La chronique des arts et de la curiosité (1902)

SOI

LA CHRONIQUE DES ARTS

artistiques, cinq membres du jury devaient
être désignés par les concurrents. Ceux-ci ont
élu comme jurés titulaires : MM. Jambon,
Grasset, Lalique, Alexandre Charpentier, Frantz
Jourdain, et comme jurés supplémentaires,
pour le cas de non-acceptation d'un titulaire,
MM. Chéret et Binet.

De son côté, le préfet de la Seine devait dési-
gner cinq membres du jury du concours d'en-
seignes, organisé par la Ville de Paris. Ces cinq
membres viennent d'être désignés. Ce sont
MM. Vaury, président du tribunal de Com-
merce; Albert Maignan, artiste peintre; Gain,
conservateur du musée Carnavalet ; Grand-
Carteret, homme de lettres, et Bonnier, archi-
tecte.

L'exposition publique du concours aura lieu
à l'Hôtel de Ville, salle Saint-Jean, jusqu'au
dimanche 7 décembre inclusivement, de midi à
six heures du soir.

La Ville vient d'acquérir, pour le Musée
Galbera, un bas-relief en marbre bleu tur-
quoise, intitulé Au loin, œuvre de M11' Blan-
che Hément.

Le projet de prolongation de la rue de
Rennes jusqu'au quai Conti, qui entraînerait
la construction d'un pont entre le Pont-Neuf et
le pont des Arts et la démolition d'une partie de
l'Institut, ainsi que le projet de la construction
d'une ligne du Métropolitain sous les fondations
mêmes des bâtiments affectés aux services offi-
ciels de l'Institut et sous la salle des séances
ordinaires des Académies, ont motivé, de la
part de l'Institut, une note de protestation qui
a été présentée aux ministres compétents par
MM. Gaston Boissier et Berthelot, secrétaires
perpétuels de l'Académie française et de l'Aca-
démie des Inscriptions.

Voici la nomenclature des cours sur
l'histoire de l'art qui seront professés au Collège
de France pendant le 1er semestre 1902-1903 :

Le cours d'Esthétique et Histoire de l'art
sera professé par M. G. Lafenestre, suppléant,
qui étudiera l'art des Pays-Bas au xv siècle
dans ses rapports avec les arts français, italien
et allemand, les mardis et jeudis, à 10 h. 1/4.

Le cours de Philologie et Archéologie égyp-
tiennes sera professé par M. Georges Bénédite,
suppléant, qui continuera d'étudier, en tenant
compte des dernières découvertes, la civilisa-
tion et les arts de l'ancienne Egypte sous les
premières dynasties, tous les lundis, à 1 heure.

Le cours d'Antiquités américaines, fondé
par M. le duc de Loubat, sera profossé par
M. Léon Lejeal, qui étudiera diverses questions
d'archéologie mexicaine, les samedis à 5 heures.

Enfin, le cours de Numismatique et Glyp-
tique, fondé par la Gazette des Beaux-Arts,
sera professé par M. Ernest Babelon, qui trai-
tera des monnaies grecques depuis les origines
jusqu'à l'invasion des Perses en 480 av. .l.-Gh.,
les lundis et jeudis, à 5 heures.

A l'École des Beaux-Arts, le cours d'Histoire
et Archéologie est professé par M. Ileuzey, les
mardis, à 1 heure 1/2.

Gelui d'Esthétique et Histoire de l'art est
professé par M. L. de Fourcaud, les jeudis, à
3 heures.

Celui d'Histoire de l'architecture est pro-
fessé par M. Lucien Magne, les lundis, à 10
heures.

Celui d'Histoire de l'architecture française
du Moyen âge et de la Renaissance est pro-
fessé par M. Bœswihvald, les jeudis, à 10 heures-

Le 22 novembre, M. Roujon, directeur,
des Beaux-Arts, a inauguré, à l'École nationale
des Arts industriels de Roubaix, un musée des
tissus.

On a retrouvé, dans un égout des envi-
rons du cours Belzunce, un certain nombre de
pièces et médailles provenant du vol du musée
de Marseille. Toutes ces médailles sont en
bronze, et cette circonstance semble confirmer
que les cambrioleurs sont de vulgaires malfai-
teurs n'attachant de valeur qu'aux pièces d'or
qui sont entre leurs mains. La municipalité va
promettre une prime de 5.000 fr. à qui fera ren-
trer la ville en possession des médailles déro-
bées.

PETITES EXPOSITIONS

EXPOSITIOX K.-X. ROUSSEL

Les artistes que l'on confond sous la dési-
gnation, d'ailleurs fort Impropre, de « sym-
bolistes » tiennent dans l'art contemporain
une place identique à celle naguère assignée
aux impressionnistes. J'entends par là que
leur originalité encourt la même réprobation
et les voue à être forcément incompris du
grand nombre. Doivent-ils s'en plaindre, alors
qu'ils ont, pour les soutenir, le suffrage de
l'élite, annonciateur delà postérité? La déco-
ration de la chapelle de la Vierge à l'église
du Vésinet, par M. Maurice Denis, un Intérieur
de M. Vuillard, une illustration pareille ;"i celle
que vient de terminer M. Pierre Bonnard pour
Baphnis et Chloé, n'auront pas cessé d'émou-
voir et de charmer, alors que mainte œuvre
autour de laquelle on mène grand bruit au-
jourd'hui est promise au définitif, à l'irré-
missible oubli?

L'ensemble des dessins rehaussés de M.K.-X.
Roussel est digne de l'aire cortège aux créa-
tions à l'instant citées ; ils se rapprochent,
dans notre souvenir et dans notre estime,
des croquis de Jongkind et des surprenants
paysages de ce Vernay, de Lyon, que la
Centennale de 1900 nous révéla et nous apprit
à aimer. La vision de K.-X. Roussel est par-
ticulière et son modo d'écriture infiniment
délicat ; le peintre donne, avec un plein suc-
cès, la sensation de la lumière et de l'am-
biance. Tout, dans son art, se recommande
d'un goût affiné et de la sensibilité la plus
rare.

EXPOSn'ION GltUEUI), PICHOT, PICASSO, LA.UNAY

« Deux Français,'doux Espagnols. Tous les
quatre sont animés du même mépris pour le
convenu. Leur vision est personnelle. Us ne
sacrifient rien au désir de plaire, et si, par-
fois, ils montrent quelque incertitude, ce
n'est point pour ménager telle ou telle opi-