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La chronique des arts et de la curiosité — 1907

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Nr. 2 (12 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19764#0022
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12

LA CHRONIQUE DES ARTS

La Protection des Antiquités
et Œuvres d'art

EN ITALIE

M. Rava, ministre de l’Instruction publique, d’ac-
cord avec M. Majorana, ministre du Trésor, vient
de déposer devant la Chambre italienne un projet
de loi pour la protection des antiquités et des
œuvres d’art.

La loi nouvelle proclame la supériorité — en
matière de propriété artistique — du droit de
l’État sur celui du particulier.

Déjà l’édit du cardinal Pacca, du 7 avril 1820,
interdisait non seulement de transporter les objets
d’art des provinces pontificales à l'étranger, mais
encore de Rome dans les provinces elles-mêmes
sans en avoir obtenu préalablement l'autori-
sation.

Le nouveau projet de loi s’applique à toutes les
choses meubles et immeubles qui présentent un
intérêt historique, archéologique ou artistique, à
l’exclusion des édifices et objets d’art dont l’exécu-
tion ne remonte pas à plus de cinquante ans ;
toutes ces choses sont inaliénables quand elles
appartiennent à l’État, aux communes, aux pro-
vinces, aux fabriques, aux confréries, aux associa-
tions ecclésiastiques ; mais la vente ou l’échange
entre ces diverses personnalités légales en est au-
torisée sous la surveillance de l’État.

Les syndics, les présidents des députations pro-
vinciales, les présidents des conseils de fabrique,
les curés et recteurs des paroisses et les adminis-
trateurs des associations possédant ou jouissant
des œuvres devront en remettre la liste détaillée
au ministère de l'Instruction publique. Le telle
sorte, un catalogue général de la richesse artis-
tique de la nation sera rendu possible.

La mutation de para prié té des antiquités et oeu-
vres d’art ne pourra être faite sans en avertir au
préalable le ministère de l’Instruction publique.
Le gouvernement aura un droit de préemption sur
ces objets, et pourra les acquérir au prix fixé dans
un contrat d’aliénation. L’exportation en est natu-
rellement interdite et le gouvernement en peut
faire l’achat.

{Le Temps.)

Académie des Beaux-Arts

Séance du 5 janvier

Concours. — M. Roujon, secrétaire perpétuel,
annonce que dix-sept poèmes ont été envoyés pour
le concours Rossini (poésie).

Le jugement de ce concours aura lieu incessam-
ment, afin de mettre le livret choisi à la disposition
des concurrents pour le prix de composition musi-
cale de même valeur (5.000 francs), qui doit
être ouvert Je plus tôt possible et clos le 81 dé-
cembre 1907.

Éloge. — La séance, a été; terminée par la lec-
ture faite par M. Humbert d'une notice sur la vie
et les œuvres de M. Benjamin Constant, auquel
il a succédé en 1902 dans la section de peinture.

—--- --—--

Académie des Inscriptions

Séance du -1 janvier

Décès. — Notification est faite à l’Académie de la
mort, que nous annonçons plus loin, de M. Benndorf,
directeur de l’Institut archéologique de Vienne et
correspondant de la Compagnie depuis 1895. Le
président rappelle l’œuvre de ce savant et rend un
juste hommage à sa mémoire.

Monuments bouddhiques. — M. Sénart donne
des nouvelles de la mission Pelliot, actuellement
au Turkestan chinois.

Cet explorateur a reconnu et dégagé dans les
ruines de Toumcliouq, non loin de Maralbachi, un
grand temple bouddhique, revêtu d’un nombre
considérable de sculptures gréco-indiennes, ainsi
que des fragments de manuscrils pleins d’intérêt,

-*——t-

CHRONIQUE MUSICALE

Théâtre National de l'Opéra-Comique : Madame

Butterfly, drame lyrique en 3 actes de MM. G.

Giacosa et L. Illica, musique de Giacomo Puccini,

adaptation française de P. Ferrier.

On doit savoir gré à M. Carré de nous avoir fait
connaître une œuvre, qui est sinon la meilleure des
productions de la jeune école italienne, du moins
l’une des plus sincères, des plus soignées en sa
forme et des plus musicales en son inspiration. Il
ne faut pas confondre, en effet, M. Puccini avec
un Leoncavallo ou un Mascagni : il n’a pas cette
emphase ni ce goût du tumulte, ni cette excessive
simplicité d’écriture. Sa pensée est plus délicate,
ses connaissances sont moins rudimentaires, et,
pour tout dire, il a plus de talent que tous ses
émules. Avec cela, il est de leur race, et sa musique
est fortement, presque uniquement, italienne: c’est
dire qu’elle est assez peu plaisante pour des oreilles
françaises. On ne saurait croire à quel point la
mélodie continue ennuie et fatigue, surtout quand
cette mélodie est partout pareille à elle-même et
n’accuse pas la moindre différence ni entre les
personnages, ni entre les situations, ni entre les
sentiments, contente d’être italienne toujours.
Ou’est-co qu’une mélodie italienne, selon la mode
d’aujourd’hui ? C’est, à ce qu'il me semble, une
mélodie fondée sur des rapports d’harmonie très
élémentaires, qui module peu et ne s’écarte guère
du genre diatonique, mais ne possède, en revanche,
ni rythme bien défini, ni forme bLn caractérisée,
C’est une série d’intervalles assez faciles à prendre,
propres à bien faire valoir une voix agréable, mais
juxtaposés sans raison, sans ordre, sans dessein ap-
parent : rien qui soit plus éloigné de former une
phrase qu’une telle mélodie ; rien de plus amorphe,
de plus inorganique, de plus quelconque. C’est le
dernier produit de la décomposition de l’ancien
opéra ; c’est le dernier degré de cette perversion
musicale qu’on appelle la passion du bel canto.
11 va sans dire, d’ailleurs, que cette mélodie, qui
n’est guère qu'un solfège, sera présentée à découvert,
dans toute sa pauvreté : l’orchestre l’accompagnera
le plus souvent à l’unisson,- à grand renfort de
violoncelles ; l’harmonie sera aussi simple que
possible en son fond, et toutes les figures de
 
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