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LA CHRONIQUE DES ARTS
de ses bonnes et belles actions négatives et
positives, accomplies, on peut le dire, sur la
brèche.
A. R.
NOUVELLES
L'empereur Nicolas II a ouvert solen-
nellement mardi dernier, au palais de la So-
ciété impériale de l'encouragement aux arts,
à Saint-Pétersbourg, l'exposition des œuvres
d'art au profit des sœurs de la Groix-Kouge
russe, en présence de la famille impériale, des
membres de l'ambassade de France, des mi-
nistres, des conseillers d'État, des sénateurs
et des représentants des institutions artisti-
ques.
L'Empereur a acheté les tableaux de M. Fla-
meng : Napoléon avec le roi de Rome, et de
M. J. Lefebvre: Madeleine clans la grotte;
l'Impér atrice, une aquarelle de Mmc Contai :
Fleur du printemps, et une Vue de Paris
de M. Luigi Loir.
M. Bogolubotï, le peintre russe récem-
ment décédé, a légué, dit-on, sa fortune au
musée Badistchef, fondé par lui à Saratow,
ainsi qu'à l'école de dessin annexée à ce
musée. Les collections de l'artiste sont déjà
placées dans ce musée, pour lequel il avait
fait, en France, des achats importants.
On vient, dit le Journal des Débats, de
découvrir, à Milan, dans l'église Saint Satyre,
sous le badigeon d'une des chapelles du tran-
sept, trois remarquables figures de saints
peintes à fresques par le Borgognone. Elles
faisaient partie de la décoration originaire de
l'église que l'artiste entreprit vers 1490;
d'autres fragments de cette décoration avaient
déjà été retrouvés dans une autre chapelle il
y a une vingtaine d'années. A cause du mau-
vais état de la muraille, on les avait, à cette
époque, transportés au musée Brera où ils
sont exposés, dans la salle des fresques, près
des peintures de Luini. Les figures récem-
ment découvertes ont aussi été fort dégradées
par l'humidité, surtout dans la partie infé-
rieure ; elles présentent cependant assez d'in-
térêt pour qu'on ait résolu de les sauver et de
les réunir aux fragments déjà exposés dans
■la galerie de peinture.
Nous extrayons du rapport dressé par
M. Georges Berger, au nom de la Commis-
sion du budget (Beaux-Arts), les lignes sui-
vantes qui nous apportent de bonnes et de
mauvaises nouvelles :
Achèvement de l'escalier Daru
. Travaux commencés et pour lesquels 100.000
francs (y compris le crédit de 1896) sont deja
engagés ; la dépense totale prévue étant de àÀi.m)
francs, il reste 222.000 fr. à accorder pour l'achè-
vement de ce travail. Le budget de 1897 fournira
50.000 fr.
Aménagement de la salle des Étals
Les espaces de l'ancienne salle des Étàts, pro-
jetée sous l'Empire, serviront à la création d'un
vaste hall où sera exposée la série des grandes
toiles de Bubens, et à l'aménagement de qua-
torze petites salles de peintures où l'on pourra
faire voir enfin et admirer tant de chefs-d'œuvre
de petites dimensions qui, actuellement, vu le
manque de place dans les galeries, sont étouffés
sous d'immenses cadres sans le champ néces-
saire pour les faire valoir. Il y a là un point
d'honneur national auquel il faut donner satis-
faction, afin de montrer que, dans notre grand
musée du Louvre, nous sommes aussi soucieux
qu'à l'étranger de mettre en valeur les maîtres
dont nous possédons les œuvres. L'aménagement
de la salle dis États, pour laquelle la Commis-
sion, d'accord avec l'architecte, prévoyait une
dépense de 463.000 fr. pour le gros œjvre, a été
commencé cette année à l'aide d'un crélit de
80.000 fr. 11 reste donc à prévoir une somme de
388.000 fr., sur laquelle le budget de 1897 fournira
une seconde allocation.
La grande galerie du bord de l'eau pourra ainsi
être dégagée. Tous les tableaux exposés dans
cette gabrie sur la paroi du nord sont déplora-
blemt nt éclairés ; il aurait fallu, pour les mettre en
bon jour, répartir des châssis vitrés sur les ram-
pants du toit faisant face au midi. L'effet déplo-
rable de ces châssis vus du dehors aurait gâté
l'admirable ordonnance architecturale de la façade
du quai.
Le rapport de la Commission comportait encore
une somme de 432.000 fr. pour achever l'escalier
Mollien, opération très désirable qui serait digne
d'être menée de front avec l'achèvement de l'esca-
lier Daru et l'aménagement de la salle des États,
afin de compléter l'installation intérieure du
palais du Louvre.
Voici, prise à la même source, la liste des
principaux achats effectués par le Louvre en
1896 et dont les chiffres ont souvent été faus-
sement rapportés :
Peinture. — 1 tableau de Lawrence, 75.000 fr.,
payables en deux annuités.
Peinture. — 1 tableau du Térugin, 150.000 fr.,
payables en deux annuités.
Objets du moyen âge. — 1 groupe en ivoire,
25.000 fr., payables en deux annuités.
Antiques. — 1 tête bronze antique. 25.000 fr.,
payables en deux annuités.
Antiques. — 1 lot de bijoux en or, de Bosco-
reale, 25.000 fr., payables en deux annuités.
Sculpture. — 1 groupe en bois peint, de la
Benaissance, 50.000 fr., payables en deux an-
nuités.
Antiques. — 1 tiare en or et bijoux, 200.000 fr.,
payables en trois annuités.
LA CHRONIQUE DES ARTS
de ses bonnes et belles actions négatives et
positives, accomplies, on peut le dire, sur la
brèche.
A. R.
NOUVELLES
L'empereur Nicolas II a ouvert solen-
nellement mardi dernier, au palais de la So-
ciété impériale de l'encouragement aux arts,
à Saint-Pétersbourg, l'exposition des œuvres
d'art au profit des sœurs de la Groix-Kouge
russe, en présence de la famille impériale, des
membres de l'ambassade de France, des mi-
nistres, des conseillers d'État, des sénateurs
et des représentants des institutions artisti-
ques.
L'Empereur a acheté les tableaux de M. Fla-
meng : Napoléon avec le roi de Rome, et de
M. J. Lefebvre: Madeleine clans la grotte;
l'Impér atrice, une aquarelle de Mmc Contai :
Fleur du printemps, et une Vue de Paris
de M. Luigi Loir.
M. Bogolubotï, le peintre russe récem-
ment décédé, a légué, dit-on, sa fortune au
musée Badistchef, fondé par lui à Saratow,
ainsi qu'à l'école de dessin annexée à ce
musée. Les collections de l'artiste sont déjà
placées dans ce musée, pour lequel il avait
fait, en France, des achats importants.
On vient, dit le Journal des Débats, de
découvrir, à Milan, dans l'église Saint Satyre,
sous le badigeon d'une des chapelles du tran-
sept, trois remarquables figures de saints
peintes à fresques par le Borgognone. Elles
faisaient partie de la décoration originaire de
l'église que l'artiste entreprit vers 1490;
d'autres fragments de cette décoration avaient
déjà été retrouvés dans une autre chapelle il
y a une vingtaine d'années. A cause du mau-
vais état de la muraille, on les avait, à cette
époque, transportés au musée Brera où ils
sont exposés, dans la salle des fresques, près
des peintures de Luini. Les figures récem-
ment découvertes ont aussi été fort dégradées
par l'humidité, surtout dans la partie infé-
rieure ; elles présentent cependant assez d'in-
térêt pour qu'on ait résolu de les sauver et de
les réunir aux fragments déjà exposés dans
■la galerie de peinture.
Nous extrayons du rapport dressé par
M. Georges Berger, au nom de la Commis-
sion du budget (Beaux-Arts), les lignes sui-
vantes qui nous apportent de bonnes et de
mauvaises nouvelles :
Achèvement de l'escalier Daru
. Travaux commencés et pour lesquels 100.000
francs (y compris le crédit de 1896) sont deja
engagés ; la dépense totale prévue étant de àÀi.m)
francs, il reste 222.000 fr. à accorder pour l'achè-
vement de ce travail. Le budget de 1897 fournira
50.000 fr.
Aménagement de la salle des Étals
Les espaces de l'ancienne salle des Étàts, pro-
jetée sous l'Empire, serviront à la création d'un
vaste hall où sera exposée la série des grandes
toiles de Bubens, et à l'aménagement de qua-
torze petites salles de peintures où l'on pourra
faire voir enfin et admirer tant de chefs-d'œuvre
de petites dimensions qui, actuellement, vu le
manque de place dans les galeries, sont étouffés
sous d'immenses cadres sans le champ néces-
saire pour les faire valoir. Il y a là un point
d'honneur national auquel il faut donner satis-
faction, afin de montrer que, dans notre grand
musée du Louvre, nous sommes aussi soucieux
qu'à l'étranger de mettre en valeur les maîtres
dont nous possédons les œuvres. L'aménagement
de la salle dis États, pour laquelle la Commis-
sion, d'accord avec l'architecte, prévoyait une
dépense de 463.000 fr. pour le gros œjvre, a été
commencé cette année à l'aide d'un crélit de
80.000 fr. 11 reste donc à prévoir une somme de
388.000 fr., sur laquelle le budget de 1897 fournira
une seconde allocation.
La grande galerie du bord de l'eau pourra ainsi
être dégagée. Tous les tableaux exposés dans
cette gabrie sur la paroi du nord sont déplora-
blemt nt éclairés ; il aurait fallu, pour les mettre en
bon jour, répartir des châssis vitrés sur les ram-
pants du toit faisant face au midi. L'effet déplo-
rable de ces châssis vus du dehors aurait gâté
l'admirable ordonnance architecturale de la façade
du quai.
Le rapport de la Commission comportait encore
une somme de 432.000 fr. pour achever l'escalier
Mollien, opération très désirable qui serait digne
d'être menée de front avec l'achèvement de l'esca-
lier Daru et l'aménagement de la salle des États,
afin de compléter l'installation intérieure du
palais du Louvre.
Voici, prise à la même source, la liste des
principaux achats effectués par le Louvre en
1896 et dont les chiffres ont souvent été faus-
sement rapportés :
Peinture. — 1 tableau de Lawrence, 75.000 fr.,
payables en deux annuités.
Peinture. — 1 tableau du Térugin, 150.000 fr.,
payables en deux annuités.
Objets du moyen âge. — 1 groupe en ivoire,
25.000 fr., payables en deux annuités.
Antiques. — 1 tête bronze antique. 25.000 fr.,
payables en deux annuités.
Antiques. — 1 lot de bijoux en or, de Bosco-
reale, 25.000 fr., payables en deux annuités.
Sculpture. — 1 groupe en bois peint, de la
Benaissance, 50.000 fr., payables en deux an-
nuités.
Antiques. — 1 tiare en or et bijoux, 200.000 fr.,
payables en trois annuités.