DOI Heft:
Nr. 13 (30 Mars)
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ET DE LA CURIOSITÉ
107
nelle. Il l’aime surtout clans la saison si tendre
et si brève où, aux premiers sourires du soleil, la
terre, avant les fauves ardeurs de l’été, se couvre
hâtivement d’une fraîche parure, foisonnante et
multicolore. D'un pinceau cursif, ami des tons
vigoureux, il peint les roses bouquets des aman-
diers rangés dans l’herbe qui ondule jusqu’aux
eaux de l’étang de Borre, ou, sous lesMliviers, le
long de la mer, l’or des genêts, ou, au pied des
collines violettes, les longues coulées des sainfoins
et des coquelicots rayant de pourpre et de cramoisi
le vert tapis de la plaine. Ce robuste accord des
verts avec les roses ou les rouges est celui que son
œil semble préférer : il lui a inspiré deux toiles
qui ne sont pas les moins bonnes de cette série,
bien qu’elles ne soient pas des paysages: on y voit
que l’artiste a pris plaisir à rendre, dans la conque
smaragdine de son écorce, la chair juteuse et car-
minée d’une pastèque.
Paul Jamot.
-->«3—-
Académie des Beaux-Arts
Séance du 23 mars
Prix. — L’Académie a rendu son jugement sur
le concours pour le prix Achille Leclère (architec-
ture) de la valeur de 1.CC0 fr., pour lequel on avait
imposé comme sujet : « Une station centrale pour
un chemin de fer métropolitain ». Le prix a été
attribué à M. Charles Boursois, élève deM. Pascal.
Le prix n’ayant pas été décerné l’année dernière,
un aulre prix de même valeur a été attribué à
M. Albert Bray, élève de M. Pascal.
Le prix Duc, de la valeur de 3.700 fr., destiné à
encourager les hautes études architectoniques, a
été décerné à M. F. Débat, auteur d’un projet inti-
tulé : « Un Temple à la Paix. »
Concours de Rome. — L’Académie, dans cette
séance, transforme ainsi la liste, adoptée par le
jury d’architecture, des élèves admis à entrer en
loges (section d’architecture). Elle est établie dans
l’ordre alphabétique suivant: MM. Abclla, élève
de M. Dernier; Boursois, élève de M. Pascal ; Des-
landes, élève de M. Deglanc ; Jamin, élève de
M. Laloux; Madeline, élève do M. Deglane ; Ma-
thieu, Pons et Villeminot, tous trois élèves de
M. Bedon ; Nicotet Tulasne, élèves de M. Lambert.
Académie des Inscriptions
Séance du 22 mars
Prix. — L’Académie attribue le prix Estrade-
Delern, de la valeur de 8.000 francs à M. Joseph
Halévy, directeur d’études à lecolo dos Hautes-
Études pour l’ensemble de ses travaux sur l’anti-
quité orientale.
Sur le rapport de M. Châtelain, M Bulard,
membre de l’École d’Athènes, est désigné au choix
de la Société centrale des Architectes pour l'attri-
bution de la médaille d’or que çette Société décerne
annuellement à un archéologue. M. Bulard a pris
une part très active et très éclairée aux fouilles de
Délos.
Fouilles en Égypte. — M. le marquis de Vogué
donne de bonnes nouvelles des travaux de M. Gler-
mont-Ganneau en Égypte et des heureuses trou-
vailles qu’il a faites.
Société des Antiquaires de Francs
Séance du 20 mars
M. de Mély présente une statuette en terre cuite
qu’il date du xn° siècle, ot un carreau du xm°
siècle en teire cuite à engobo blanche et vernis
plombifère.
M. Lefèvre-Pon ta lis offre à la Société les volu-
mes du Bulletin monumental de 1901 à 1905 in-
clusivement.
M. Dimier entretient la Société des portraits
français du xvr° siècle, et plus spécialement de
ceux de la collection c’e Fonteste.
M. Lefèvre-Pontalis signale à l’attention de la
Société une statuette en marbre représentant
saint Martin et le pauvre. L'intéiôt de cette sta-
tuette réside clans son inscription qui donne la
date de 1315 et le nom du donateur : le fière de
Guillaume de Bull.
A propos de Ta « Pietà » de Michel-Ange
à Palestrina
Nous avons reçu la lettre suivante :
Gibervillo (Calvados), 22 mars 1907.
Monsieur le Directeur,
Je viens clc lire, avec le plus grand plaisir, l’ex-
cellent article que la Gazelle a publié sur la Pietà
de Palestrina et sur lequel je ne vois à faire qu’une
observation.
La Pietà de Palestrina et son attribution à
Michel-Ange sont peu connues, mais pas inconnues.
Du Pays, dans la collection des anciens guides
Joanne qui contient sur certains points des rensei-
gnements détaillés assez intéressants (et où il ré-
clamait en 1860 que l’on prît-les précautions né-
cessaires pour éviter au Martyre de sainte Irêne
du Titien le désasti’e qui a eu lieu en 1867). s’ex-
prime ainsi :
« Palestrina: Dans la chapelle funéraire du palais
on voit un groivpe inachevé d’une Pietà qu’on a
attribué à Michel-Ange. La partie inférieure du
torse du Christ, les deux jambes, une partie du
bras droit, les seules choses terminées, sont très
vraies, très remarquables de modelé. Les figures,
delà Vierge et de saint Jean (sic) sont à peine dé-
grossies. Le tout a été ébauché à l’enclroit même. »
Le récent « guide.-diamant » de Joanne cite égale-
ment cette Pietà, attribuée à Michel-Ange.
A l’appui de l’opinion émise pour MM. Grenier et
Bouchard et que je partage, je puis citer l’avis
conforme, avec une affirmation moins absolue,
d’un artiste très compétent et de grande valeur,
Ernest Barrias, auquel j’avais parlé, au retour
d’un voyage, de ce chef-d’œuvre qu’il connaissait.
Recevez, je vous prie, l’expression de mes senti-
ments les plus distingués.
II. Vasnjer.
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nelle. Il l’aime surtout clans la saison si tendre
et si brève où, aux premiers sourires du soleil, la
terre, avant les fauves ardeurs de l’été, se couvre
hâtivement d’une fraîche parure, foisonnante et
multicolore. D'un pinceau cursif, ami des tons
vigoureux, il peint les roses bouquets des aman-
diers rangés dans l’herbe qui ondule jusqu’aux
eaux de l’étang de Borre, ou, sous lesMliviers, le
long de la mer, l’or des genêts, ou, au pied des
collines violettes, les longues coulées des sainfoins
et des coquelicots rayant de pourpre et de cramoisi
le vert tapis de la plaine. Ce robuste accord des
verts avec les roses ou les rouges est celui que son
œil semble préférer : il lui a inspiré deux toiles
qui ne sont pas les moins bonnes de cette série,
bien qu’elles ne soient pas des paysages: on y voit
que l’artiste a pris plaisir à rendre, dans la conque
smaragdine de son écorce, la chair juteuse et car-
minée d’une pastèque.
Paul Jamot.
-->«3—-
Académie des Beaux-Arts
Séance du 23 mars
Prix. — L’Académie a rendu son jugement sur
le concours pour le prix Achille Leclère (architec-
ture) de la valeur de 1.CC0 fr., pour lequel on avait
imposé comme sujet : « Une station centrale pour
un chemin de fer métropolitain ». Le prix a été
attribué à M. Charles Boursois, élève deM. Pascal.
Le prix n’ayant pas été décerné l’année dernière,
un aulre prix de même valeur a été attribué à
M. Albert Bray, élève de M. Pascal.
Le prix Duc, de la valeur de 3.700 fr., destiné à
encourager les hautes études architectoniques, a
été décerné à M. F. Débat, auteur d’un projet inti-
tulé : « Un Temple à la Paix. »
Concours de Rome. — L’Académie, dans cette
séance, transforme ainsi la liste, adoptée par le
jury d’architecture, des élèves admis à entrer en
loges (section d’architecture). Elle est établie dans
l’ordre alphabétique suivant: MM. Abclla, élève
de M. Dernier; Boursois, élève de M. Pascal ; Des-
landes, élève de M. Deglanc ; Jamin, élève de
M. Laloux; Madeline, élève do M. Deglane ; Ma-
thieu, Pons et Villeminot, tous trois élèves de
M. Bedon ; Nicotet Tulasne, élèves de M. Lambert.
Académie des Inscriptions
Séance du 22 mars
Prix. — L’Académie attribue le prix Estrade-
Delern, de la valeur de 8.000 francs à M. Joseph
Halévy, directeur d’études à lecolo dos Hautes-
Études pour l’ensemble de ses travaux sur l’anti-
quité orientale.
Sur le rapport de M. Châtelain, M Bulard,
membre de l’École d’Athènes, est désigné au choix
de la Société centrale des Architectes pour l'attri-
bution de la médaille d’or que çette Société décerne
annuellement à un archéologue. M. Bulard a pris
une part très active et très éclairée aux fouilles de
Délos.
Fouilles en Égypte. — M. le marquis de Vogué
donne de bonnes nouvelles des travaux de M. Gler-
mont-Ganneau en Égypte et des heureuses trou-
vailles qu’il a faites.
Société des Antiquaires de Francs
Séance du 20 mars
M. de Mély présente une statuette en terre cuite
qu’il date du xn° siècle, ot un carreau du xm°
siècle en teire cuite à engobo blanche et vernis
plombifère.
M. Lefèvre-Pon ta lis offre à la Société les volu-
mes du Bulletin monumental de 1901 à 1905 in-
clusivement.
M. Dimier entretient la Société des portraits
français du xvr° siècle, et plus spécialement de
ceux de la collection c’e Fonteste.
M. Lefèvre-Pontalis signale à l’attention de la
Société une statuette en marbre représentant
saint Martin et le pauvre. L'intéiôt de cette sta-
tuette réside clans son inscription qui donne la
date de 1315 et le nom du donateur : le fière de
Guillaume de Bull.
A propos de Ta « Pietà » de Michel-Ange
à Palestrina
Nous avons reçu la lettre suivante :
Gibervillo (Calvados), 22 mars 1907.
Monsieur le Directeur,
Je viens clc lire, avec le plus grand plaisir, l’ex-
cellent article que la Gazelle a publié sur la Pietà
de Palestrina et sur lequel je ne vois à faire qu’une
observation.
La Pietà de Palestrina et son attribution à
Michel-Ange sont peu connues, mais pas inconnues.
Du Pays, dans la collection des anciens guides
Joanne qui contient sur certains points des rensei-
gnements détaillés assez intéressants (et où il ré-
clamait en 1860 que l’on prît-les précautions né-
cessaires pour éviter au Martyre de sainte Irêne
du Titien le désasti’e qui a eu lieu en 1867). s’ex-
prime ainsi :
« Palestrina: Dans la chapelle funéraire du palais
on voit un groivpe inachevé d’une Pietà qu’on a
attribué à Michel-Ange. La partie inférieure du
torse du Christ, les deux jambes, une partie du
bras droit, les seules choses terminées, sont très
vraies, très remarquables de modelé. Les figures,
delà Vierge et de saint Jean (sic) sont à peine dé-
grossies. Le tout a été ébauché à l’enclroit même. »
Le récent « guide.-diamant » de Joanne cite égale-
ment cette Pietà, attribuée à Michel-Ange.
A l’appui de l’opinion émise pour MM. Grenier et
Bouchard et que je partage, je puis citer l’avis
conforme, avec une affirmation moins absolue,
d’un artiste très compétent et de grande valeur,
Ernest Barrias, auquel j’avais parlé, au retour
d’un voyage, de ce chef-d’œuvre qu’il connaissait.
Recevez, je vous prie, l’expression de mes senti-
ments les plus distingués.
II. Vasnjer.