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La chronique des arts et de la curiosité — 1907

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Nr. 1 (5 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19764#0015
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ET DE LA CURIOSITE

a

rôle de premier plan, il est plus élonnant de voir
les extraordinaires fantaisies qu'on nous présente.
Je sais bien que nous sommes en pleine mytholo-
gie, mais les Grecs n’avaient certainement jamais
rêvé rien d’aussi fabuleux.

Au second acte, on nous montre une grande nef
mue par des rames tout à fait étranges et par une
voile plus étrange encore. Je ne pense pas que les
Grecs aient jamais eu de voiles ainsi établies,mais
assurément ni eux, ni aucun marin, avant ou après,
n’a jamais vu de voiles se ramassant ainsi que
celles de l'Opéra, le long du mât comme des rideaux
de fenêtres.

Celte nef, qui se dirige sans gouvernail, a les
formes les plus contraires à tout ce que nous sa-
vons des bateaux grecs ; elle porte sur le côté un
petit balcon sur lequel s'ouvre une tente où Thésée
et Ariane échangent de doux propos pendant une
tempête, avec un calme au moins déconcertant.
Cette tente a beau recevoir parle travers un vent
terrible, elle ne bouge pas ; il est vrai que ce
même vent qui chasse les nuages de gauche à
droite avec furie, souffle dans la voile de droite à
gauche. Pendant ce temps, le capitaine secoue le
mât à la main, de la façon la plus réjouissante,
pour donner l’illusion de la tempête. Ce mât est
aussi peu maritime, d’ailleurs, que les cordes qui
sont censées le tenir et qui sont disposées de telle
sorte qu’elles no tiendraient pas un véritable mât
pendant deux minutes contre une légère brise.

Ajoutons que, pendant la tempête, la toile de
décor qui figure la mer se soulève et s’abaisse, à
la grande fatigue, sans doute, des machinistes,
avec une apparence que la mer n'a jamais que par
calme plat, lorsque le vent a cessé de souffler
depuis plusieurs heures.

Pour enlever Phèdre, à la fin de.l’opéra, Thésée
a fait appel à des engins bien plus extraordinaires
encore. Ce sout d’abord les deux petites barques
qui mènent les passagers à bord. Où a-t-on pu
découvrir des modèles pareils ? L’une de ces bar-
ques ressemble vaguement à un bac de rivière
auquel on aurait ajouté une balustrade ; l’autre à
un char' romain dont on aurait enlevé les roues.
Quant à la galère, si elle a conservé l'invraisem-
blable mâture de la première, elle a pris une vague
apparence de ponton de bateau-mouche. Cela n’a
aucune espèce de ressemblance avec rien de ce qui
a jamais flotté sur mer.

Cette mise en scène a dù coûter pourtant beau-
coup de peine et beaucoup d’argent. On nous dira
que cela n’empêcha pas la musique de Massenet
de charmer le public. J’en conviens très volontiers,
mais on pourrait en ' dire autant si on nous avait
représenté les héros grecs en chapeaux hauts de
forme ou les arbres des forêts sans racines dans
le sol, ou tout autre détail incohérent.

fi serait pourtant facile de trouver à Paris des
gens compétents, ou tout au moins de se donner
la peine d’aller au Louvre, où existe un musée de
Marine dont je suis heureux de signaler l’existence
aux décorateurs de l’avenir.

Veuillez agréer, etc....

P. Cloarec,

Directeur de la Ligue maritime française.

REVUE DES REVUES

O L'Auslrasie (lre année, n° 1, juillet 1905). —
Cette nouvelle revue d’histoire et d’archéologie (1),
issue du même esprit de conservation des tradi-
tions nationales que son aînée la Revue alsacienne
illustrée et que sa sœur cadette la Revue lorraine
illustrée, mérite d’autant mieux nos sympathies
qu’elle remplit au cœur même de la Lorraine, à
Metz, ce pieux, office do gardienne du passé. Elle
se propose vaillamment de continuer l’ancienne
revue fondée en 1837 sous le même titre et qui,
durant trente années, se fit sous la plume d’érudits
tels que les Prost, les Bégin, les Bouteiller, les de
Puymaigre, les Abel, les Iluguenin, les de Saulcy,
l’annaliste du pays messin. Nos meilleurs vœux
accompagnent cette nouvelle entreprise d’action
régionaliste, et nous souhaitons que son exemjile
soit imité dans toutes nos anciennes provinces.

Chacun des numéros de cette revue comprend
une livraison principale consacrée aux études
historiques de fond, et un supplément contenant
une chronique illustrée du trimestre. Le premier
de ces fascicules renferme, comme contribution
artistique, à côté de nombreux et importants tra-
vaux d’histoire et de littérature, une notice de
M. Atalone sur le peintre paysagiste messin Léon
Simon, auteur de fusains pleins de poésie (portrait
et 17 reproductions hors, texte).

(N° 2, octobre 1905). — Importante monographie
du peintre militaire et portraitiste messin Théo-
dore Devilly (1818-1886) (portrait et 16 reprod.
d’œuvres).

O Notice historique et descriptive de la chapelle
Notre-Dame de Bi n-Secours à Mutterhouse (xvi°
siècle), par M. Louis Gilbert (8 fig.).

(N° 3, janvier 19(6). — Biographie, par M. Ata-
lone, du peintre d’histoire et de portraits Em.Knœp-
fler, élève de Delacroix (nombreu es reproductions
dans le texte et hors texte).

(N° 4, avril 1906). — Conférence de M. Camille
Enlart sur Les Traditions architecturales dupeys
messin (nombreuses vues de la cathédrale de Metz
et des églises de Nicosie ét de Famagouste, inspi-
rées des églises françaises de l’Est).

O La Légende de saint Hubert dans l'art lorrain,
par M. Louis Gilbert (LO fig.).

O Dans le supplément, note sur les trésors ar-
tistiques de l’église de Scy (4 fig.).

(N° 5, juillet 1906). — Monographie du peintre,
graveur et sculpteur Aimé de Lemud, par M. F. de
Robert (nombreuses reproductions).

(N° 6, octobre 1906). — Importante notice de
M. Atalone sur le peintre-graveur Émile Boilvin,
bien connu des lecteurs de la Gazette (2 portraits
et 22 reproductions d’œuvres : dessins, tableaux,
gravures).

O Dans le supplément, notices sur deux an-
ciennes églises fortifiées : celles de Norroy-le-
Veneur (6 ill.) et de Saulny (3 fig.).

P L’Art moderne (30 décembre 1906). — M. Ch.-
Léon Cardon pousse un cri d’alarme au sujet des
chefs-d’œuvre des musées de Bruges, les van Eyck,

(t) Paraît tous les trois mois. A Metz, 50, rue
Saint-Louis. 8 marks par an.
 
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