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La chronique des arts et de la curiosité — 1902

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Nr. 23 (7 Juin)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19757#0188
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l'8 LA CHRONIQUE DES ARTS

Presse artistique ; G. Lafonestre, conservateur
du musée du Louvre ; Roger Marx, inspecteur
général des musées ; André Michel, conserva-
teur des musées nationaux, etc.

L'exposition aura lieu à l'École des Beaux-
Arts, quai Malaquais.

La Société des Artistes décorateurs, dont
nous avons annoncé l'an dernier la création,
vient de constituer une section dite « Section de
l'Art rustique », et, désireuse de mettre en
vue les créations du paysan, que jusqu'ici les
expositions industrielles ont dédaignées au
profit d'objets de faux luxe, souvent moins
sincères, prépare une exposition d'art rustique
où ne seront acceptées que des œuvres origi-
nales portant le nom d'un ouvrier de campagne,
et d'une inspiration réellement rustique. Dans
ce but, elle fait appel à tous ceux qui s'inté-
ressent aux manifestations de l'esprit artistique
à la campagne et elle recevra avec reconnais-
sance lei indications qui lui seront fournies
sur les ouvriers et les paysans travaillant
encore en province « à leur idée » et faisant
« à la mode du pays » des objets usuels et d'un
caractère local.

Toutes les communications devront être
adressées à MM. Pierre Hoche, sculpteur, 25,
rue Vaneau.

A l'occasion du récent concours musical
de Montélimar, M. Georges Lemaire a exécuté
une médaille représentant, à l'avers, la Musi-
que planant au-dessus de la ville de Monté-
limar, et, au revers, un cartouche central des-
tiné à recevoir le nom du lauréat et entouré
d'une banderole où se lisent les premières
notes de la Marseillaise.

La protestation que nous avions formulée,
avec plusieurs de nos confrères, contre la des-
truction projetée de la chaussée historique de
Taillebourg, a été entendue. Ordre a été donné
à la compagnie des tramways, annonce la
Revue de Sainlonge et d'Aunis, de respecter
le plus possible le caractère du monument et
de ne faire que les constructions, réparations
et modifications strictement nécessaires. Deux
membres du Conseil général de la Charente-
Inférieure et la Commission des arts et mo-
numents doivent s'entendre dans ce but avec
les ingénieurs.

On s'occupe actuellement, à Bruges, du
placement des peintures réunies par l'Exposi-
tion des Primitifs flamands. L'ensemble of-
frira plus de trois cents œuvres. L'Angleterre
contribue pour près de soixante-dix tableaux.
Le duc de Devonshire a envoyé son fameux
van Eyck et son triptyque de Memling. Le mu-
sée de Munich expose son précieux ensemble
des Sept joies de Marie de Memling ; le
prince Doria, sa célèbre Déposition de Croix;
la prince de Liechtenstein donne sept pein-
tures de sa galerie. Bref, les principales col-
lections européennes seront représentées. Le
contingent de Memling, seul, comprendra plus
de trente peintures. M. W. H. James Weale
s'est chargé de la rédaction du catalogue, le-
quel deviendra ainsi un document de première
importance.

La Ronde de nuit va enfin être exposée
dans les conditions d'éclairage qui l'avaient

mise en valeur de façon si inattendue à l'expo-
sition Rembrandt, en 1898. Une commission
nommée par le gouvernement hollandais vient,
par 22 voix contre 2, de décider l'érection d'un
local spécial, avec éclairage de côté, qu'on
estime devoir coûter 73.000 florins.

Le Musée des Arts décoratifs

AU PAVILLON DE MARSAN

Le Musée des Arts décoratifs, qui doit être
installé au Pavillon de Marsan, n'est encore
qu'entr'ouvert. Mais l'Union Centrale n'a pas
voulu attendre son achèvement pour faire
connaître au public quelques-unes de ses
précieuses collections. Elle a exposé les dons
et legs dont elle a bénéficié depuis qu'elle a
quitté le Palais de l'Industrie ; elle a, en ou-
tre, aménagé des vitrines pour les collection-
neurs qui ont bien voulu lui prêter une partie
de ce qu'ils possèdent. Il ne faut donc pas
chercher dans l'exposition actuelle un en-
semble ordonné selon une méthode rigou-
reuse. C'est une première vue et une vue par-
tielle du futur musée.

L'art moderne est représenté par les céra-
miques de Delaherche, Dalpayrat, Hœntschel,
une belle exposition de la manufacture de Sè-
vres, les orfèvreries de Falize, de Lalique, de
Ghristofle et de Bapst, les reliures de Prouvé,
les statuettes de Dampt, par les peintures
décoratives de Besnard, prêtées par M. Ma-
ciet, en particulier la Femme aux- paons, un
panneau de Willette, deux modèles de tapis-
serie d'Aman Jean, un important Chéret.

La partie rétrospective comprend les bijoux
rares d'Espagne et de Portugal ainsi que les
coffrets en cuir légués par la baronne Nathaniel
de Rothschild; — des meubles, des boiseries,
des panneaux de Lancret, des robes du xvnie
siècle jolies et précieuses, des gravures de
modes, des modèles dessinés par J.-B. Huet
pour des toiles de Jouy, des vues de Paris,
un Clodion très beau.

Une salle particulière est consacrée à
l'Orient. C'est une des plus riches du futur
musée. On retrouvera là les magnifiques tapis
persans achetés à la vente Goupil, les cuivres
arabes de la même vente, des armes, des
faïences, en particulier les plats de Rhodes
légués à l'Union par Mmo Jouassain.

Il faut noter à part l'exposition japonaise.
Grâce au concours empressé de nombreux ja-
ponisants, en particulier de MM. Gonse,
Hayashi, Kœchlin, Peytel, Rouart, Taigny et
Vever, l'Union des Arts décoratifs a pu ras-
sembler de très intéressantes pièces. Les la-
ques, les ivoires, les grès, les bronzes, les
étoffes, les sculptures, les dessins, parmi les-
quels le portrait de d'Hok'saï par lui-même,
forment un ensemble incomparable.

Enfin, on sait que les Arts décoratifs, s'ins-
pirant de ce qui se pratique à Londres, au
South-Kensington, voudraient recevoir des
prêts des amateurs et faire ainsi connaître au
public des œuvres souvent rares qui sont
soustraites à ses yeux. Ils ont donc, dès cette
 
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