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LA CHRONIQUE DES ARTS
L'Exposition nationale do l'eau-forle
moderne, à l'École des Beaux-Arts, a été inau-
gurée mardi, à 2 h. 1/2, sous la présidence de
M. Henri Roujon, directeur des Beaux-Arts,
qui a été reçu à son arrivée par les membres
du comité de l'Exposition et de la Société des
Aquafortistes français.
*** Le comité de la Société des Artistes
français (Salon des Champs-Elysées) vient de
décider que le vote des médailles d'honneur
pour le Salon de 1896 aurait lieu le jeudi
28 mai.
Le Salon sera fermé le vendredi 29 pour le
vote des récompenses et travaux intérieurs.
Réouverture le samedi 30 mai.
Voici le signalement des objets dérobés
au musée de Bourges, ainsi que nous l'an-
noncions précédemment :
1» Une boîte à hosties en cuivre doré, dé-
corée d'émaux de Limoges, avec un couvercle
de forme conique, xnr> siè'Ie. Diamètre : 0.055;
2° La Tentation de saint Antoine, plaque
d'émail colorié avec rehauts d'or sur fond
bleu, dans un encadrement, fleuronné signé :
Laudin. aux fauxbourgs deMagnige à Li-
moges, sur le revers teimégros bleu. xvne siè-
cle. Dimensions : 19 c. sur 16 c. ;
S» Une bourse décurie de deux médaillons
de forme ovale en émail colorié, représentant :
l'un, un personnage tenant un bâton de maré-
chal ; l'autre, une dame de la cour ayant un
petit chien sur ses genoux, fin xvn° siècle.
Hauteur, 105 millim., larg., 80 millim.:
4° Le Baiser de Judas, plaque en émail
colorié, rehaussé d'or, xvi° siècle. Dimensions :
14 c. sur 11 c. ;
5° Un petit médaillon représentant, à l'a-
vers, le portrait d'une dame ; au revers, l'Amour
vainqueur. Peinture sur émail par Petitot,
xviie siècle ;
6» La Descente de croix, émail colorié sur
fond noir semé de larmes d'or, monté dans un
encadrement de cuivre ciselé.
**# Un tableau d'une grande valeur, d'Ad.
van Ostade, représentant un Buveur fumant
sa pipe, vient d'être volé à la Galerie d'Hci-
delberg.
^**M. Frémiet, membre de l'Institut, maître
de dessin appliqué à l'étude des animaux,
commencera ses leçons le lundi 11 mai 1896, à
quatre heures, et les continuera les mercredi,
vendredi et lundi suivants, à la même heure,
dans la salle des cours de dessin (porte d'Aus-
terlitz).
**# La première vacation de la vente Lucien
Doucet, à la galerie Georges Petit, a produit
25.000 fr. Avant les enchères, l'État avait acheté
à l'amiable le Portrait de mes Parents, une
des meilleures œuvres de l'artiste, qui figura
au Salon de 1891.
La seconde vacation, contenant de nom-
breuses œuvres offertes par des confrères du
défunt, a produit une somme presque égale.
-.--^iiûi-—r ,
La « Diane au bain » de Watteau
Lundi dernier, la Diane au bain, de
Watteau, était adjugée au prix de cent sept
mille francs à Mme ia comtesse de Casa
Miranda (Christine Nillson). Quelques jour-'
naux avaient insisté pour que le Louvre
s'en rendit acquéreur; mais, ce n'est pas la
première fois que le tableau était offert aux
amateurs parisiens. Il passait pour disparu
en Angleterre, lorsqu'en 1890, M. Stéphane
Bourgeois le rapporta de Londres et l'exposa
en compagnie de la célèbre toile appelée « le
Rembrandt du Pecq ». A cette époque,
la campagne ouverte par la presse et l'opi-
nion publique aboutit à une demande de
crédits, qui fut déposée au Parlement. En
mai 1890, la Chambre refusa de prendre en
considération la demande de 250.000 francs
pour achats à faire à la vente Piot (il s'agis-
sait des deux Anges de Donatello et de la
tête de bronze de Michel-Ange) et pour l'ac-
quisition de la Baigneuse. « L'affaire, disait
alors la Chronique des Arts (1), avait été
mal engagée; on avait' eu tort de lier en-
semble deux causes qui n'avaient rien de
commun», et nous faisions ressortir l'incon-
vénient qu'il y avait à annoncer le prix
auquel on s'arrêterait dans le jeu des suren-
chères.
Rappelons que la Gazette des Beaux Arts
a publié un fac-similé de la gravure d'Acle-
line (2), et que, lorsqu'il connut le tableau
retour d'Angleterre, Paul Mantz n'hésitait
pas à le placer à côté des chefs-d'œuvres du
maître (3).
-~»-080"«*--
PETITES EXPOSITIONS
EXPOSITION DE LITHOGRAPHIES DIS M. CH. DULAC
Ce n'est pas qu'aux Salons qu'il faut, en ce
moment, se mettre en quête d'oeuvres origi-
nales et belles : on en trouvera — sans tant
chercher —dans deux expositions particulières
qui viennent d'ouvrir : l'une, à La Bodinière
(dont nous reparlerons plus en détail), où l'ex-
cellent et si divers artiste qu'est M. Henri
Guérard a réuni ses travaux de peinture, de
gravure à l'eau-forte et sur buis, de po'ychro-
mie, etc., de ces dernières années ; l'autre,
chez Le Barc de Bouteville, nous offrant des
lithographies d'un jeune artiste qui expose
pour la première fois, croyons-nous, un en-
semble d'œuvres important, M. Charles Dulac.
Esprit méditfttif, épris de beautés nubles et
délicates, âme tendre et sensitive de poète
en même temps qu'artiste plein de savoir et
de probité, tel nous apparaît M. Dulac en ces
(1) Chronique des Arts, 31 mai 1890, p. 171.
(2) Gazette des Beaux-Arts, 1890 (1ersera.), p.141.
(%)Ibid, p. 226.
LA CHRONIQUE DES ARTS
L'Exposition nationale do l'eau-forle
moderne, à l'École des Beaux-Arts, a été inau-
gurée mardi, à 2 h. 1/2, sous la présidence de
M. Henri Roujon, directeur des Beaux-Arts,
qui a été reçu à son arrivée par les membres
du comité de l'Exposition et de la Société des
Aquafortistes français.
*** Le comité de la Société des Artistes
français (Salon des Champs-Elysées) vient de
décider que le vote des médailles d'honneur
pour le Salon de 1896 aurait lieu le jeudi
28 mai.
Le Salon sera fermé le vendredi 29 pour le
vote des récompenses et travaux intérieurs.
Réouverture le samedi 30 mai.
Voici le signalement des objets dérobés
au musée de Bourges, ainsi que nous l'an-
noncions précédemment :
1» Une boîte à hosties en cuivre doré, dé-
corée d'émaux de Limoges, avec un couvercle
de forme conique, xnr> siè'Ie. Diamètre : 0.055;
2° La Tentation de saint Antoine, plaque
d'émail colorié avec rehauts d'or sur fond
bleu, dans un encadrement, fleuronné signé :
Laudin. aux fauxbourgs deMagnige à Li-
moges, sur le revers teimégros bleu. xvne siè-
cle. Dimensions : 19 c. sur 16 c. ;
S» Une bourse décurie de deux médaillons
de forme ovale en émail colorié, représentant :
l'un, un personnage tenant un bâton de maré-
chal ; l'autre, une dame de la cour ayant un
petit chien sur ses genoux, fin xvn° siècle.
Hauteur, 105 millim., larg., 80 millim.:
4° Le Baiser de Judas, plaque en émail
colorié, rehaussé d'or, xvi° siècle. Dimensions :
14 c. sur 11 c. ;
5° Un petit médaillon représentant, à l'a-
vers, le portrait d'une dame ; au revers, l'Amour
vainqueur. Peinture sur émail par Petitot,
xviie siècle ;
6» La Descente de croix, émail colorié sur
fond noir semé de larmes d'or, monté dans un
encadrement de cuivre ciselé.
**# Un tableau d'une grande valeur, d'Ad.
van Ostade, représentant un Buveur fumant
sa pipe, vient d'être volé à la Galerie d'Hci-
delberg.
^**M. Frémiet, membre de l'Institut, maître
de dessin appliqué à l'étude des animaux,
commencera ses leçons le lundi 11 mai 1896, à
quatre heures, et les continuera les mercredi,
vendredi et lundi suivants, à la même heure,
dans la salle des cours de dessin (porte d'Aus-
terlitz).
**# La première vacation de la vente Lucien
Doucet, à la galerie Georges Petit, a produit
25.000 fr. Avant les enchères, l'État avait acheté
à l'amiable le Portrait de mes Parents, une
des meilleures œuvres de l'artiste, qui figura
au Salon de 1891.
La seconde vacation, contenant de nom-
breuses œuvres offertes par des confrères du
défunt, a produit une somme presque égale.
-.--^iiûi-—r ,
La « Diane au bain » de Watteau
Lundi dernier, la Diane au bain, de
Watteau, était adjugée au prix de cent sept
mille francs à Mme ia comtesse de Casa
Miranda (Christine Nillson). Quelques jour-'
naux avaient insisté pour que le Louvre
s'en rendit acquéreur; mais, ce n'est pas la
première fois que le tableau était offert aux
amateurs parisiens. Il passait pour disparu
en Angleterre, lorsqu'en 1890, M. Stéphane
Bourgeois le rapporta de Londres et l'exposa
en compagnie de la célèbre toile appelée « le
Rembrandt du Pecq ». A cette époque,
la campagne ouverte par la presse et l'opi-
nion publique aboutit à une demande de
crédits, qui fut déposée au Parlement. En
mai 1890, la Chambre refusa de prendre en
considération la demande de 250.000 francs
pour achats à faire à la vente Piot (il s'agis-
sait des deux Anges de Donatello et de la
tête de bronze de Michel-Ange) et pour l'ac-
quisition de la Baigneuse. « L'affaire, disait
alors la Chronique des Arts (1), avait été
mal engagée; on avait' eu tort de lier en-
semble deux causes qui n'avaient rien de
commun», et nous faisions ressortir l'incon-
vénient qu'il y avait à annoncer le prix
auquel on s'arrêterait dans le jeu des suren-
chères.
Rappelons que la Gazette des Beaux Arts
a publié un fac-similé de la gravure d'Acle-
line (2), et que, lorsqu'il connut le tableau
retour d'Angleterre, Paul Mantz n'hésitait
pas à le placer à côté des chefs-d'œuvres du
maître (3).
-~»-080"«*--
PETITES EXPOSITIONS
EXPOSITION DE LITHOGRAPHIES DIS M. CH. DULAC
Ce n'est pas qu'aux Salons qu'il faut, en ce
moment, se mettre en quête d'oeuvres origi-
nales et belles : on en trouvera — sans tant
chercher —dans deux expositions particulières
qui viennent d'ouvrir : l'une, à La Bodinière
(dont nous reparlerons plus en détail), où l'ex-
cellent et si divers artiste qu'est M. Henri
Guérard a réuni ses travaux de peinture, de
gravure à l'eau-forte et sur buis, de po'ychro-
mie, etc., de ces dernières années ; l'autre,
chez Le Barc de Bouteville, nous offrant des
lithographies d'un jeune artiste qui expose
pour la première fois, croyons-nous, un en-
semble d'œuvres important, M. Charles Dulac.
Esprit méditfttif, épris de beautés nubles et
délicates, âme tendre et sensitive de poète
en même temps qu'artiste plein de savoir et
de probité, tel nous apparaît M. Dulac en ces
(1) Chronique des Arts, 31 mai 1890, p. 171.
(2) Gazette des Beaux-Arts, 1890 (1ersera.), p.141.
(%)Ibid, p. 226.