ET DE LA CURIOSITE
69
-+- Chronique : renseignements sur les biblio-
thèques; nouvelles publications; miscellanées.
(N° 6, novembre-décembre). — Étude de M. A.-J.
van Huffel junior sur Les Bibliothèques populai-
res hollandaises.
-)- Troisième article do M. G. A. Grïwvell sur
Les Premiers ouvrages imprimés par William
Caxton.
(1906, n° 1, janvier-février). — C.-P. Burger : In
memoriam: IL C. Roggc, bibliographe et bibliothé-
caire (une planche).
-f- Y.-A. de la Montagne: Anonymes d'autrefois;
Frans van Sterbeeck.
-j- Sous ce titre : Reliures conservées au Musée
Plant in - Moretus, M. Prosper Verlieyden com-
mence une étude esthétique, technique et archéo-
logique sur ces reliures (5 reproductions).
(N° 2, mars-avril). — M. Prosper Verheyden
continue son étude sur Les Reliures conservées au
Musée Plantin-Moretus (4 reproductions).
-j- Sous ce titre : Reproductions de manuscrits,
M. T. J. de Boer donne des détails sur les actes
du Congrès international pour la reproduction des
manuscrits, des monnaies et des sceaux, et publie
la reproduction d’une page d’un livre d’Heures
hollandais de la Bibliothèque de La Haye.
-f M. R. van Marie publie et commente une in-
téressante Représentation clés douze mois, ex-
traite d’un volume de Bartolomeus Glanvilla, « De
Proprietatibus rerum », publié à Harlem, chez
Jacob Bellaert, en 1485.
-(- Dans Relieurs et libraires de Matines au
xvie siècle, M. G. Caullet analyse une forte bro-
chure, avec 3 planches, publiée sous ce titre
par M. Prosper Yerheyden.
-{■ Varia : Le « Spéculum exemplorum », au
British Muséum, à Dublin et à Oxford, par M.
M.-M. Kleerkooper. — Notes sur les Imprimeurs
anversois, par M. Prosper Yerheyden. — Une
Pronostication française d'Adr. van Vossenho-
len, par P. de Sadeleer.
(N° 3, mai-juin). — M. V.-A. de la Montagne
continue son étude sur Les Reliures conservées
au Musée Plant in-Moretus, avec sept très intéres-
santes et très artistiques reproductions.
-j- M. G.-P. Burger donne la biographie (avec
un portrait) de Jacobus ITellendoorn, conserva-
teur des manuscrits de la Bibliothèque d’Amster-
dam, mort en octobre 1905.
-+- M. M.-M. Kleerkooper publie une note sur un
exemplaire rare d’un livre de musique hollandais
du xvi9 siècle, conservé au British Muséum.
(N° 4, juillet-août). — M. J.-W. Enscliedé com-
mente les conclusions du 5e Congrès international
des éditeurs, tenu à Milan, qui ont pour but de
préciser les indications données dans les pros-
pectus et catalogues. Les mentions de format se-
raient remplacées par la hauteur d’abord, puis
la largeur, en centimètres, du volume non rogné ;
et le nombre des pages. serait indiqué. C’est un
progrès à approuver.
-l- M. Prosper Yerheyden publie la fin de son
étude sur Les Pie Hures conservées au Musée Plan-
tin-Moretus (avec une belle reproduction).
-f Varia: M. V. de M. publie un curieux Édit
sur la rédaction des titres cl'ouvrages, daté de
1596.
BIBLIOGRAPHIE
The Life of William Blake, by Alexander Gilch-
rist. Ectited with au Introduction, by Graham
Robertson. London, John Lane. In-8°, xxn-533
pages av. 50 gravures.
Quarante-deux ans se sont écoulés depuis la
publication de la vie de William Blake par
Alexander Gilchrist, et jamais l’intérêt qui s’atta-
che à l’œuvre de cet artiste n’a semblé plus vif
qu’aujourd’hui. Cinq volumes lui ont été consacrés
durant l’année 1906 et l’on formerait toute une
bibliothèque à réunir les livres, les brochures et
les études de revue ayant auparavant traité de son
œuvre. Ceux mêmes qui y demeurent insensibles
se sentent émus par la vie de ce poète, de ce
métaphysicien si sincère et de caractère si droit.
Les historiens devront se rappeler que Blake fut
le premier peintre anglais qui s’attacha à donner
une forme graphique aux allégories et aux idées
abstraites, lesquelles paraissaient avant lui ne pou-
voir rentrer dans le domaine de l'art.
L’édition de la vie de Blake, due aux soins de
M. Graham Robertson, ne mérite que des louanges.
Dans son introduction, le préfacier rappelle, avec
raison, quelles affinités rapprochent Blake de Walt
Whitman. Les pages que M. Robertson consacre aux
estampes polychromes sont importantes et gagne-
ront à être développées plus tard afin de bien
établir l’influence exercée par Blake sur la gravure
en couleurs ; ses efforts en ce sens furent très per-
sonnels et il sied de rappeler que, même dans ses
ouvrages les plus importants, le maître se limitait
à l’emploi de cinq planches.
Peut-être Blake, Newton, Shakespeare, Turner et
Dickens peuvent-ils être considérés comme les cinq
hommes du génie le plus original que l’Angle-
terre ait produits ; en tous cas, Blake demeure un
de ces artistes dont les créations sont d’une
perpétuelle nouveauté et il représente dans la poésie
et la peinture un spiritualisme avec lequel il faudra
toujours compter.
H. IL G.
Un maître de l’art : Blake le visionnaire (1757-
1827), par M. François Benoit. —Paris, Lau-
rens. In-4°, 76 pages av. gravures.
Si l’on trouve dans l’ouvrage classique ci-dessus
analysé les renseignements biographiques défini-
tifs sur William Blake, la notice de M. François
Benoit offre des considérations intéressantes tt
neuves sur le penseur envisagé comme mystique,
visionnaire, observateur, et sur les principes direc-
teurs de l’esthétique et de la critique de William
Blake. M. François Benoit rattache William Blake
à la race saxonne, si éprise d’art prédicant ; il le
montre, en dépit de l’étrangeté de ses conceptions,
en accord avec son siècle et avec son pays; il
rappelle qu’en même temps que Blake, le sculpteur
Flaxman, l’aquarelliste Yarley et le miniaturiste
Cosway étaient, le premier adepte de Swedenborg
et lecteur assidu des mystiques, le second tireur
d’horoscopes, et le dernier magicien émérite. En ce
qui concerne l’œuvre de celui qui s’était intitulé
« Prince de l’Esprit » et qui avait accepté « l’impu-
tation de folie comme un titre royal», on ne sau-
rait qu’adopter les conclusions de M. François
Benoit ; le critique voit en Blake un artiste hors
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-+- Chronique : renseignements sur les biblio-
thèques; nouvelles publications; miscellanées.
(N° 6, novembre-décembre). — Étude de M. A.-J.
van Huffel junior sur Les Bibliothèques populai-
res hollandaises.
-)- Troisième article do M. G. A. Grïwvell sur
Les Premiers ouvrages imprimés par William
Caxton.
(1906, n° 1, janvier-février). — C.-P. Burger : In
memoriam: IL C. Roggc, bibliographe et bibliothé-
caire (une planche).
-f- Y.-A. de la Montagne: Anonymes d'autrefois;
Frans van Sterbeeck.
-j- Sous ce titre : Reliures conservées au Musée
Plant in - Moretus, M. Prosper Verlieyden com-
mence une étude esthétique, technique et archéo-
logique sur ces reliures (5 reproductions).
(N° 2, mars-avril). — M. Prosper Verheyden
continue son étude sur Les Reliures conservées au
Musée Plantin-Moretus (4 reproductions).
-j- Sous ce titre : Reproductions de manuscrits,
M. T. J. de Boer donne des détails sur les actes
du Congrès international pour la reproduction des
manuscrits, des monnaies et des sceaux, et publie
la reproduction d’une page d’un livre d’Heures
hollandais de la Bibliothèque de La Haye.
-f M. R. van Marie publie et commente une in-
téressante Représentation clés douze mois, ex-
traite d’un volume de Bartolomeus Glanvilla, « De
Proprietatibus rerum », publié à Harlem, chez
Jacob Bellaert, en 1485.
-(- Dans Relieurs et libraires de Matines au
xvie siècle, M. G. Caullet analyse une forte bro-
chure, avec 3 planches, publiée sous ce titre
par M. Prosper Yerheyden.
-{■ Varia : Le « Spéculum exemplorum », au
British Muséum, à Dublin et à Oxford, par M.
M.-M. Kleerkooper. — Notes sur les Imprimeurs
anversois, par M. Prosper Yerheyden. — Une
Pronostication française d'Adr. van Vossenho-
len, par P. de Sadeleer.
(N° 3, mai-juin). — M. V.-A. de la Montagne
continue son étude sur Les Reliures conservées
au Musée Plant in-Moretus, avec sept très intéres-
santes et très artistiques reproductions.
-j- M. G.-P. Burger donne la biographie (avec
un portrait) de Jacobus ITellendoorn, conserva-
teur des manuscrits de la Bibliothèque d’Amster-
dam, mort en octobre 1905.
-+- M. M.-M. Kleerkooper publie une note sur un
exemplaire rare d’un livre de musique hollandais
du xvi9 siècle, conservé au British Muséum.
(N° 4, juillet-août). — M. J.-W. Enscliedé com-
mente les conclusions du 5e Congrès international
des éditeurs, tenu à Milan, qui ont pour but de
préciser les indications données dans les pros-
pectus et catalogues. Les mentions de format se-
raient remplacées par la hauteur d’abord, puis
la largeur, en centimètres, du volume non rogné ;
et le nombre des pages. serait indiqué. C’est un
progrès à approuver.
-l- M. Prosper Yerheyden publie la fin de son
étude sur Les Pie Hures conservées au Musée Plan-
tin-Moretus (avec une belle reproduction).
-f Varia: M. V. de M. publie un curieux Édit
sur la rédaction des titres cl'ouvrages, daté de
1596.
BIBLIOGRAPHIE
The Life of William Blake, by Alexander Gilch-
rist. Ectited with au Introduction, by Graham
Robertson. London, John Lane. In-8°, xxn-533
pages av. 50 gravures.
Quarante-deux ans se sont écoulés depuis la
publication de la vie de William Blake par
Alexander Gilchrist, et jamais l’intérêt qui s’atta-
che à l’œuvre de cet artiste n’a semblé plus vif
qu’aujourd’hui. Cinq volumes lui ont été consacrés
durant l’année 1906 et l’on formerait toute une
bibliothèque à réunir les livres, les brochures et
les études de revue ayant auparavant traité de son
œuvre. Ceux mêmes qui y demeurent insensibles
se sentent émus par la vie de ce poète, de ce
métaphysicien si sincère et de caractère si droit.
Les historiens devront se rappeler que Blake fut
le premier peintre anglais qui s’attacha à donner
une forme graphique aux allégories et aux idées
abstraites, lesquelles paraissaient avant lui ne pou-
voir rentrer dans le domaine de l'art.
L’édition de la vie de Blake, due aux soins de
M. Graham Robertson, ne mérite que des louanges.
Dans son introduction, le préfacier rappelle, avec
raison, quelles affinités rapprochent Blake de Walt
Whitman. Les pages que M. Robertson consacre aux
estampes polychromes sont importantes et gagne-
ront à être développées plus tard afin de bien
établir l’influence exercée par Blake sur la gravure
en couleurs ; ses efforts en ce sens furent très per-
sonnels et il sied de rappeler que, même dans ses
ouvrages les plus importants, le maître se limitait
à l’emploi de cinq planches.
Peut-être Blake, Newton, Shakespeare, Turner et
Dickens peuvent-ils être considérés comme les cinq
hommes du génie le plus original que l’Angle-
terre ait produits ; en tous cas, Blake demeure un
de ces artistes dont les créations sont d’une
perpétuelle nouveauté et il représente dans la poésie
et la peinture un spiritualisme avec lequel il faudra
toujours compter.
H. IL G.
Un maître de l’art : Blake le visionnaire (1757-
1827), par M. François Benoit. —Paris, Lau-
rens. In-4°, 76 pages av. gravures.
Si l’on trouve dans l’ouvrage classique ci-dessus
analysé les renseignements biographiques défini-
tifs sur William Blake, la notice de M. François
Benoit offre des considérations intéressantes tt
neuves sur le penseur envisagé comme mystique,
visionnaire, observateur, et sur les principes direc-
teurs de l’esthétique et de la critique de William
Blake. M. François Benoit rattache William Blake
à la race saxonne, si éprise d’art prédicant ; il le
montre, en dépit de l’étrangeté de ses conceptions,
en accord avec son siècle et avec son pays; il
rappelle qu’en même temps que Blake, le sculpteur
Flaxman, l’aquarelliste Yarley et le miniaturiste
Cosway étaient, le premier adepte de Swedenborg
et lecteur assidu des mystiques, le second tireur
d’horoscopes, et le dernier magicien émérite. En ce
qui concerne l’œuvre de celui qui s’était intitulé
« Prince de l’Esprit » et qui avait accepté « l’impu-
tation de folie comme un titre royal», on ne sau-
rait qu’adopter les conclusions de M. François
Benoit ; le critique voit en Blake un artiste hors