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La chronique des arts et de la curiosité — 1896

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Nr. 11 (14 Mars)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19744#0113
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ET DE LA CURIOSITÉ

103

s'est fondée dans le but de publier et d'exécuter
ses œuvres. Mais, eu France, il est à peu près in-
connu, même des amateurs de musique ancienne.
C'est Purcell pourtant qui a frayé la route à l'au-
teur du Messie, et il est facile de se rendre
compte, en examinant ses partitions, du degré
de parenté des deux maîtres. Hamdel s'est ins-
piré des inventions tant mélodiques qu'harmo-
niques de Purcell, mais comme il leur a donné
une expression supérieure et un développement
que louriauteur était incapable de concevoir, il l'a
naturellement fait oublier. L'air de ténor qu'a
chanté M. Warmbrodt et le duo avec chœurs que
M™c José Maya et M. Ghallet ont dit ensuite ont
à propos réhabilité, dans l'estime des connais-
seurs, la mémoire du vieux maître anglais.

On pourrait écrire une longue étude sur l'admi-
rable cantate de J. S. Bach que MM. d'Indy et
Bordes nous ont fait entendre dans la seconde
partie. Gomme richesse de successions d'accords,
comme largeur et limpidité de pensée, cette com-
position abonde en traits de génie qui, tous, mé-
riteraient d'être étudiés en détail. Nous ne pou-
vons ici que mentionner la pure beauté d'ensem-
ble de l'œuvre de Bach. Le premier chœur « Dieu
bien-aimé » qui donne son titre à la cantate est
certainement une des plus saissisantes inven-
tions de la musique avant. Beethoven. Un pizzi-
cato obstiné des instruments à cordes dessine
l'accompagnement pendant que les hautbois dia-
loguent sur une mélodie d'une adorable suavité et
qu'une ilùte solo fait entendre à l'aigu des notes
répétées donnant l'impression d'un lointain scin-
tillement d'étoiles. Le chœur à plusieurs reprises
vient insérer dans cette trame orchestrale un
chant large et soutenu du sentiment le plus
profond. C'est d'une indescriptible poésie.

L'air de ténor qui suit est un peu affaibli par
ce magnifique début. Il est cependant fort beau
en son recueillement attendri. Nous le préférons
de beaucoup à l'air de basse assez formel qui vient
après. Le choral final — d'un caractère mystique
et d'une suavité d'harmonie analogues à ceux du
chœur de début — forme une conclusion digne
en tous points de l'œuvre. Les soli de « Dieu bien-
aimé » ont été dits d'une façon très satisfaisante
par Mmcs Lovano et José Maya et MM. Warm-
brodt et Challet. Les chœurs et l'orchestre se sont
de même distingués sous l'artistique direction de
M. d'Indy.

P. D.

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REVUE DES REVUES

-f- Revue Marne (15 mars). — Article de
M. Henri Guerlin sur les Artistes japonais, of-
frant un bon résumé de la peinture japonaise, et
particulièrement de l'œuvre d'Hokousaï (5 illus-
trations).

= Kunstchronik (5 mars). - M. A. Aubert con-
sacre une étude critique à un paysagiste allemand
aujourd'hui très oublié, bien qu'il compte « parmi
les esprits les plus profonds qu'il y ait dans l'art
allemand », Iv. David Friedrich (1774-1840).
Comme son ami et compatriote, le peintre Otto
Runge — un des précurseurs de la peinture de
plein air — c'était un esprit enthousiaste, aux

idées romantiques, et dans ses œuvres pleines de
sentiment et de mélancolie il cherchait surtout à
rendre l'impression causée par la nature à certains
instants; le sujet n'était qu'accessoire et ne lui
importait qu'en tant qu'il traduisait 1' « état
d'âme » qu'il voulait exprimer.

— Zeitschrift fur christliche Kunst (VIIIe
année, 12e fascicule). — M. A. Strœter accompagne
d'une substantielle notice historique et critique
une reproduction hors texte de la célèbre estampe
de Durer Saint Eustache ou Saint Hubert (1504).

— L'église Saint-Lucien de Coire, par M. W.
Offmann (fin): étude très documentée sur sa
crypte, construite par l'évèque Valentian (mort en
548), dont on voit là le tombeau.

X Die Kunst unserer Zeit (VII0 année,
4S fascicule). — Étude détaillée de M.MaxNonnen-
bruch sur le peintre anglais Robert Fowler, au-
teur de nombreux tableaux mythologiques et allé-
goriques (plusieurs belles héliogravures).

BIBLIOGRAPHIE

Caen illustré, texte par M. E. de Beaurepaire,
eaux-fortes de M. P.-Paulin Carronniek. —
1 vol. in-4°; Caen. Imp. Le Blanc Ilardel, 189 j.

La ville de Caen jouit d'un haut renom litté-
raire et artistique; elle possède des annales glo-
rieuses; elle montre d'incomparables monuments,
et, comme les cités riches, elle laisse en ruine
des édifices hors ligne, dont un seul ferait l'or-
gueil d'une autre ville ; cité de haut savoir,
métropole de l'art normand, siège de facultés cé-
lèbres, elle vit sur un passé glorieux et ne se
préoccupe point outre mesure des richesses d'art
dont elle est détentrice.

C'est à lui faire connaître ces multiples ri-
chesses que tend la nouvelle publication.

Un éditeur caennais, M. Le Blanc Hardel, qui,
au cours d'une carrière honorable, se fit honneur
de publier tout ce qui intéressait l'art ou l'his-
toire de sa région, voulut, avant de prendre sa
retraité, consacrer à la gloire de sa ville natale
un livre de choix qui serait le couronnement de
son œuvre.

Pour ce faire, il s'adressa à un érudit caennais,
M. de Beaurepaire, dont la compétence est aussi
indiscutée qu'indiscutable, et à un aquafortiste
local, M. Paulin Garbonnier, dont le talent était
universellement reconnu et apprécié. De cette col-
laboration est résultée une œuvre singulièrement
attachante, et ce Caen illustré peut compter au
nombre des publications les plus intéressantes
qui aient paru depuis quelque temps.

Le texte en est écrit d'un style sobre et précis,
savant sans pédanterie, exact sans minutie, et
réunissant ce mérite si rare de pouvoir contenter
à la fois l'érudit passionné et le mondain curieux
seulement de renseignements faciles. C'est un
travail excellent, une œuvre foncièrement bien-
faisante, et qui aura sans doute pour résultat de
de donner le goût des belles choses d'art ;i une
 
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