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La chronique des arts et de la curiosité — 1896

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Nr. 6 (8 Février)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19744#0057
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ET DE LA CURIOSITÉ

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tes, parmi lesquels une délicieuse tête d'en-
fant, en terre cuite, de M. Puech, et un por-
trait do femme, un peu trop « ratisse »,
comme on dit en argot de sculplcur, et qui
manque d'accent. A signaler encore une gra-
cieuse figurine de M. Mercié, Psyché, et une
Têle de saint Jean-Baptiste, de M. Ferrari.

EXPOSITION DES FEMMES PEINTRES
ET SCULPTEURS

Il me reste bien peu de place pour parler
de l'Union des Femmes Peintres et Sculp-
teurs, dont l'importance numérique aug-
mente chaque année. En ya-t-il de même de
l'importance artistique ? Evidemment non.
Parmi les quelques centaines de femmes
qui manient la brosse et l'ébauchoir, il en
est beaucoup qui ne manquent ni d'habileté
ni de goût : mais les plus renommées ne peu-
vent, dans l'art qu'elles exercent, soutenir
la comparaison avec leurs confrères du sexe
fort, et le ruban rouge, galamment offert, il
y a quelques années, à Mme Demont-Breton,
ne prouve pas que cette artiste doive aller de
pair avec MM. Détaille et Puvis de Cha-
vannes. Ces réserves faites, il convient de
rendre j ustice à ce vaillant groupe de fem-
mes, dont quelques-unes trouvent clans l'art
qu'elles cultivent une profession quelquefois
lucrative, et les autres un agréable et intelli-
gent passe-temps.

Ce sont les portraits qui dominent à l'ex-
position des Femmes-Artistes. Si l'on tient
compte de la difficulté vaincue, l'œuvre la
plus louable en ce genre est une vaste toile
de Mme de Sparre, qui a réuni autour d'une
table les portraits d'un père et de ses cinq
fils, tous plus ou moins olliciers ou fonc-
tionnaires d'un pays suédois ou norvégien.
Evidemment, cela ne rappelle que de loin les
tableaux de corporation de Frans Hais, et les
personnages sont un peu gauchement grou-
pés, mais il y a, çà et là, de bons morceaux
de peinture. Il faut également citer les por-
traits de M""" Choppart-Mazeau, Delacroix
et de Loghadès, de Mnes Laurent et Fontaine.
Parmi les paysagistes, je citerai tout d'abord
Mme La Vilette, qui expose deux vues de
nier d'une belle ampleur d'exécution, qui,
sans certains rochers et certains premiers
plans d'une exécution un peu molle, seraient
des œuvres complètes. J'ai noté aussi les
noms de Mlles Mathews, Darbour et Chene-
vière, de M"'es Baubry-Yaillant et Paton-
Comerre.

0. F.

Loin des parages où se tiennent d'ordinaire
les petits Salons, rue Madame, était ouverte
hier une intéressante exposition particu-
lière : celle d'une vingtaine d'études peintes,
rapportées de Belle Isle par M. Francis Au-
burtin. Récifs aux structures étranges, bat-
tus des vagues et ourlés d'écume; plages de
sable où vient s'épandre doucement le flot ;
criques rocheuses où l'eau se fonce et s'en-
dort, ou bien larges étendues scintillant sous

la pleine lumière ou colorées par les rayons
du couchant, sont rendus là d'une touche
large et savoureuse, avec une justesse d'ob-
servation et, en même temps, un sentiment
poétique qui valent d'être signalés.

A. M.

Académie des Inscriptions

Séance du 31 janvier 1896

Le catalogue des vases antiques du Louvre.—
M. Heuzey appelle tout particulièrement l'atten-
tion de l'Académie sur un travail de M. Edmond
Pottier, conservateur-adjoint des Musées natio-
naux, intitulé : Catalogue des vases antiques de
terre cuite du musée du Louvre, qu'il analyse
longuement.

C'est un petit ouvrage dont l'impression n'a
rien de commun, remarque M. Heuzey, avec celle
des elzévirs. Cette livrée plus que modeste, im-
posée aux notices du Louvre a d'ailleurs un but
très louable : celui de les rendre accessibles au
public à un prix très modique.

Le catalogue des vases antiques du Louvre ap-
partient à la catégorie des catalogues raisonnes,
c'est-à-dire qu'il ne comprend pas une simple
énumération et description des pièces exposées.
L'étude des vases grecs exige, en ettèt, une cer-
taine initiation pour que le public en comprenne
la portée et l'utilité.

L'introduction explique comment, au moyen de
ces peintures, on reconstitue l'aspect général des
grands tableaux de l'antiquité aujourd'hui dispa-
rus, le style des écoles, les procédés techniques.

Les chapitres qui suivent exposent surtout les
résultats historiques qu'on obtient en étudiant la
façon dont les vases voyagent, comment ils sont
importés de région en région, quelles relations ils
supposent entre les différents peuples du bassin
méditerranéen. Enfin, l'auteur cherche à en dé-
duire les lois simples qui ont présidé à la forma-
tion des arts du dessin dans l'antiquité.

L'Académie des inscriptions a témoigné de l'in-
térêt scientifique qui s'attachait à cette entreprise
en y souscrivant par une contribution importante
sur les fonds du legs Piot.

Les autels gallo-romains à Sarrebourg. —
M. Salomon Reinaeh communique les photogra-
phies de deux autels gallo-romains, récemment
découverts à Sarrebourg (ancien département de
la Meurthe), au cours de la construction d'une
caserne. Sur l'un de ces autels figure le dieu au
maillet gallo-romain, accompagné d'une divinité
féminine. Ce couple est connu depuis longtemps,
mais aucune inscription n'avait révélé encore les
noms des personnages ainsi groupés. L'autel de
Sarrebourg nous apprend qu'ils s'appelaient Su-
cellus et Nantosvelta. M. Michaelis, qui a publié
ce monument, croit pouvoir réfuter uue théorie
émise en France, d'après laquelle le dieu au mail-
let serait identique au dieu suprême des Gaulois,
que César appelle Disputer. M. Eeinach s'appli-
que à montrer que cette doctrine reste parfaite-
ment soutenablo et qu'au contraire la nouvelle
découverte tend à écarter l'opinion de ceux qui as-
similent le dieu au maillet au dieu romain Silva-
nus.
 
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