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La chronique des arts et de la curiosité — 1902

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Nr. 35 (15 Novembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19757#0291
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ET DE LA

Y Adoration des Mages du musée de Bruxelles,
longtemps attribuée à van Eyck, mais rendue
aujourd'hui à ce même maître, pour se rendre
compte que les deux pseudo-Gossaert d'Anvers sont
aussi de Gérard David.

Une dernière note : M. Bodo avait signalé un
groupe de tableaux qu'il attribuait à un peintre
inconnu, le « Maître de l'Assomption », ainsi
nommé à cause de ses deux meilleurs ouvrages,
les Assomptions n" 534 et 535 du musée de
Bruxelles. M. G. de Loo, après avoir mentionné
l'hypothèse très vraisemblable faite successive-
ment par MM. Edw. van Even et Friedlœnder,
d'après laquelle ce groupe d'ouvrages serait d'Albert
Bouts, fils de Thierry, a pu prouver, par l'examen
de blasons, que cette hypothèse correspond à la
réalité. Il signale des tableaux de ce peintre dans
plusieurs galeries européennes, surtout à Bruxelles,
où on le trouve sous les rubriques suivantes :
Thierry Bouts, maître de Y Assomption, Patenter,
Anonyme. (M. Wauters, à qui l'exposition de Bru-
ges a fait faire cette remarque et beaucoup d'au-
tres, prépare, outre une grande étude sur Josse
van Cleve, un nouveau catalogue du musée de
Bruxelles et une nouvelle édition de son Histoire
de la Peinture flamande, où seront introduites
beaucoup de notions nouvelles).

A la liste des ouvrages d'Albert Bouts nous
ajouterons un portrait do prêtre, du musée d'An-
vers, catalogué : « Inconnu. École flamande, xv° ou
commencement du xvie siècle ». Le tableau porto
le n° 511. Nous continuerons prochainement cette
petite énumération.

Deux charmants petits tableaux envoyés par
Mme Stepheason Glarke, de Hayward's Heath,
représentent La Vierge et l'Enfant. La Vierge est
assise sur un banc. Le premier (n° 43) est attri-
bué à Thierry Bouts ; le second, n» 54, est attribué
à Hugo van der Goes. Ces deux ouvrages sont de
la même main, malgré des différences superfi-
cielles. Ils se rapprochent certainement plus de
Thierry que de Hugo. Mais une photographie do
Braun d'après une petite Vierge assise sur un
banc, qui est au Louvre et que le catalogue attribue
à Rogier van derWeyden, prouve que ce troisième
tableau est du même auteur que les doux premiers.
Les ressemblances sont dans la coiffure, dans le
type du visage, dans le type grêle de l'enfant, dans
l'arrangement du manteau, etc. Il faudrait beau-
coup de temps et des photogravures pour montrer
tout cela en détail. Nous avons probablement
affaire à un maître encore inconnu qui suit de près
Thierry et Bogier. Ce sera, si l'on veut, le « Maître
de la Vierge au banc ».

A propos du Christ en croix pleure par Jean et
Marie (a0 40, i. M. Adolphe Thiem, San Bemo), je
trouve dans mes premières notes ceci : « Avec un
rien de charme en plus dans le paysage, ce Bouts
serait absolument digne de Bogier van der Weyden
par la beauté du dessin comme par la puissance
de l'émotion ». M. Leprieur, de passage à Bruges,
nous fait remarquer que les caractères du paysage
de ce tableau ne sont pas ceux de Bouts. Il cher-
che une attribution un peu plus modeste. Après
avoir vérifié la justesse absolue de sa remarque,
nous avons cherché plus haut. La facture de cer-
tains arbres du pseudo-Bouts se retrouve dans les
photographies de Braun d'après plusieurs chefs-
d'rouvro de Bogier. Gomme confirmation, nous
avons trouvé les mêmes caractères dans le paysage

CURIOSITE 281

du Christ en croix de Bruxelles (n° 515) longtemps
attribué à Memling, rendu aujourd'hui à Bogier
van der Weyden selon une opinion que nous avons
soutenue depuis 1884. Nous voilà forcés d'arriver
à cette grosse conclusion, que le Thierry Bouts de
M. A. Thiem est un Bogier van der Weyden.

Il y aurait certainement, à propos des œuvres
d'art vues en Belgique, d'autres remarques à faire.
Nous aimons mieux nous borner à celles qui sont
dès à présent étayées de prouves suffisantes. La
vue des tableaux du Louvre, lors de notre retour,
nous suggérera sans doute de nouveaux rappro-
chements.

E. DlIR.YND-G HÉ VILLE.

CORRESPONDANCE D'ITALIE

On nous écrit de Venise :

« Depuis la chute du Campanile de Venise, il
semble que les autorités municipales et le gou-
vernement aient à cœur de témoigner leur vigi-
lance à tous les monuments de la cité merveilleuse.
C'est ainsi qu'avec autant d'intelligence que
d'amour on s'occupe de San Marco, des Frari, de
San Stefano, de San Giovanni et Paolo, et de tant
d'autres. Un oubli, cependant, demeure incom-
préhensible. Personne ne songe à la Scuola di
San Bocco, où les célèbres peintures du Tintoret
sont réduites, par la négligence dos autorités, au
plus lamentable état. Faut-il donc attendre qu'on
ait à regretter quelque sombre désastre artistique,
comme il vient d'arriver à San Marco ? Et que
font les artistes de la lagune ? Ils s'occupent ds
préparer leurs ouvrages pour la prochaine expo-
sition do Venise. C'est fort sage. Mais ce n'est
point une raison pour oublier qu'une condition de
grandeur et de prospérité, c'est un respect infini
et un profond amour du passé et des traditions
glorieuses. Nous ne verrions pas l'Italien d'au-
jourd'hui, s'il se souvenait mieux do cette vérité,
courir à la recherche des visions ténébreuses et
faciles de certains étrangers, et revenir de mau-
vaise grâce à ses grands maîtres, qui sont les
maîtres de tous. On prétond qu'actuellement c'est
un homme de génie qui préside aux destinées des
B:aux-Arts en Italie. Puisso-t-on songer à la Scuola
de San Bocco ! Il n'est que temps. »

M.

CHRONIQUE MUSICALE

Les Concerts

Malgré la balle exécution qu'en a donnée M. Ca-
mille Chevillard, la deuxième symphonie de Schu-
mann ne m'a pas fait revenir sur les réserves que
je formulais l'autre semaine au sujet de la pre-
mière. Le sentiment schumatmien est, en soi, une
chose exquise et admirable. Mais, pour remplir un
cadre aussi vaste que celui d'une symphonie sans
communiquer à l'auditeur l'impression d'une dis-
parate entre le fond et la forme, le lyrisme de
l'expression ne suffit pas. S'il s'épuise pour arriver
à fournir une somme de développements apprécia-
 
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