

On a tu qu'en 1736 Louis XV avait orné
la galerie de ses petits appartements de Ver-
sailles d'une suite de chasses étrangères :
Boucher, à ce sujet, fit la Citasse du tigre.
En 1738, le roi lui commanda pour ces
mêmes appartements une Chasse du croco-
dile qui lui fut payée le même prix, le
20 avril 1739 (Exercice 1738) :

Au sieur Boucher, 1400 livres pour faire
avec les 1000 à luy ordonnez le 8 avril le par-
fait payement de 2400 livres à quoi monte un
tableau représentant la chasse du crocodille
qu'il a fait pour les petits appartemens du
Koy à Versailles pendant l'année dernière.

Les petits appartements que Louis XV
avait fait pratiquer clans l'attique des bâti-
ments qui environnaient la petite cour pour
« se retirer quand il veut être en particulier »
comprenaient trois pièces : la bibliothèque,
la salle à manger, la galerie. Dans sa Des-
cription de Versailles, en 1769, Piganiol de
la Force ne mentionne point ce tableau de
Boucher dans la galerie; assurément il en
avait été ôté, car ses dimensions, de tous
points identiques aux autres toiles de cette
pièce, comme aussi l'indication du sujet té-
moignent clairement que ce fut là sa desti-
nation primitive.

En février 1775 la Chasse du crocodile se
trouvait à la Surintendance des Bâtiments à
Versailles, où le graveur espagnol Molès de-
mandait et obtenait la permission de le
graver (Archives Nationales, O 1 1909).

En 1802 il fut envoyé au musée d'Amiens,
où il se trouve actuellement; ses dimensions
sont les mêmes que celles de la Chasse du
tigre.

Jeux d'enfants

Le 15 décembre 1738, on relève à l'actif de
Boucher l'ordonnance de paiement sui-
vante :

Au sieur Boucher, la somme de 500 livres
pour faire avec 1500 à lui ordonnez les 17 sep-
tembre et 5 novembre derniers le parfait
paiement à quoy montent deux tableaux, re-
présentant des jeux d'enl'ans qu'il a faits pour
le cabinet de la Beyne au château de Ver-
sailles dans la présente année.

Je n'ai point trouvé d'autres renseigne-

(1) Voir la Chronique des Arts du 2 mars au 1 mai et
dos 20 juin, 13 ot 27 juillet, 10 et 2i août, 7 septembre,
5 et 19 octobre, 9, 16 et 23 novembre, 14, 21 et 28 dé-
cembre 1S95 et 4 janvier 1S90.

monts sur ces tableaux; du reste, le cabinet
de la Reine a changé plusieurs fois de forme
au xviii<î siècle, et aujourd'hui il n'y a rien
à y rechercher. Cette même année 1738,
Huquier gravait, d'après Boucher, la série
des Jeux d'enfants: la Balançoire et le
Cheval fondu sont les morceaux les plus fa-
meux de cette suite; il n'est pas interdit de
supposer que ce furent eux que Boucher
exécuta pour le cabinet de la Reine ; ils n'y
restèrent pas longtemps, car ni Piganiol
et ni d'Argenville ne les y signalent.

Le prix de 1.000 livres où chacun fut payé
dénote, surtout à cette époque, d'assez fortes
dimensions.

Au château de Choisy

En 1741, une décoration nouvelle fut ré-
solue pour le château de Choisjr ; Francisque,
Carésme, Aubert, Dumont le Romain, et
surtout Oudry, Desportes et Bouclier furent
employés à cet effet. Bouclier, notamment,
de 1742 à 1745 fit 12 tableaux, dont il n'a
pas encore été parlé.

Pour en reconnaître 9 on n'a d'autre re-
cours qu'aux ordonnances de paiements,
qui n'offrent rien de très précis ; elles sont à
la date du 15 avril et du 31 octobre 1742 :

Au sr Boucher, peintre du Roy, la somme
de 900 livres pour son payement de trois
tableaux représentans divers sujets qu'il a
faits pour le château de Choisy pendant l'an-
née dernière.

Au sr Boucher, peintre du Koy, la somme de
400 livres pour faire avec 600 à luy ordonnés
le 3 du présent mois le parfait payement de
1000 livres à quoy ont été estimés 5 dessus de
porte et un tableau servant de devant de che-
minée qu'il a faits pour les appartemens au.
château de Choisy dans la présente année.

Le Voyage pittoresque des environs de
Paris de d'Argenville, ne mentionne à
Choisy aucun tableau de Boucher, et cepen-
dant il y en avait, on le voit, un lot assez
honorable. Pour identifier quelques unes des
pièces de cette commande il faut recourir à
l'Inventaire des tableaux du château de
Choisy-le-Roy fait le 30 mail792, et publié
dans la seconde partie des Archives du
musée des Monuments français.

Quand les tableaux de cette maison royale
en furent retirés pour aller au dépôt des Pe-
tits-Augustins, on y comptait alors cinq
pièces de Boucher ainsi réparties :

Au 1er étage, un paysage par Boucher, re-
présentant la vue d'un moulin de Charenton :
deux trumeaux représentant des groupes
d'enfants, peints par Boucher.

Au rez-de-chaussée du grand château, la
Toilette de Vénus et VAmour dans les bras
de sa mère, par Boucher.

Il faut donc reconnaître le Moulin de
Charenton, que grava Basan, pour l'un des
 
Annotationen