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LA CHRONIQUE DES ARTS
çaise, la Baratteuse de Millet, dessin re-
haussé de pastel, et, dans la salle des ivoires,
la belle Déposition de croix acquise récem-
ment.
**# Le Musée du Luxembourg a acquis, à
l'exposition du peintre-sculpteur Constantin
Meunier (galeries de l'Art nouveau), un ta-
bleau intitulé : Au pays noir.
**# M. Carpeaux, fils du grand sculpteur,
vient d'être nommé conservateur adjoint du
Musée de sculpture comparée du Trocadéro-
*** M. G. Enlart, ancien membre de l'École
française de Rome, vient d'être chargé d'une
mission dans l'île de Chypre à l'effet d'y étu-
dier les monuments d'architecture gothique
d'origine franque. Nos lecteurs se rappellent
que M. E. Bertaux a récemment analysé, dans
la Gazette (1), les savants travaux de M. En-
lart sur les origines françaises de l'architec-
ture gothique en Italie.
Mercredi, 4 mars, à 8 heures 3/4 du soir,
aura lieu, à la Sorbonne, sous le patronage
de la Société d'études italiennes, une confé-
rence de notre collaborateur M. Dimier, sur
Un initiateur italien de l'art français :
le Primatice.
Dans les dispositions testamentaires de
M. Poirson, peintre, récemment décédé à Pa-
ris, nous relevons les généreuses donations
suivantes :
100.000 francs à la Ville de Paris, pour per-
mettre à de jeunes peintres de se perfection-
ner dans leur art ;
80.000 francs au Musée du Louvre, pour
achat de tableaux ;
40.000 francs à la Société dite du baron Tay-
lor, pour subventions aux peintres nécessi-
teux.
**# Le Salon annuel de la Société lyon-
naise des Beaux-Arts vient d'être inauguré
officiellement par M. H. Boujon, directeur des
Beaux-Arts.
Le gouvernement persan a accordé
à la France le privilège exclusif de prati-
quer des fouilles sur toute l'étendue de l'em-
pire de Perse. Les lieux saints et vénérés :
mosquées, chapelles, cimetières, etc., sont
exceptés et intangibles. Un délégué du gouver-
nement du Schah assistera aux travaux de nos
savants, en facilitera l'exécution et veillera à
ce que les conditions soient respectées ; un
membre de la légation de France assistera
également aux fouilles.
L'administration des Beaux-Arts de Bel-
gique vient de faire deux acquisitions pour
les musées royaux de peinture et de sculp-
ture. Ce sont : 1° Un tableau de l'École de
Mantegna, représentant Le Christ entre
saint Thomas et saint Jean, très bon spé-
cimen du maître ; 2° Le buste en marbre de
Lady Jemina Lutton, par Michel Rysbrack,
le sculpteur anversois qui, en 1712, âgé d'une
(1) Gaz. des Beaux-Arts, 3« pér., t. XIV, p. 497.
vingtaine d'années seulement, s'établit en
Angleterre et y acquit une belle renommée.
**# Le Cercle de la Libre Esthétique de Bru-
xelles vient d'ouvrir, au Musée moderne, son
troisième Salon annuel. Les tableaux et por-
traits du peintre français Eugène Carrière,
les cristaux et les marqueteries d'Emile
Gallé, comptent parmi les principales attrac-
tions de l'exposition. On remarque aussi un
énorme tableau de M. Signac : « Au temps
d'harmonie; l'âge d'or dans l'avenir ».
Sir John Everett Millais a été élu, sa-
medi dernier, président de la Royal Academy
de Londres, en remplacement de feu lord
Leighton. Ce choix s'imposait, en quelque
sorte. Il serait, d'ailleurs, possible que la di-
rection de Millais eût un caractère libéral et
moins académique que celle de son illustre
prédécesseur. Bien que l'artiste ait nette-
ment renié les tendances qu'il professa dans
sa jeunesse, peut-être mettra-t-il fin à la scis-
sion qui divise l'école anglaise.
*** Le peintre hongrois Munkaczy qui, comme
on sait, habitait Paris depuis de longues an-
nées, va nous quitter pour devenir, à la de-
mande du gouvernement hongrois, directeur
du Musée national de Budapest, en remplace-
ment de M. Charles Pulszky.
#*# M. Hugo von Tschudi, directeur-adjoint
de la galerie de peinture et conservateur des
sculptures de la Renaissance au Musée de
Berlin, a été nommé, par l'Empereur d'Al-
lemagne, directeur de la Galerie nationale
de cette ville.
La Confédération helvétique éprouve,
elle aussi, le désir de transformer sa :mon-
naie. Nous avons sous les yeux la reproduction
de l'étalon de 5 fr. proposé par M. Fritz Lan-
dry. La nouveauté de l'avers consiste à avoir
copié au naturel le profil d'une jeune Suissesse,
à la lourde coiffure nattée, au corsage fleuri
d'edelweiss ; la tète, légèrement relevée, se
détache sur un fond de montagnes. Le revers
est constitué par un banal écusson sur champ
de feuilles de chône. L'ensemble est d'une
simplicité toute démocratique.
Le prétendu Raphaël de la collection
Scarpa, dont nous avons parlé récemment
dans la Gazette (numéro de janvier), a été
acquis par le Musée de Budapest.
PETITES EXPOSITIONS
A la salle Petit ont exposé MM. Bompard
et Thornley.
M. Bompard, après quelques essais heu-
reux dans différents genres, s'est, depuis
quelque temps, consacré à l'Algérie. Les
quatorze tableaux qu'il nous présente de ce
pays sont intéressants et consciencieusement
traités ; ils nous plairaient plus encore, sans
doute, s'ils n'évoquaient les grands noms
de Fromentin et de Guillaumet. C'est de ce
LA CHRONIQUE DES ARTS
çaise, la Baratteuse de Millet, dessin re-
haussé de pastel, et, dans la salle des ivoires,
la belle Déposition de croix acquise récem-
ment.
**# Le Musée du Luxembourg a acquis, à
l'exposition du peintre-sculpteur Constantin
Meunier (galeries de l'Art nouveau), un ta-
bleau intitulé : Au pays noir.
**# M. Carpeaux, fils du grand sculpteur,
vient d'être nommé conservateur adjoint du
Musée de sculpture comparée du Trocadéro-
*** M. G. Enlart, ancien membre de l'École
française de Rome, vient d'être chargé d'une
mission dans l'île de Chypre à l'effet d'y étu-
dier les monuments d'architecture gothique
d'origine franque. Nos lecteurs se rappellent
que M. E. Bertaux a récemment analysé, dans
la Gazette (1), les savants travaux de M. En-
lart sur les origines françaises de l'architec-
ture gothique en Italie.
Mercredi, 4 mars, à 8 heures 3/4 du soir,
aura lieu, à la Sorbonne, sous le patronage
de la Société d'études italiennes, une confé-
rence de notre collaborateur M. Dimier, sur
Un initiateur italien de l'art français :
le Primatice.
Dans les dispositions testamentaires de
M. Poirson, peintre, récemment décédé à Pa-
ris, nous relevons les généreuses donations
suivantes :
100.000 francs à la Ville de Paris, pour per-
mettre à de jeunes peintres de se perfection-
ner dans leur art ;
80.000 francs au Musée du Louvre, pour
achat de tableaux ;
40.000 francs à la Société dite du baron Tay-
lor, pour subventions aux peintres nécessi-
teux.
**# Le Salon annuel de la Société lyon-
naise des Beaux-Arts vient d'être inauguré
officiellement par M. H. Boujon, directeur des
Beaux-Arts.
Le gouvernement persan a accordé
à la France le privilège exclusif de prati-
quer des fouilles sur toute l'étendue de l'em-
pire de Perse. Les lieux saints et vénérés :
mosquées, chapelles, cimetières, etc., sont
exceptés et intangibles. Un délégué du gouver-
nement du Schah assistera aux travaux de nos
savants, en facilitera l'exécution et veillera à
ce que les conditions soient respectées ; un
membre de la légation de France assistera
également aux fouilles.
L'administration des Beaux-Arts de Bel-
gique vient de faire deux acquisitions pour
les musées royaux de peinture et de sculp-
ture. Ce sont : 1° Un tableau de l'École de
Mantegna, représentant Le Christ entre
saint Thomas et saint Jean, très bon spé-
cimen du maître ; 2° Le buste en marbre de
Lady Jemina Lutton, par Michel Rysbrack,
le sculpteur anversois qui, en 1712, âgé d'une
(1) Gaz. des Beaux-Arts, 3« pér., t. XIV, p. 497.
vingtaine d'années seulement, s'établit en
Angleterre et y acquit une belle renommée.
**# Le Cercle de la Libre Esthétique de Bru-
xelles vient d'ouvrir, au Musée moderne, son
troisième Salon annuel. Les tableaux et por-
traits du peintre français Eugène Carrière,
les cristaux et les marqueteries d'Emile
Gallé, comptent parmi les principales attrac-
tions de l'exposition. On remarque aussi un
énorme tableau de M. Signac : « Au temps
d'harmonie; l'âge d'or dans l'avenir ».
Sir John Everett Millais a été élu, sa-
medi dernier, président de la Royal Academy
de Londres, en remplacement de feu lord
Leighton. Ce choix s'imposait, en quelque
sorte. Il serait, d'ailleurs, possible que la di-
rection de Millais eût un caractère libéral et
moins académique que celle de son illustre
prédécesseur. Bien que l'artiste ait nette-
ment renié les tendances qu'il professa dans
sa jeunesse, peut-être mettra-t-il fin à la scis-
sion qui divise l'école anglaise.
*** Le peintre hongrois Munkaczy qui, comme
on sait, habitait Paris depuis de longues an-
nées, va nous quitter pour devenir, à la de-
mande du gouvernement hongrois, directeur
du Musée national de Budapest, en remplace-
ment de M. Charles Pulszky.
#*# M. Hugo von Tschudi, directeur-adjoint
de la galerie de peinture et conservateur des
sculptures de la Renaissance au Musée de
Berlin, a été nommé, par l'Empereur d'Al-
lemagne, directeur de la Galerie nationale
de cette ville.
La Confédération helvétique éprouve,
elle aussi, le désir de transformer sa :mon-
naie. Nous avons sous les yeux la reproduction
de l'étalon de 5 fr. proposé par M. Fritz Lan-
dry. La nouveauté de l'avers consiste à avoir
copié au naturel le profil d'une jeune Suissesse,
à la lourde coiffure nattée, au corsage fleuri
d'edelweiss ; la tète, légèrement relevée, se
détache sur un fond de montagnes. Le revers
est constitué par un banal écusson sur champ
de feuilles de chône. L'ensemble est d'une
simplicité toute démocratique.
Le prétendu Raphaël de la collection
Scarpa, dont nous avons parlé récemment
dans la Gazette (numéro de janvier), a été
acquis par le Musée de Budapest.
PETITES EXPOSITIONS
A la salle Petit ont exposé MM. Bompard
et Thornley.
M. Bompard, après quelques essais heu-
reux dans différents genres, s'est, depuis
quelque temps, consacré à l'Algérie. Les
quatorze tableaux qu'il nous présente de ce
pays sont intéressants et consciencieusement
traités ; ils nous plairaient plus encore, sans
doute, s'ils n'évoquaient les grands noms
de Fromentin et de Guillaumet. C'est de ce